On n’entend pas la musique de la même manière lorsqu’on l’écoute seule, ou lorsqu’elle est associée à des images.
Dans ce vampirisme de 1’image par rapport au son, seule la parole, le dialogue peut lutter à peu près à armes égales avec elle. La musique fait donc partie, en principe, des sons dits « secondaires » au niveau de l’attention, même si elle n’est pas un objet sonore comme les autres et diffère fondamentalement d’autres bruits organisés.
Puis, lorsque la télévision a commencé à envahir nos foyers, lorsqu’on a voulu passer de la musique, on n’avait généralement aucune image à projeter en même temps et il était inimaginable de laisser un écran noir, ou de la « neige » pendant que la musique se déroulait. On a donc logiquement cherché des images.
Le plus simple était évidemment de filmer les musiciens en train d’exécuter la musique. Sauf qu’en matière de variétés, à cette époque-là, et compte tenu des moyens techniques de la télévision, il était impossible d’obtenir une qualité satisfaisante : bande passante très réduite, son monophonique, sans compter le très médiocre professionnalisme de beaucoup de chanteurs et de musiciens des années yé-yé. Alors, on s’est mis à tricher : on a commencé à filmer les musiciens faisant semblant de jouer sur des bandes-son réalisées en studio où l’on pouvait se livrer à de multiples corrections et même faire jouer d’autres personnes ; on a commencé à utiliser à la télévision, le play-back, d’abord limité à la bande d’orchestre, puis intégral, où même la voix était celle enregistrée en studio et pas celle du chanteur en direct sur le plateau. ( À ce sujet, il faut savoir que, longtemps, les ingénieurs du son de l’ORTF, puis des chaînes publiques, ont refusé, par principe, de fournir un micro au chanteur qui venait faire semblant de chanter en play-back intégral ; les artistes savaient qu’ils devaient apporter le leur…). [1]
C’est en réfléchissant à cette catastrophe que j’ai abouti à la conclusion que les seules images légitimes de la musique ne pouvaient être que des images live de son exécution. Ce sont à mon avis, les seules qui la respectent, malgré leurs qualités sonores et d’exécution parfois inférieures aux disques. Sinon, on met une image fixe ou celle d’un lecteur. Et comme Disons a des ambitions (ou des prétentions diront certains) d’une politique éditoriale exigeante, celle-ci s’applique à la manière de présenter les musiques, comme aux mises en pages des textes, aux choix des illustrations, à la fabrication des vignettes cliquables vers les diaporamas ou les vidéos, à l’aspect général du site, à sa commodité d’utilisation etc…[ 2]
[1] Si je suis élu Président de la République c’est l’une des premières mesures que je prendrai pour l’audiovisuel public : l’interdiction du play-back, ce qui fournira du travail à des centaines de techniciens, de musiciens et en finira avec une certaine forme de mensonge artistique.
[2] Par curiosité, par exemple, j’aimerais savoir combien ont remarqué que sur ces vignettes les titres sont désormais intégrés à l’image et que j’ai trouvé tout un assortiment de boutons « play » beaucoup plus jolis qu’avant ? …]
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Les assassins sont venus à plusieurs.
Le Clip avec ses perversions et ses très vieilles ficelles,( sexe et fureur du vacarme)n’est-il pas le dernier avatar d’un art qui avait à notre siècle les moyens de devenir enfin populaire.
La haute qualité technique de la reproduction sonore , la miniaturisation des matériels, la numérisation de l’image tout est réuni pour faire du Haendel et du Mozart dans votre jardin.
Hélas l’avidité de l’industrie et de ses marchands de lessive interdit cette évolution.Une fois de plus dans ce secteur aussi, ces gens là ne voient pas plus loin que le bout de leur nez.
Imaginez les deux Jean Baptistes aux manettes et en même temps sur scène, Atys , Platée, ou La Belle Hélène avec les moyens donnés à Clooney et Malkovich pour dire « What else »
Je suis bien d’accord avec Léon pour dire que l’image de leurre d’appel pour vendre ce qui est nommément du son et devenu désormais un obstacle
➡ le syncopé des plans en saccades déroute l’oeil et parasite l’attention jusqu’à la détourner vers un état de sidération fascination figée.
Résultats des courses
L’investissement que l’industrie mettait dans un artiste en devenir n’existe plus , combien ont été laissé sur le bord du chemin depuis 20 ans.
Privées de sponsor et de financement de leur travail d’enregistrement des institutions mondialement connues se retrouvent quasi à la rue. De grosses machines orchestrales au budget pharaonique meurent en éclaboussant les villes qui les hébergeait.
Dans son système » je te détruis pour grandir moi même » l’industrie du spectacle de l’audio visuel a détruit la fabrication de l’audio comme il a mis en pièce la fabrication du visuel ( voire l’état du cinéma français) . Comment partout le marchand a pris la main.S’en fout du produit et de la qualité, il a bien fait avalé Albator et les filles d’à coté et le reste à nos enfants.Dorothée visionnaire. Bientôt les produits de Bollywwod sur nos écrans et les Cd de la Star Ac en tête de gondole
effectivement c’est à partir du clip que la musique est entrée dans l’industrie du spectacle; là où la scène avait encore quelque chose de vraie et vivant.
L’actualité a capturé l’attention aux dépens de cet article de Léon.
Je vous conseille la lecture de mon magazine favori de ce mois de Mai : Classica. On y présente un dossier d’une 10aine de pages sur l’accord Musique Cinéma qui explique combien ce mariage peut être heureux.
Je préfère acheter la revue mais on doit pouvoir la télécharger là
Léon, Schubert s’es absenté, impossible de l’écouter;-((((
Aïe, c’est de ma faute… rééssayez, ça devrait marcher désormais.