Œufs brouillés d’hier à Londres

Londres, grenier du 57 Wimpole Street, une nuit de 1963 ou de 1965, ça dépend des sources. Assoupi au creux de son lit, Jane à son côté, Paul s’abandonnait à un doux rêve : tandis que son père Jim, habillé de sa tenue de pompier, jouait un vieil air de jazz à la trompette dans la cuisine de son enfance repeinte d’extravagantes couleurs, sa mère Mary, vêtue de son uniforme d’infirmière, faisait fondre du beurre dans une poêle puis, avant qu’il soit complètement fondu, y cassait une demi-douzaine d’œufs, qu’elle remuait ensuite sans cesse très rapidement, jusqu’à ce qu’ils soient bien jaunes. Alors que s’exhalait l’odeur délicieuse et que s’égrenaient les notes du solo de Jim – des notes de plus en plus distordues, étranges, qui ressemblaient de moins en moins à du jazz à mesure qu’elles s’appaisaient -, elle ajoutait du sel et tournait une dernière fois la spatule de bois dans les œufs avant de les verser encore frémissants dans son assiette en lui disant ces mots de sagesse : “Ainsi soit-il !”.

Son cancer du sein n’avait pas tué Mary, le camion de pompier de Jim était extraordinairement propre et Paul dévorait ses œufs savoureux à belles dents tandis que la trompette de son père, lequel avait troqué sa tenue de pompier contre un bizarre et chamarré uniforme militaire, se métamorphosait en un indescriptible hybride de guitare et de piano qui distillait désormais un air mélancolique : Fa, Mi mineur, La 7, Ré mineur, Si bémol, Do, Fa, Ré mineur, Sol, Si bémol, Fa, puis, alors qu’il nettoyait avec gourmandise son assiette avec une tranche de pain : Mi mineur, La 7, Ré mineur, Do, Si bémol, Do, Do 7, Fa en une triste mélodie au parfum d’hier et d’œufs brouillés

Paul se réveilla en sursaut, le cerveau comme lavé de sa gueule de bois de la veille, jaillit de son lit sans même jeter un regard aux longues et belles jambes de Jane qui s’échappaient des draps, et se précipita devant le piano qui l’attendait de toutes ses touches. Fa, Mi mineur, La 7, Ré mineur, Si bémol, Do, Fa, Ré mineur, Sol, Si bémol, Fa, chantait l’ébène, puis Mi mineur, La 7, Ré mineur, Do, Si bémol, Do, Do 7, Fa… La mélodie surgie d’un rêve de cette nuit d’une dure journée londonienne jaillissait et jaillissait encore miraculeusement au bout de ses doigts qui enivraient le piano de souvenirs et de regrets et Paul était en transes sur son tabouret, murmurant des “mmmmmh” sur cet air sans paroles. Tandis que Jane se réveillait en étirant ses bras et ses belles jambes au son de la mélodie mélancolique, il se dit vaguement qu’un de ces jours, il devrait bien apprendre quand même à écrire et lire une partition de musique, ce serait bien pratique, mais cette pensée fugace et somme toute incongrue s’évanouit dans un maternel souvenir d’œufs brouillés.

Pour l’instant Paul avait une autre préoccupation : d’où venait-elle vraiment, cette mélodie ? De ce rêve où Jim s’était métamorphosé et où Mary avait était sortie du cimetière, ou d’ailleurs ? Elle s’imposait à lui avec une telle netteté, une telle puissance et une si totale évidence qu’il avait l’impression de l’avoir déjà entendue avant le rêve de cette nuit, de l’avoir toujours entendue sans jamais l’avoir reconnue. N’était-elle pas la réminiscence ou la transcription, voire le pur et simple plagiat, d’un air déjà entendu ailleurs et joué plus ou moins à l’identique par quelqu’un d’autre ? Fa, Mi mineur, La 7, Ré mineur, Si bémol, Do, Fa, Ré mineur, Sol, Si bémol, Fa, en était-il vraiment le créateur ? Mi mineur, La 7, Ré mineur, Do, Si bémol, Do, Do 7, Fa, et est-ce possible de penser être le créateur d’une mélodie jaillie d’un rêve ? La grande angoisse des compositeurs et musiciens…

Cette angoisse dura pour Paul un bon mois, pendant lequel il en oublia les belles jambes de Jane et les œufs brouillés de Mary. Il fit écouter sa mélodie de rêve à tous les amateurs et professionnels de la musique qu’il connaissait, en leur demandant anxieusement si cet arrangement de notes si simples leur disait quelque chose, s’ils l’avaient déjà entendu auparavant. Ils eurent beau solliciter leurs mémoires, rien n’y fit : c’était bien la première fois qu’ils entendaient cette mélodie qui semblait venir de nulle part et que tous trouvaient magnifique. “Non, c’est touchant, et je suis sûr que ça vient de toi”, lui disaient-ils tous. Alors Paul finit par se dire avec un soulagement teinté d’un reste d’inquiétude que “c’était comme remettre un objet perdu à la police”, et que si personne ne la réclamait, il pouvait considérer qu’il ne l’avait volée à personne, qu’il en était bien l’auteur si tant est qu’on peut être l’auteur du fruit d’un rêve, et donc que, trivialement, elle lui appartenait, toutes taxes comprises.

“OK, c’est moi qui l’ai écrite !”, avait-il fini par se dire. En rejouant la mélodie sur le piano sous les poutres du grenier du 57 Wimpole Street, il se retrouva alors confronté au problème de donner un titre provisoire, un nom de code en quelque sorte, à cet air sans paroles. Tandis qu’il admirait Jane traversant la pièce juchée sur ses longues et belles jambes et qu’il caressait l’ébène des touches – Fa, Mi mineur, La 7, Ré mineur, Si bémol… -, une évidence onirique s’imposa : ce serait “Œufs brouillés”, bien entendu. Bon, c’était pas terrible comme titre pour ce qui devait finir par devenir une chanson, surtout avec une mélodie aussi mélancolique mais Paul ne voyait rien d’autre. Pour la rime, il avait bien essayé “Œufs brouillés, chérie j’aime tes jambes effilées”, mais cette hybridation érotico-culinaire n’avait aucun sens et puis il avait d’autres problèmes même si l’entêtante mélodie l’obsédait. Et en particulier d’assurer le tournage du film dans lequel il jouait son propre rôle.

Sur le plateau de tournage, le grand prêtre de la secte orientale Swami Clang découvrait que la bague sacrée, indispensable à son culte et qui aurait dû se trouver au doigt d’une jeune femme promise au sacrifice d’une déesse, se trouvait en fait à celui du batteur du groupe, etc., une histoire burlesque, délirante et absurde. Au secours ! La présence de Paul n’étant pas requise pour les scènes qui étaient tournées, il jouait “Œufs brouillés” sur le piano que le réalisateur avait fait installer à son intention.

Depuis un an, les paroles avaient beaucoup évolué tout en restant, prisonnières qu’elles étaient de leur poêle beurrée originelle, toujours aussi éloignées du romantisme de la mélodie. Paul aimait toujours les jambes effilées de Jane, mais avait fini par trouver qu’elles ne rimaient à rien et les avait remplacées par… du fromage de Munster : “Œufs brouillés, Prends une omelette au munster, Mets tes plats dans la poubelle en fer, Que je puisse nettoyer mes œufs brouillés…” , etc., sur l’air de Fa, Mi mineur, La 7, Ré mineur… non, le décalage entre le texte lamentable et la mélodie sublime était trop flagrant. Et de plus Richard, le réalisateur du film, qui en avait ras-le-bol d’entendre Paul chantonner et jouer ses ineptes œufs brouillés à longueur de journées finit par lui dire, à bout de patience, qu’il avait intérêt à en finir vite fait avec cette satanée chanson, sinon il faisait enlever le piano, merde.

De longs mois passèrent pendant lesquels Paul et les autres membres du groupe écrivirent d’autres chansons tout en essayant toujours de se débarrasser de ces fichus œufs brouillés, du munster, de la poêle et même des jambes de Jane qui parfois revenaient en désespoir de cause squatter la mélodie dans les murs des studios d’enregistrement. Et puis un jour, en mai 1965, alors que Paul et Jane allaient en vacances chez un ami à Lisbonne, le déclic se fit sur la banquette arrière d’un taxi portugais et Paul balança aussitôt les maudits œufs brouillés par la portière. Un nouveau titre lui était apparu dans un flash éblouissant, et le reste des paroles avait immédiatement suivi, comme dans ce rêve où sa mère Mary ressuscitée de son cancer du sein lui disait “Ainsi soit-il !”. Arrivé à destination chez son ami Bruce des Shadows, il se fit immédiatement prêter une guitare. C’était une Martin 59 pour droitier et Paul était gaucher, mais tant pis : il réussit à interpréter pour la première fois la version sublime et définitive de la chanson qui jaillit comme un papillon mélancolique de sa grossière chrysalide d’œufs brouillés.

De retour à Londres, elle fut enfin enregistrée par Paul, seul à la guitare acoustique et au chant, sobrement accompagné d’un quatuor à cordes. Cette chanson était si atypique dans le répertoire du groupe que ses membres décidèrent de ne pas la sortir en single en Angleterre alors qu’elle faisait partie de leur album qui parut le 6 août 1965. Depuis lors elle est la chanson qui compte le plus de reprises (environ 3 000 au XXe siècle) et une des plus programmées par les radios du monde entier. Elle ne dure que deux minutes et cinq secondes, une fugitive éternité ou le temps de se faire une pleine poêlée de rêves d’œufs brouillés :

« Yesterday,
All my troubles seemed so far away
Now it looks as though they’re here to stay
Oh, I believe in yesterday.

Suddenly,
I’m not half to man I used to be,
There’s a shadow hanging over me.
Oh, yesterday came suddenly.

Why she had to go
I don’t know
She wouldn’t say.
I said something wrong,
Now I long
For yesterday.

Yesterday,
Love was such an easy game to play.
Now I need a place to hide away.
Oh, I believe in yesterday.

Mm mm mm mm mm mm mm… »

Traduction de Yesterday (Paul McCartney) : “Hier, Tous mes problèmes semblaient si loin, A présent il semble qu’ils sont là pour perdurer, Oh, je crois en hier. Soudainement, Je ne suis pas la moitié de l’homme que j’étais, Une ombre est suspendue au-dessus de moi, Oh, hier est venu soudainement. Pourquoi devait-elle partir, je ne sais pas, elle n’a pas voulu le dire. J’ai dit quelque chose de faux, Maintenant hier me manque. Hier, l’amour était un jeu tellement facile à jouer, Aujourd’hui j’ai besoin d’un lieu lointain pour me cacher, Oh, je crois en hier”.

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42 Commentaires
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Marsupilami
Marsupilami
5 novembre 2010 7 h 44 min

@ Tous

Parmi tous les liens que comprend mon nartic, il en est un qui mène à une interprétation de la version « originale » de Scrambled eggs. Ne la ratez pas ! Il en est aussi un autre qui mène à une version particulièrement destroy post-moderne de l’adaptation française de cette chanson, « Je croyais », jadis interprétée par Michèle Arnaud, Hugues Aufray et… Tino Rossi !

Vu que ce nartic prête peu aux débats passionnés, j’en lance quand même un, très sixties : êtes-vous plutôt Beatles ou plutôt Stones ? Il va de soi que ceux d’entre vous qui sont plutôt Stones, même s’ils ont droit à une présomption d’innocence purement platonicienne, sont en fait coupables d’avoir fait le mauvais choix. Pire même, c’est des nuls. En voiture Simone !

Monique Peyron
Monique Peyron
5 novembre 2010 8 h 53 min
Reply to  Marsupilami

Bonjour,

j’aime les deux:

Je suis innocente, je suis nulle où je prend la voiture?

Article très agréable à lire de bon matin.

Marsupilami
Marsupilami
5 novembre 2010 10 h 54 min
Reply to  Monique Peyron

@ Monique

Yeah ! Baby you can drive my car, yes you’re gonna be a star… et tu as donc mérité d’écouter cette excellente reprise de Paperback writer des Beatles et cet autre sublime reprise de Jumpin’ Jack Flash des Stones !

Monique Peyron
Monique Peyron
5 novembre 2010 11 h 12 min
Reply to  Marsupilami

I can drive your car, if I have the keys.

j’ai résidé à Londres (près de Victoria Station) pendant des années (travail oblige, travail plaisir…)

Ah ma jeunesse!:-D

Castor
Membre
Castor
5 novembre 2010 8 h 55 min
Reply to  Marsupilami

M’en fous, je préfère les Beatles.

Castor
Membre
Castor
5 novembre 2010 9 h 09 min
Reply to  Castor

D’ailleurs, la question est fallacieuse et elle comprend déjà une partie de présomption de culpabilité : êtes-vous stone ?

Marsupilami
Marsupilami
5 novembre 2010 11 h 01 min
Reply to  Castor

@ Castor

Bon, si tu préfères les Beatles, je te déclare innocent. Hugh, j’ai dit. Mais dans la Maison de l’Amour, on a un avis plus nuancé, voire centriste sur cette terrible dualité.

Marsupilami
Marsupilami
5 novembre 2010 11 h 06 min
Reply to  asinus
Marsupilami
Marsupilami
5 novembre 2010 13 h 11 min
Reply to  asinus

@ Asinus

Beast of burden ? Get yer yaya’s out, donkey !

Marsupilami
Marsupilami
5 novembre 2010 17 h 49 min
Reply to  Marsupilami

@ Asinus

And I forgot another song, of course : Donkey tongue woman. Beware of her blow jobs, it’s quite rough !

yohan
yohan
5 novembre 2010 9 h 21 min

Trop bien. Les beatles, c’était quand même de l’exceptionnel question créativité, difficile de faire mieux. A déguster lentement

Marsupilami
Marsupilami
5 novembre 2010 11 h 08 min
Reply to  yohan

@ Yohan

Et comme disait le frangin de Paul et leader de Scaffold, let’s drink to Lily the Pink !

Léon
Léon
5 novembre 2010 11 h 55 min

Comparer les Beatles et les Stones, c’est comme comparer un château Yquem millésimé et de la Kronenbourg…

Castor
Membre
Castor
5 novembre 2010 11 h 56 min
Reply to  Léon

Merde, je suis d’accord avec Léon.
😆

Marsupilami
Marsupilami
5 novembre 2010 12 h 14 min
Reply to  Léon

@ Léon

Alors là, c’est vraiment vache pour les Stones, si vache que je me vois dans l’obligation de défendre ces pauvres bougres bien que je sois beatlemaniaque.

Bon, d’accord pour la comparaison vin-bière en général, elle est assez justifiée, mais il existe aussi des grands crus de bière, rogntudjuuu… Jusqu’en 1975 à peu près, les Stones c’était vraiment pas de la petite bière et ils ont fait quantité d’excellentes chansons. Après, c’est vrai que c’est devenu de la Valstar (pour les plus jeunes, c’était une bibine sans aucun intérêt qui a disparu depuis belle lurette, écoutez-donc ça pour vous en faire une idée !). C’était d’ailleurs une marque de Kronenbourg…

Lorenzo
Lorenzo
5 novembre 2010 17 h 09 min
Reply to  Léon

what a drag it is to get old pas vrai Léon 🙄 je préfére en rire,votre assertion vous va comme le nez rouge du clown 😆 😆 😆

rocla
rocla
5 novembre 2010 12 h 09 min

Moi les Beatles m’ ont toujours donné satisfaction …

Marsupilami
Marsupilami
5 novembre 2010 12 h 35 min
Reply to  rocla

@ Rocla

Et d’ailleurs, les Beatles ont composé une chanson pour les Stones, à leur grande satisfaction : I wanna be your man.

Lorenzo
Lorenzo
5 novembre 2010 12 h 39 min

toute ma sympathie á ces diables dont je me fait l’avocat 👿 (smiley evil de rigueur)

Marsupilami
Marsupilami
5 novembre 2010 13 h 00 min
Reply to  Lorenzo

@ Lorenzo

Tiens, tu sais faire de beaux liens maintenant ? Bon, y a pas que les Stones qui aient chanté le diable, les Beatles aussi ! Et à propos de Sympathy for the devil, il y a également un très bon bouquin de Kent Anderson qui porte le même nom, traduction en français ici.

Marsupilami
Marsupilami
5 novembre 2010 14 h 18 min

Dans son autobiographie récemment parue, le Stones Keith Richard évoque laconiquement la relation entre Beatles & Stones : « Les Beatles ont été un formidable lavement. Ce qui fait de nous une formidable cuvette de chiottes ».

Marsupilami
Marsupilami
5 novembre 2010 14 h 32 min
Reply to  Marsupilami

A noter aussi : les beatlesmaniaques impénitents et parigots peuvent aller s’agenouiller devant le manuscrit autographe original de Yesterday, exposé dans l’Espace découverte de l’Abécédaire des collections de la Bibliothèque Nationale jusqu’au 10 décembre 2010.

Lorenzo
Lorenzo
5 novembre 2010 17 h 30 min
Reply to  Marsupilami

Marsu,

je me méfie comme de la gale des maniaques, dévots, bigots, prédicateurs, agenouilleurs de reliques,et contempteurs de tous poils encore qu’un Devo me donne satisfaction 😛

Marsupilami
Marsupilami
5 novembre 2010 17 h 46 min
Reply to  Lorenzo

@ Lorenzo

Horrible, cette version de Satisfaction massacrée par Devo, je ne la connaissais pas. Celle de PJ Harvey & Björk est quand même nettement meilleure… une vraie grand messe !

Lorenzo
Lorenzo
5 novembre 2010 21 h 11 min
Reply to  Marsupilami

Marsu,

la version de PJ Harvey & Björk c’est sous perf’ de Valium 😆 moi je préfére prendre un acid

Marsupilami
Marsupilami
5 novembre 2010 21 h 22 min
Reply to  Lorenzo

@ Lorenzo

Pas mal sous acide, nirvanesque pourrait-on dire. Ça peut aussi le faire en version soul par Otis Redding

Sandro
Sandro
5 novembre 2010 19 h 10 min

Salut, Marsu
Bon petit voyage subliminal,avec des choses intelligentes planquées sous les liens et l’histoire .
Evacuons l’affaire tout de suite: je suis « ni, ni »,( Beatles ou Rolling), j’ai écouté un peu comme tout le monde, j’aimais bien « Angie », point barre.
Pas une seule galette ni cassette dans ma discographie qui prend pourtant la moitié de mon vaste garage (gare aux inondations, s’il y en a, 30 ans de musique seraient décapités…)

Non, ton histoire me fait penser( va savoir pourquoi, le bilan d’une vie à l’envers, le temps qui passe)à un titre fétiche pour moi: « against the wind », de Bob Seger, en 80, je crois ( une pochette bleue avec un beau dessin au fusain de cheveaux sauvages, c’est au garage, j’te dis…)

« Seems like yesterday
But it was lontg ago
Janey was lovely , she was the queen of my nights
There in the darkness with the radio playing low… »

Et puis, après :
« Well, those drifters days are past me now
I ‘ve got so much more to think about
Deadlines and commitments
What to leave in, what to leave out… »

(Toi qui nous fait des liens comme j’allume un cigarillo, tu vas me retrouver cela, sûr..)

Ouais, un mec et une chanson qui vous plantait en trois vers une image et une ambiance, comme le grand Bruce dans  » Thunder road » (sur le méme sujet, tu remarqueras):

« Screen door slams
Mary’s dress waves
Like a vision she dances across the porch
As the radio plays
Roy Orbisson singing for the lonely… »

Yep, comme dirait Asinus
Ca le fait.

Sandro

Marsupilami
Marsupilami
5 novembre 2010 19 h 24 min
Reply to  Sandro

@ Sandro

Ouais, très bonne chanson, Against the wind de Bob Seeger. A ne pas confondre avec Ambulance blues de Neil Young, « you’re just pissing in the wind, you don’t know what you are ». Ni avec Too many of my yesterdays de Peter Hammill, dont j’ai tous les disques… But we’re only Characters, ain’t it ?

Sandro
Sandro
5 novembre 2010 19 h 31 min

Ouais.
Je ne sais pas comment il va, ce vieux Calvin. Il a beau avoir protesté ( elle est bonne, non?), il était bien mal il y a quelques mois( opéré à coeur ouvert). Tu te rend compte, le coeur de cette vieille vipère de Russell…
Ouais, on est « Just dust in the wind », q’y disait l’autre.

Marsupilami
Marsupilami
5 novembre 2010 19 h 38 min
Reply to  Sandro

Well, it was his way at the crossroads… may be in Kansas ?

Sandro
Sandro
5 novembre 2010 19 h 37 min

@ Marsu

Tu vas peut étre rigoler, mais hier soir je suis allé écouter Amy Macdonald au Zénith.
Bon, c’est vrai, j’avais un alibi: accompagner ma fille ainée , qui est fan et chante les paroles par coeur pendant deux heures, et éviter qu’elle se fasse violenter dans la faune de l’Est prisien, pas qu’elle finisse dans le canal de l’Ourcq.
Eh ben, ca m’a plu.
Elle envoie , avec une energie et un bon timbre, ce petit bout de bonne femme.
Un démenti cinglant à ceux qui pensent que tous le djeunes ( elle a 23 ans) ne chantent que rap et autres slam .

Marsupilami
Marsupilami
5 novembre 2010 19 h 47 min
Reply to  Sandro

Ben quoi, c’est très bien ce qu’elle fait, Amy McDonald. Maybe she’s about to be the next greatest ?

yohan
yohan
5 novembre 2010 22 h 58 min
Reply to  Marsupilami

Pas mal effectivement cette petite Amy. Mais pour l’heure j’en pince pour une petite chanteuse de blues funk, frenchie en plus

Sandro
Sandro
5 novembre 2010 19 h 54 min

Oui, un coté Springsteen au féminin.
Du reste, elle l’aime beaucoup, mais elle a massacré « Born to run » hier soir, ça m’a fait comme quand Raphael chante Bashung…

Marsupilami
Marsupilami
5 novembre 2010 20 h 01 min
Reply to  Sandro

Bon, alors fais-toi une cure de Sucre de canne de Mary Gauthier, une des plus grandes et des plus méconnues songwriter actuelles. J’ai mis d’autres chansons d’elle dans le jukebox du bar d’aujourd’hui. Toute sa discographie est sombrement parfaite.

Marsupilami
Marsupilami
5 novembre 2010 20 h 23 min
Reply to  asinus

@ Asinus

Et les fantômatiques Streets of Philadelphia où il n’y a pas âne qui vive, alors ?

Sandro
Sandro
5 novembre 2010 21 h 00 min

@ Asinus:
Bon choix.
Aussi l’album « Darkness in the edge of town » et le superbe « racing in the street ».
Aussi « Point Blank », « The ghost of Tom Jodd », plein de choses peu connues.