C’est en allant aux champignons…

Il ne faut pas  trop taquiner les souvenirs.  Disons fr et son bar vénitien, ou Léon qui me fait aller lire les délires de Paul V, l’homme du téton vénitien. Tout cela a hissé à la surface du puits des souvenirs mon histoire de champignons à moi, fraîche et pimpante, comme à peine cueillie.

Il ya trente ans, sans trop nous inquiéter du qu’en-dira-t-on, avec une mienne camarade, nous aimions par les après midi encore ensoleillées d’automne aller aux champignons. Sans trop nous préoccuper de la synthèse des sucres  ni des mycélium et de la propagation des spores, au plus profond des bois, entre deux champignons, nous nous adonnions à tous les plaisirs que le cadre , l’humeur et notre talent nous inspiraient.

Mon amie toujours à la recherche d’un spécimen qui saurait combler ses papilles m’invitait souvent à la suivre et là, à trop nous pencher pour cueillir, il nous arrivait bien souvent, non point de nous heurter,  mais nous confondre dans les feuilles mortes. Je le tiens, non c’est moi, je le tiens, tu me tiens , la mycologie ne nous accaparait pas trop.

Ahh, les retours n’étaient pas tristes ! Riches de notre récolte et d’émotions que nul n’aurait pu nous prendre, nous  dirigions à chaque fois nos pas alanguis jusqu’à la pharmacie où la pharmacienne triait pour nous notre récolte à grands coups de sourires et de propos badins.  La tradition  voulait que les couples de trente ans  aillent aux champignons et que les pharmaciennes du même âge leur trient ce que leurs ébats avaient bien voulu qu’ils ramènent.

Les champignons- la pharmacie, les champignons- la pharmacie, le rite voulait que nous aboutissions toujours à son sourire et à ses bons offices. Elle était pharmacienne, on ne pouvait qu’avoir confiance.

Il arriva bien quelque fois où, retenus par on ne sait quelles recherches à terminer dans la forêt, nous en revinssions trop tard . Dans cette émoustillante adversité nous n’hésitions pas. La pharmacienne n’était elle pas aussi notre très proche voisine du palier du dessous ? Le tri alors se faisait moins contraignant, il ne s’opérait qu’après  quelques libations en commun. Quelque fois elle poussait même la gentillesse jusqu’à nous garder et nous les préparer.

La situation était plaisante. Pourtant la forêt perdait un peu de son charme et le sous-bois de son éclat. J’en avais fait un peu le tour. La cueillette devint de plus en plus rare.  La compétence de ma voisine du dessous un peu en déshérence. Je suis sûr que c’est le souci de l’hommage rendu à sa compétence professionnelle qui me fit un soir m’arrêter, comme ça, pour rien, en prétendant que j’avais oublié mes champignons dans la voiture. Nous parlâmes, nous échangeâmes, nous nous revîmes. Nous causions botanique…

La vie et son esprit fantasque voulut que la pharmacienne devint « ma » pharmacienne.  Et là, le destin nous épargna un des écueils des jeunes couples :  la comparaison avec « avant ». Au bout de deux ou trois tentatives j’appris bien vite que celle en qui j’avais toute confiance, celle, entre les doigts trieurs de qui j’avais  mis ma vie et celle de sa  « prédécesseuse », celle dont les titres et ma santé conservée prouvaient la compétence  ne cessait de me demander mon avis !

« Et celui-là chéri, je le ramasse ? ! »

Nous continuâmes à aller flâner dans notre belle campagne de Gironde, mais je refusais à tout jamais de manger des champignons cueillis ou choisis par Furtive.

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Léon
Léon
17 juin 2010 8 h 42 min

Quel tombeur, ce Furtif ! 😆

Emile Red
Emile Red
17 juin 2010 9 h 00 min

Je reste un peu pantois quant à la transgression du rituel champignonesque de notre belle région et de ses sporifiques merveilles.

M. de Furtif, je ne saurais croire que vous eussiez mené quelques gentes dames en ces lieux que la nature nous offre et nous conseille à secret garder.

Quelques furent les galbes, et les pointes, le satin d’une peau, la douceur d’un pied, la caresse d’une lèvre ou d’un doigt, il reste intolérable que vous vous futes permis tel scandale à rouler le micellium, à laminer la terre meuble des sous bois tout offerts qu’ils sont aux futurs plaisirs papilleux.

Le cèpe et la girolle en sont tout retournés, vous les avez tant émoustillés qu’ils se mélangent et se nouent d’amours incestueuses à ne plus donner génèse et la terre se meurt de vos ébats inconscients.

snoopy86
Membre
snoopy86
17 juin 2010 10 h 07 min

« Et celui-là chéri, je le ramasse ? ! »

On croirait Momo et Pyralène cherchant des complots sur la toile.

En rentrant ils s’arrêtent chez JL pour lui montrer ce qu’ils ont trouvé.

castor
castor
17 juin 2010 10 h 23 min

C’est presque du Villach, non ?
😀

castor
castor
17 juin 2010 10 h 26 min

Et puis je trouve aussi que le sujet mériterait une analyse poussée de son auteur…
Raconter comme ça que quand on se promène en forêt avec une gente demoiselle, on revient avec des champignons, c’est bizarre, non ?

l_homme_presse
l_homme_presse
17 juin 2010 10 h 35 min
Reply to  castor

Ouais, chuis d’accord. Pas crédible

Emile Red
Emile Red
17 juin 2010 11 h 19 min
Reply to  castor

Tout dépend de la demoiselle et du type de champignon

Oups !!!

castor
castor
17 juin 2010 11 h 25 min
Reply to  Emile Red

Bien d’accord !
Cet article est HONTEUX, HONTEUX !
où est la MODÉRATION ?
Vous ne vous GRANDISSEZ pas, Monsieur Furtif, avec de tels écrits.
Votre tentative pour SALIR le SITE ne prospèrera (youpla-boum) pas !

castor
castor
17 juin 2010 11 h 11 min
Reply to  D. Furtif

Môssieur Furtif,

lorsque j’évoquais une analyse, je pensais à une analyse médicale, et ce à plus d’un titre.

Au premier abord (que d’aucuns écrivent ras-bord), votre histoire m’évoque une tentative pour détourner la charte de cet honnête site.
Sous couvert d’une promenade champêtre, vous entretenez la confusion entre mycologie et mycose, ce que me confirme votre réponse ci-dessus, et malgré tout le respect que je dois à Madame Furtive, victime collatérale de votre innommable article.

Première référence, donc, à une analyse médicale.

Ensuite, votre article purement propagandiste (véritable plaidoyer pour l’amour libre, naturel, j’en passe) révèle une possible (je dis bien possible) sortie de votre inconscient, pour les raisons sus-évoquées, qui me font dire que vous avez besoin d’une analyse psychologique poussée pour connaître les raisons de cet immonde étalage de vos penchants et de leurs conséquences sur un site à la tenue jusqu’ici parfaite.

Laissez-moi vous dire que j’étudierai désormais vos écrits d’un oeil averti.
Je ne vous salue pas !

😉

Emile Red
Emile Red
17 juin 2010 15 h 01 min
Reply to  D. Furtif

Pourquoi toujours s’en prendre aux animaux de Lise ?

castor
castor
17 juin 2010 11 h 13 min

ET JE NE PARLE MÊME PAS DES PHOTOGRAPHIES PHALLIQUES QUE VOUS EXPOSEZ EN ILLUSTRATION DE VOS PROPOS !!!!

Papy
Papy
17 juin 2010 11 h 59 min
Reply to  castor

MAIS IL VA CESSER DE HURLER L’AUTRE LA!!!!! QUE FAIT LA MODERATION???

Papy
Papy
17 juin 2010 12 h 00 min
Reply to  castor

QUANT A LA PHOTOGRAPHIE, JE SUIS SUR QUE MEME UNE PASTEQUE VOUS DERANGERAIT!

castor
castor
17 juin 2010 12 h 05 min
Reply to  castor

Salut Papy, ça va ?
Ce forum me paraissait un peu fade, côté typographie…
Je renvoie d’ailleurs, sur ce sujet-là, à l’excellent article du jour de Monsieur Morice (qui m’a tout appris) et aux excellents commentaires qui le suivent.

SANDRO
SANDRO
17 juin 2010 12 h 10 min

@Furtif,
Rien compris au narticle.
T’as attrapé une mycose avec une pharmacienne, c’est ça?
Eh bien, je dirais comme l’un des plus décérébrés de nos commentateurs de baballe à mettre entre les poteaux : « cela ne nous regarde pas ».

snoopy86
Membre
snoopy86
17 juin 2010 14 h 09 min

@ Léon

Je demande le retrait de cet article ….

Je l’ai montré à un ami, père de famille bourdino-raelien qui s’est déclaré choqué tant par le contenu que par les illustrations …

Je soupçonne l’auteur d’être un infiltré de la mouvance pinardo-charcutière. Il est inadmissible qu’un site citoyen comme Disons publie de telles obscénités.

En vrac, je signale un abus, replie, demande l’exclusion de ce voyou !

Marsupilami
Marsupilami
17 juin 2010 14 h 19 min
Reply to  snoopy86

@ Snoopy

Comme disait l’amoureux de Béa (et non pas laboureux de méats), « Pastèque c’était lui, pastèque c’était moi« . Popaul oblige-t-il Béa à se goinfrer d’asperges ?

castor
castor
17 juin 2010 15 h 15 min
Reply to  Marsupilami

Marsu, très joli contrepet, très jolie référence littéraire, bravo !

Snoop, je souscris entièrement : repli nom de Dieu, repli !

SANDRO
SANDRO
17 juin 2010 15 h 30 min
Reply to  castor

@ Castor et Furtif

Oui, oui, demandons le retrait.
Une méthode simple, bien que furtive et frustrante, que la pharmacienne ogino ne pouvait ignorer.
Elle permet du reste d’arroser l’humus et accessoirement de faire pousser, dit-on, des mandragores.

SANDRO
SANDRO
17 juin 2010 15 h 35 min
Reply to  SANDRO

@Castor et Snoopy, voulais-je dire.
Car Furtif, le pôvre, il peut pas étre au four et au moulin…

castor
castor
17 juin 2010 15 h 47 min
Reply to  SANDRO

Sandro,

je soupçonne le double sens…
Attention, la patrouille est en maraude, sécateur à la main, façon Edward aux maints agents.
En cas d’abus, vous n’y couperez pas (enfin…vous m’aurez compris).

Léon
Léon
17 juin 2010 14 h 13 min

😆 😆 😆
Surtout que moi qui connaît Furtive…

snoopy86
Membre
snoopy86
17 juin 2010 14 h 14 min

J’ai oublié : accessoirement je moinsse !

Et faîtes trés attention à la calligraphie des doubles « s » de « accessoirement » et « moinsse » de mon commentaire car je n’hésiterai pas à saisir maître Mignard et maître Brochen. Même maître Castor si vous n’obtempérez pas

castor
castor
17 juin 2010 15 h 17 min
Reply to  snoopy86

Hihi !

Ph. Renève
Ph. Renève
17 juin 2010 15 h 59 min

Hem. C’est beau l’amour: une pharmacienne d’une compétence remarquable (bonjour Furtive !) qui se met, par adoration de son mari, à lui demander son avis, comme ça, pour être gentille, pour lui faire plaisir, sur des sujets qu’elle connaît comme sa poche…

Le Furtif n’a pas encore compris… chut, ne le détrompons pas. 😉

Léon
Léon
17 juin 2010 16 h 26 min
Reply to  Ph. Renève

😆 😆 😆 😆

snoopy86
Membre
snoopy86
17 juin 2010 16 h 12 min

Tout bien réfléchi, plutôt que maître Castor je vais peut-être faire intervenir maître Corinne Lepage pour obtenir de cet artisle infâme

Elle en est maintenant réduite pour pouvoir exister à publier un joli ramassis de poncifs et lieux communs sur l’autre site…

Seul problème, elle est incapable de la moindre contrepéterie 🙁

castor
castor
17 juin 2010 17 h 49 min
Reply to  snoopy86

Voilà qui est fort regrettable…

J’avais commencé à peaufiner entre deux dossiers quelques arguments qui auraient étayé de belles demandes, avec dommages et intérêts, article 700 et tout le toutim (le tout de mon cru, comme il se doit).

J’avais même commencé à envisager des honoraires (aucun homme n’est jamais assez fort pour ce calcul) et je me fais doubler par une femme (avec une pierre fine à la main) ?

Dommage, j’étais en face de la poutre…

rocla
rocla
17 juin 2010 19 h 08 min

Une trempette de la mort ! 😛