Décoller et voir Olga- Grosse Fatigue

Complètement déprimé, c’est là qu’il est au Top. Je ne peux m’empêcher de trouver Fatigue bouleversant quand il trempe dans sa palette gris noir.Et…mais là rien ne vous oblige à me croire, une sensation comme ça en arrière plan qu’il s’adresse à moi, à moi seul…Le but ultime le fantasme absolu de celui qui écrit pour tous: arriver à en choper un seul qui se sente tellement impliqué qu’il en arrive à oublier les infidélités que l’auteur nous fait avec les autres lecteurs.

Grosse Fatigue

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Ce matin je ne décolle pas c’est normal dirait le petit : t’as pas d’ailes papa. C’est pas comme Léa Seydoux c’est dingue, elle me trotte dans la tête cette fille quelle chance d’avoir un père pas ouvrier de droite même si je m’en fiche et que j’ai décidé de faire mon snob et de ne pas mettre de virgule à mon propos, pour faire chier le monde même si, je viens de m’en apercevoir, elles sont venues d’elles-mêmes. C’est que je ne décolle pas parce qu’il pleut, qu’il faudrait se brosser les dents, travailler la musique, travailler mes cours, faire semblant à nouveau et trouver une motivation à tout ce qui ne m’intéresse pas et pour lequel on me montre du doigt avec l’insistance navrante des gens qui aiment leur travail. Tout m’ennuie sauf le nouveau Gregory Porter et quelques autres. Je n’arrive à rien, je ne décolle pas malgré mon amour absolu pour le P38 Lightning et quelques-autres, non pour l’armement, mais pour la ligne et l’histoire qui va avec. Je ne décolle pas et je ne suis pas un exemple. Mes enfants ont compris après leur onze ans que mes injonctions au travail étaient celles d’un imposteur maladif et d’un usurpateur qui leur dirait : « Réussissez tout ce que j’ai raté, décollez les enfants ! » Et eux de me répondre : tu n’es pas le père de Léa Seydoux ou la fille de Jane Birkin ou de Dutronc, tu n’y peux rien, on n’a même pas une chambre de bonnes à Paris elle est bien bonne tiens ça y est tu ne remets plus de virgules mais c’est pas toi qui te retrouves dans le lot le stock des nouveautés de la rentrée littéraire. Toi qu’ils me disent, c’est 123 lecteurs à la meilleure heure sachant qu’à part deux Poitevins, plus personne ne fait de liens aujourd’hui, tu sais, les mots bleus soulignés dont plus personne, plus personne ne parle, pas même Christophe le chanteur qui ne te les dira plus. Il n’y a plus de lien sur internet. L’aspirateur est passé par là et ce dont tu espérais tant en 1999 à l’heure d’un nouveau cosmos comme dans le titre du feuilleton pourri de ton enfance, eh bien ce monde où l’on s’échange des bannières et des idées, il est privatisé DANS LA JOIE et tout le monde est content.

Et puis pourquoi faire des liens sur un site qui n’en fait pas, tu rêves papa, t’es juste dans la cuisine à écouter Sarah Vaughan ou Ella tu ne sais pas, tu n’est pas si bon en chanteuses de jazz, en jazz tout court et même en musique, tu n’es pas si bon faudrait faire des efforts arrête de ressasser et va faire les courses. Tu y retrouveras Olga et son sourire et son teint blafard qui fiche le cafard au plus joyeux des gai-lurons à l’heure où Pif-Gadget est mort depuis longtemps. Tu parles pour ne rien dire et ça n’est plus très drôle.

Il faudrait trouver l’enthousiasme de s’enthousiasmer. Le retour du 33 tours et d’autres choses matérielles, ça n’est pas si mal. Pour le monde des idées, les bibliothèques sont pleines mais les oreilles aussi : trop de casques nous bouchent la vue si l’on veut. Écrire, c’est un peu maladif, c’est bizarre. J’ai des piles plates dans mes disques durs de tout un tas de choses crachées comme ça. Je ne les relis même pas, c’est juste pour comme une sorte d’éjaculation austère si ça existe mesdames pardonnez-moi, je ne sais pas me retenir il faut que je parle salace avant que ça ne vous lasse et puis il faut aller faire les courses et voir des gens.

Olga me regardera quand je vais lui tendre ma carte de fidélité, ma fidélité à elle, Olga et son regard de chien battu de sa vie d’avant qui lui reste sur le visage autant que les hémorroïdes après deux cents kilomètres en vélo, je sais de quoi je parle. Il faut partir et se lever. Je ne vais pas trop lui dire ces choses à Olga, parce que les caissières, derrière ce sens du travail et la discipline constipée qui les rend si pragmatiques quant à l’avenir du monde, n’ont pas que ça à faire.

Grosse Fatigue

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3 Commentaires
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snoopy86
Membre
snoopy86
18 septembre 2013 15 h 35 min

C’est vrai que c’est bon

Mais si ce gars là rencontre Sandro ça fera deux suicides ou une biture monumentale ou les deux 😆

Léon
Léon
18 septembre 2013 20 h 36 min

Les choix de Furtif chez Grosse Fatigue ne sont pas les miens, mais bon. Tout est bon à prendre chez lui. 😆

D. Furtif
Administrateur
D. Furtif
18 septembre 2013 21 h 37 min
Reply to  Léon

Comment peut-on mettre en cause mes choix….?
Tu va l’avoir ta fucking war