« Pokemon Go » expliqué aux gens normaux

A "Pidgey" Pokemon is seen on the screen of the Pokemon Go mobile app, Nintendo's new scavenger hunt game which utilizes geo-positioning, in a photo illustration taken in downtown Toronto, Ontario, Canada July 11, 2016. REUTERS/Chris Helgren

Un pokemon dans une rue de Toronto.

J’ai la chance d’avoir un fils qui travaille dans le secteur des jeux vidéos, ce qui m’a permis de l’interroger sur ce « Pokemon go » qui est en train de rendre maboul une partie de la jeunesse mondiale. J’espère avoir tout compris…

 

Peut-être avez-vous connu l’ancien jeu « Pokemon » qui se jouait avec des cartes, c’est le même, ressuscité et « augmenté » avec les moyens technologiques actuels.

Je vous explique : une fois le logiciel téléchargé vous vous baladez avec votre smartphone, vous filmez ce que vous voyez autour de vous et les concepteurs du jeu vous balancent sur l’image réelle, en surimpression, des personnages appelés « Pokemons » qui ont des pouvoirs et des propriétés plus ou moins importantes et plus ou moins rares : vous filmez, par exemple le trottoir sur lequel vous marchez, et, tout à coup, là, sur le banc, un pokemon… Vous devez, suivant le cas, les attraper ou les tuer en manipulant telle ou telle touche de votre téléphone. Donc si vous voyez, dans la rue, des mômes ou des ados en train de se balader en tenant en l’air leur téléphone, les yeux rivés sur leur écran, ne cherchez pas, ils sont sur la piste d’un pokemon… Le jeu comporte donc plusieurs aspects : trouver des pokemons, en acheter, en échanger avec d’autres, mais aussi se battre contre d’autres pokemons qui ne vous appartiennent pas et, pour cela les concepteurs du jeu ont déterminé des lieux où les possesseurs de pokemons se retrouvent physiquement avec leur smartphone à la main pour se livrer une bataille virtuelle, qu’ils appellent des « arènes ». Voilà donc les principales caractéristiques de ce jeu, qui n’a été autorisé, en France que depuis quelques jours, très en retard sur le reste du monde… pour cause d’attentats et d’état d’urgence, les autorités craignant pour ces rassemblements de jeunes autour des « arènes ».

Si certains observateurs ont salué le fait que cela incitait, enfin, les abrutis de jeux video à quitter leur ordinateur et un peu sortir dehors, ce jeu pose des problèmes sérieux.

En effet, leurs concepteurs ont placé des pokemons, on suppose, et on espère, involontairement, parfois, dans des lieux sensibles : ainsi, un môme aux USA a été à deux doigts de se faire abattre par la sécurité parce qu’il avait pénétré dans les jardins de la Maison Blanche pour en capturer un ; plus dramatique, toujours aux USA, un particulier entendant des voix inconnues dans son jardin a pris peur et a abattu l’un des deux jeunes qui venaient y chercher un pokemon ; en Indonésie un pokemon s’est retrouvé à l’intérieur d’une base militaire ultra sécurisée et, là aussi, on a été à deux doigts d’un drame. Mais il est possible également de trouver des pokemons en bordure de route et certains automobilistes y jouent en conduisant…

Ces concentrations de jeunes joueurs dans les arènes ont été aussi une aubaine pour la racaille qui y trouve des occasions rêvées de dépouiller les mômes de leur smartphone et, tout récemment, des entreprises commerciales se sont mises à en sponsoriser : ce sera le cas des Mac Do, ce qui permettra aux consommateurs de Cheese burger de se battre en même temps par pokemons interposés et inversement…
Et pourquoi pas aussi à l’intérieur d’une classe ou dans une salle de concert.. ou ailleurs, les locaux d’une administration, d’une entreprise, de la poste… ?
Je ne sais pas si on a atteint là les limites de la connerie de notre époque, sans doute pas encore, on doit pouvoir faire mieux, mais on n’est pas loin….

Vous comprendrez avec ce lien l’énormité du truc.

Lectures :5957
10 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments
D. Furtif
Administrateur
D. Furtif
29 juillet 2016 16 h 17 min

Paraphrasant celui à qui j’ai emprunté le prénom de mon pseudo: Donatien
.

    1. « Français encore un effort pour être complètement crétins

.
Et en plus ça rime

ranta
ranta
1 août 2016 18 h 22 min

Tout aussi con qu’agoravox 😆

Lapa
Administrateur
Lapa
2 août 2016 11 h 44 min

ce jeu n’est pas forcément plus bête qu’un autre mais je noterai plutôt l’incroyable facilité de diffusion/imposition d’un modèle, d’une mode ou d’une activité dans la population actuelle.
Ce qui est assez incroyable c’est ce pouvoir de manipulation des masses.

la plupart de la promotion du jeu est effectuée uniquement par les medias, sans que Pokemon n’ait engagé un seul centime. Ils ont d’ailleurs avoué n’avoir aucun projet pour le jeu ce qui a fait chuter leurs cours de bourse…

Après la description et les explications (obligatoires pour faire style: on vous informe et vous prévient) nous allons avoir droit au service après vente:
– pendant quelques mois tout accident/incident lié à Pokemon GO sera mis en avant
– toute chose pseudo inédite liée à Pokemon GO itou (ex: on retrouve un chien perdu, une mémé, un trésor…)
– on continue les réflexions sur « faut-il interdire aux enfants de 8 ans de se trimballer dans la rue, le nez sur un smartphone à 400 euros, en train de capturer des créatures imaginaires? »
– les publicitaires toujours en mal d’imagination utiliseront Pokemon GO à un degré plus ou moins direct pour vendre leur camelote (pas de problème, ils se féliciteront de leur créativité)
– puis sortiront les premières études universitaires américaines sur plein de conneries improbables liées à Pokemon GO

la question principale c’est: « peut-on responsabiliser une entreprise commerciale devant faire du profit? »

parce que faire apparaître des monstres dans des endroits privés ou dangereux, avec un minimum de décence, cela aurait pu être bloqué… oh mais zut, on aurait moins parlé du jeu du coup…

encore une fois, la société civile est obligée de mettre en place des barrières. l’inflation législative ou réglementaire est un corollaire à la néolibéralisation de l’économie.

Dora
Membre
Dora
2 août 2016 16 h 21 min

Lu cette semaine dans le Canard Enchaîné qui nous informe d’un appel à l’aide d’isabelle Balkany sur Twitter: « Quelqu’un explique aux vieilles dames, pour leurs petits enfants, ce qu’est Pokemon Go? »
Un internaute lui a répondu : « Alors c’est comme pour ton fric, il est planqué et tout le monde essaie de le retrouver »

Lapa
Administrateur
Lapa
3 août 2016 17 h 15 min
Reply to  Leon

brasser de l’air pour dire: « il semble que ce soit la proximité d’un centre d’intérêt historique ou architectural qui prime dans la répartition des poins.(sic) »

j’aime bien aussi:
Difficile de chasser le Pokémon dans un parc naturel régional ou au beau milieu d’un openfield (???????) de la Champagne crayeuse.

D. Furtif
Administrateur
D. Furtif
3 août 2016 18 h 55 min

Cet article comme celui de Ranta qui suit m’oblige à creuser un peu la ( ma) réflexion;….
Et c’est Lapa qui me met le nez dessus.
Il est évident que l’insuccès des zones totalement libres et « sécure » est lié au véritable but recherché par les « joueurs »
SE FAIRE VOIR…

Ça me fait penser aux premiers portables et un de mes ex patrons qui ne pouvait sortir dans la cour sans.
Comprenez moi bien
Le portable ostensible...vous me suivez…

docdory
docdory
5 août 2016 21 h 09 min

A mon avis, la connerie de ce jeu n’a pas de limites, et l’ignominie de ses concepteurs non plus !

D. Furtif
Administrateur
D. Furtif
24 août 2016 19 h 36 min

Je fouillais dans les « affaires » à Léon
Et j’ai trouvé ça….
Ça dit beaucoup

.

          1. _____ img