L’autre jour, au cours d’une discussion entre amis qui portait sur le « mariage pour tous », nous en vînmes à nous demander s’il y avait eu depuis 10-20 ans une loi ou une mesure réglementaire que l’on pourrait qualifier non pas d’utile, mais d’« intelligente ». Peut–être cela ne vous est-il jamais arrivé de vous poser la question, essayez : vous verrez qu’il n’est pas facile d’y répondre.
Il faudrait une loi qui concerne le plus de monde possible, qui apporte une amélioration dans quelque chose d’incontestable, qui soit claire et sans ambigüité et surtout qui soit efficace et donc facilement applicable. Une loi presque évidente, tellement elle ferait consensus.
Une telle loi ne va pas de soi, car pourquoi faire un texte pour une question sur laquelle tout le monde serait d’accord ?
À la réflexion, une telle loi aurait plus de chance d’exister pour protéger quelque chose qui fait consensus et qui serait menacé. Ce serait probablement, donc, une loi conservatrice dans son principe.
Logiquement aussi, pour concerner tous les habitants qui seraient soumis à cette loi, il faudrait qu’elle fasse référence à une activité universelle. Et à bien chercher, à part naître et mourir, la seule activité de ce genre me semble être la consommation.
Donc, probablement une loi qui protégerait quelque chose de menacé dans un domaine de consommation courante.
Il y a bien cette multiplication de protections des appellations contrôlées dont on peut trouver ici l’incroyable et interminable liste pour ce qui concerne la France.
Mais précisément parce que le nombre de produits ainsi contrôlés est très grand, ces protections ont tendance à disperser l’intérêt du public. Ou alors, il faudrait un produit que tout le monde, ou presque, consomme vraiment tous les jours.
Je ne vais pas faire durer ce suce-pince insupportable, j’ai trouvé une loi qui correspond à tous ces critères…
C’est la loi Raffarin du 25 mai 1998 qui réserve les dénominations « boulanger » et « boulangerie » aux professionnels artisans qui choisissent leurs matières premières, pétrissent la pâte, en contrôlent la fermentation ainsi que la mise en forme et, enfin, cuisent le pain sur le lieu de vente. En outre, les produits nécessaires à la fabrication du pain ne doivent à aucun moment être surgelés ni congelés, sinon, il faut employer le terme de « dépôt de pain »(s), ou « pain »(s) sur le magasin.
Raffarin, on peut en dire ce qu’on veut mais il aura ma gratitude éternelle pour cette loi qui a tout simplement sauvé la boulange française qui, dans les années 80, avait pris un virage calamiteux.
On parle de faire quelque chose du même genre pour les plats proposés dans les restaurants, ce à quoi je ne puis qu’applaudir ; mais on va très nettement moins souvent dans ces endroits que chez son boulanger…
Pour moi, la loi Raffarin est la numbère ouane !
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Et pourquoi ki FÔ pas retourner le pain sur la table?
Salut Léon.
En ce qui concerne la boulange je suis 100% d’accord avec toi.
Mais tu abordes un point qui m’est cher : « On parle de faire quelque chose du même genre pour les plats proposés dans les restaurants, ce à quoi je ne puis qu’applaudir »
Putain vaste programme, moi je crois que je suis parmi les derniers à avoir été formé pour bosser en brigade. Oh ce n’est pas les brigades ont disparu mais elle sont circonscrites aux grands Hôtel restaurants étoilés.
Faut que je trouve le courage d’en faire un article, et ça……. c’est pas gagné 👿
la défiscalisation des heures supp? 😀
Bonjour Léon, bonjour à tous
Oui c’est une bonne loi, que cette loi Raffarin. Encore faut-il, comme pour toutes lois, qu’il y ait des contrôles. Et là je ne suis pas certaine que ce soit fait.
Un autre truc qu’il faudrait réglé: le sel.
Je trouve qu’il y a trop de sel dans la plupart de l’alimentation courante: les fromages, les surgelés, les plats préparés, même la moutarde contient trop de sel. Je ne sais pas comment font les personnes qui ne doivent pas en manger, il y en a pratiquement partout? Surtout dans les aliments « pas chers », ceux qui se vendent le plus.
Ça alors c’est marrant.
http://www.europe1.fr/France/Le-coup-de-mou-de-la-baguette-francaise-1617269/
« Une baguette, mais pas trop cuite s’il vous plaît ». Cette phrase, les boulangers français l’entendent de plus en plus. Un phénomène inquiétant, qui cache un abandon progressif d’une coutume tricolore, aux dépens du goût, voire même de la santé, s’alarment certains spécialistes. Ah! oui mais de plus en plus de boulangers ne proposent plus que ces pains pas cuits, alors à qui la faute?
Parce que moi depuis deux/trois ans, je me fais mal voir quand je dis que leurs pains n’est pas assez cuits. J’ai horreur des baguettes blanches qui sont proposées dans les boulangeries parisiennes. Quand je demande: « une baguette bien cuite, svp », ça ne plaît pas trop.
@ Léon
Personnellement, je pense que la loi la plus utile de ces vingt dernières années a été celle qui institue la « Question prioritaire de constitutionnalité ». C’est une des seules lois incontestables votées lors du quinquennat Sarkozy.
Rétrospectivement, je pense qu’elle marquera l’ère Sarkozy comme l’abolition de la peine de mort a marqué l’ère Mitterrand, l’abolition du service militaire obligatoire a marqué l’ère Chirac, et le droit de vote à 18 ans l’ère Giscard d’Estaing.