Les SCOP vont bientôt faire parler d’elles

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Les SCOP (Sociétés Coopératives et Participatives), c’est aujourd’hui 2 000 entreprises et près de 40 000 salariés en France.

Face aux aléas économiques et aux violences faites aux salariés tout autant qu’à l’outil de travail, les SCOP sont souvent citées en modèle pour les principes qu’elles affichent et défendent : partage des richesses, dirigeant élu par les salariés associés, une personne = une voix dans les grandes décisions.

Des valeurs que tout le monde aimerait plus universelles.

Pourtant, lorsqu’un patron décline l’identité de sa SCOP devant un banquier, un organisme de crédit, un client, il est fréquent de lire sur le visage de son interlocuteur qu’il ignore tout de ce statut et même de ses avantages.

Malgré quelques reportages flatteurs dans les médias, les SCOP restent encore une énigme pour bon nombre de français.

C’est la raison pour laquelle, la Confédération Générale des SCOP lance, dès la semaine prochaine, sa première campagne de communication nationale, sur trois médias : presse, radio et internet. Une campagne qui devrait durer deux semaines.

L’objectif est de développer la notoriété des SCOP en faisant émerger leur identité de marque  » La démocratie nous réussit », afin d’installer durablement les SCOP dans le paysage des acteurs de l’économie.

Pour mieux exprimer la dimension humaine et collective des SCOP, des portraits de salariés associés, heureux de co-entreprendre, heureux de partager décisions, risques et profits – mais aussi, comme on l’imagine, joies et peine – sont présentés au public dans leur quotidien, leur milieu de travail.

Voici en avant première deux des slogans qui devraient frapper l’imagination en ces temps de grande inquiétude : « On ne risque pas de délocaliser notre entreprise, le conseil d’administration, c’est nous ». « Nous, on est très content de notre patron. D’ailleurs, c’est nous qui l’avons choisi ».

A la radio, c’est Georges, un dirigeant de SCOP un brin potache, qui fera le « job » avec l’objectif de ne pas ennuyer l’auditeur.

Bien sûr, les SCOP sont des entreprises comme les autres, sauf qu’elles ont un petit quelque chose qui fait la différence à l’heure actuelle et qui s’appelle : la démocratie en entreprise.

Une différence qui compte dans le contexte que nous traversons et qui pourrait, grâce à cette campagne de communication, faire de nouveaux émules.

Il est vrai que le contexte économique actuel n’est guère favorable aux SCOP, notamment dans leur phase de lancement, mais les valeurs nouvelles qu’elles portent devraient permettre de donner plus de chances au navire d’arriver à bon port.

C’est tout le mal qu’on leur souhaite….

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D. Furtif
Administrateur
D. Furtif
19 janvier 2011 8 h 42 min

Une des caractéristiques de la dictature bureaucratique stalinienne a été de tuer dans l’œuf tout germe de ce type de fonctionnement .
Elle rejoignait en cela l’alliance de tous les possédants du siècle précédent pour
– par refus de crédit
– Par refus de vente ou de livraison
– par sabotage parfois

entraver et condamner les expériences d’association appelées d’une manière générale « Socialisme utopique »

Ces expériences se heurtèrent à un ennemi qu’elle ne voulaient pas voir , la puissance de l’état aux mains des plus puissants qui le contrôlaient.Leurs déconvenues eurent une conséquence non prévues par ceux qui s’étaient impliqués dans ces aventures humaines et même par ceux qui les mirent à bas en conjuguant tous leurs efforts= l’irruption de la classe ouvrière sur le champ politique dans le cadre de leur propre parti.

Léon
Léon
19 janvier 2011 11 h 15 min

Les SCOPs se sont toujours heurtées à l’extrême-gauche à l’idée que c’était une auto-exploitation, un asservissement volontaire et qu’il valait encore mieux avoir un patron clairement identifié comme un salaud…
Pourtant, à ce que je sais (mais c’est à confirmer) les gens qui travaillent dans les scops semblent plus heureux. C’est effectivement ce genre d’utopie concrète (comme la sécu) qu’il faut absolument promouvoir.

Castor
Membre
Castor
19 janvier 2011 11 h 24 min
Reply to  Léon

J’adore la logique d’extrême-gauche…

Piotr Archinov
Piotr Archinov
20 janvier 2011 9 h 21 min
Reply to  Léon

Les SCOPs se sont toujours heurtées à l’extrême-gauche à l’idée que c’était une auto-exploitation, un asservissement volontaire et qu’il valait encore mieux avoir un patron clairement identifié comme un salaud…

Quelle bêtise, seule la mouvance marxiste dure et partiellement les trotskystes sont contre l’autogestion, non pas pour la raison émotionnelle susdite mais tout simplement parce que pour Marx , l’autogestion instaure un double pouvoir antagoniste, celui des travailleurs sur leur usine et celui de la classe ouvrière sur l’économie, de même que l’autogestion va à l’encontre de l’étatisation des moyens de production et du pouvoir politique des soviets sur l’économie en maintenant le droit de propriété des autogestionnaires sur leur entreprise.

L’extrême gauche n’a jamais été fondamentalement et uniformément contre l’autogestion, c’est un débat qui a eu lieu et qui existe encore dans tous les mouvements de gauche du PS (CERES) aux trotskistes de LO (voir AMR, CCA), le socialisme autogestionnaire est inscrit dans les statuts du PCF au XXIIIe Congrès en 1979, même le PS y a plus ou moins adhéré avec ses « quinze thèses sur l’autogestion » en 75.
Côté syndical, pour des raisons stratégiques, seules une majorité à la CGT et une fraction de FO sont totalement opposées à l’autogestion, la CFDT s’en démarque partiellement quand l’ensemble des SUD s’en revendiquent, la totalité des syndicats autonomes en sont de fervents défenseurs ainsi que tous les anarcho-syndicalistes (CNT/AIT, CNT Vignole…), tout comme Émancipation Intersyndicale (l’école émancipée) (SUD Éducation, FSU, CGT, CNT…).

Moins médiatisés, l’OCL, les situationnistes (Guy Debord), les conseillistes (Autonomie Ouvrière, Spartacus), l’Action Communiste, l’OCT, les autonomes de l’Ultra Gauche et enfin l’ensemble du mouvement anarchiste et communiste libertaire établissent l’autogestion comme une des règles économiques.

asinus
Membre
asinus
20 janvier 2011 10 h 28 min
Reply to  Piotr Archinov

yep pour conforter notre tovarich serrurier , symbiose des scop et de l’illegalisme :
lip 73 les cédetistes de france et de navvare refourguant les montres suis partis
en caserne avec une tocante qui m’a fait 15 anscomme quoi la solidarité ouvriere ça paye!

Léon
Léon
19 janvier 2011 11 h 28 min

Une certaine extrême gauche, Castor. Celle qui se revendiquait comme « autogestionnaire » y était favorable (PSU, CFDT).

Castor
Membre
Castor
19 janvier 2011 11 h 34 min
Reply to  Léon

Merci pour la précision mais ça ne me la rend pas plus sympathique !

snoopy86
Membre
snoopy86
19 janvier 2011 12 h 32 min

Bonjour Yohan

 » les valeurs nouvelles qu’elles portent  » me semble un peu curieux s’agissant d’un mouvement qui a connu son apogée pendant la deuxiéme moitié du 19é siècle …

Les SCOP c’est intéréssant pour des PME à faible effectif, mais elles ont beaucoup de mal à grossir, précisément du fait de leur statut …

Et elles ont aussi des bides retentissants comme la CAMIF 😆

Léon
Léon
19 janvier 2011 14 h 58 min
Reply to  snoopy86

Snoopy, des bides retentissants les SCOP n’en ont pas le monopole ! Pourquoi elles restent au stade de PME, je crois que c’est facile à comprendre compte tenu de leur mode de fonctionnement égalitaire. Au delà d’une trentaine de personnes cela devient ingérable.
Mais je comprends ce que veut dire Yohan par rapport aux « valeurs nouvelles ». Elles le sont par rapport à la mode récente du libéralisme qui lui-m^me a été présenté comme nouveau par rapport au keynésianisme ou au marxisme.
Non, moi ce qui m’intéresserait vraiment ce serait de savoir si les employés y sont plus heureux dans leur travail. A-t-on des études là-dessus ?

snoopy86
Membre
snoopy86
19 janvier 2011 15 h 52 min
Reply to  Léon

Nous sommes bien d’accord Léon sur les limites de ce systéme plutôt sympathique qui encourage à la fois l’esprit d’entreprise et un mode de gestion participatif …

Mais il ne faut pas se voiler la face : le systéme coopératif a regressé en un siècle. Dans l’industrie d’abord mais aussi dans le monde agricole et la distribution. Il y a 50 ans les « coop » rivalisaient avec les plus grands de la distribution, ils sont aujourd’hui réduits à la portion congrue …

dans l’industrie, il y avait ses scop importantes dans l’horlogerie, la lunetterie et bien d’autres activités …

Comme vous le soulignez ce n’est gérable que dans de trés petites structures sauf à ce qu’un individu remarquable s’impose comme patron est leader.

Je connais ici une belle PME fonctionnant en SCOP dans le domaine de la restauration du patrimoine. Une douzaine de compagnons avec un trés solide savoir-faire et l’amour de leur métier. Mais ils ont choisi parmi eux pour les diriger un garçon qui s’est révélé un authentique homme d’affaires. Et je vous prie de croire qu’entre deux conseils de direction il leur met une sacrée pression ..

Léon
Léon
19 janvier 2011 16 h 24 min
Reply to  snoopy86

C’est vrai qu’il a régressé beaucoup. ( J’ai encore le souvenir des magasins COOP avec leurs carnets de timbres…). Mais c’est certainement un effet de l’air du temps. On y reviendra, vous verrez… Comme le paternalisme patronal, socialisant ou pas, d’ailleurs, qui n’avait pas que des mauvais côtés. Qui connaît la manière étonnante dont fonctionnait l’entreprise « Godin »? cela vaudrait le coup de le raconter, peut-être. Je ne sais pas si c’est une histoire connue…

snoopy86
Membre
snoopy86
19 janvier 2011 17 h 32 min
Reply to  Léon

En fait les magasins « coop » n’ont pas complétement disparu, mais leurs parts de marché ont beaucoup diminué.

Dans l’ouest ils subsistent encore ( Coop Atlantique ) sous des enseignes du groupe Carrefour avec lequel ils sont désormais associés.

Quant au paternalisme patronal il es subsiste des exemples significatifs et efficaces comme Michelin.

xbrossard
xbrossard
26 janvier 2011 10 h 58 min
Reply to  Léon

@leon

« Au delà d’une trentaine de personnes cela devient ingérable. »

pour information, allez consulter http://daniel.bonniot.free.fr/coop/annuaire.html et vous verrez que certaines SCOP comme FAGOR dépasse largement les 30 salariés…

Léon
Léon
26 janvier 2011 11 h 24 min
Reply to  xbrossard

Dont acte.

snoopy86
Membre
snoopy86
19 janvier 2011 12 h 42 min

Une curiosité qui m’étonne ….

Dans ma grande objectivité, j’ai voulu consulter les identités légales et les bilans de SCOP de ma connaissance comme la VOA, Verrerie Ouvrière d’Albi ( une des rares réussites du mouvement )

Le statut de SCOP n’est plus mentionné au greffe, remplacé lar l’appellation  » Société Nationale à Directoire « 

Causette
Causette
19 janvier 2011 14 h 49 min

Bonjour Yohan, bonjour à tous,

Il faut savoir aussi qu’une association peut être transformée en scop. C’est ce à quoi nous réflechissons en ce moment dans notre petite association, un Sel (système d’échange local), car de plus en plus de personnes à qui nous rendons des services préfèrent payer que d’échanger, ce qui n’est pas le but du sel, normalement.
Toute la paperasse à refaire, mais, parait-il, pas d’obligation de recréer la structure.

Causette
Causette
20 janvier 2011 10 h 55 min
Reply to  yohan

Bonjour Yohan, merci pour les conseils.

Les seules personnes que j’ai entendu être opposé au scop étaient des cégétistes et communistes tendances stals, si j’avais un peu de talent d’écriture j’en aurai à raconter sur leurs façons archaïques de voir les choses et les pressions qu’ils peuvent exercer sur quelqu’un qu’ils ont dans le nez. Je ne souhaite à personne d’avoir à faire à eux car ils sont capables de détruire et de pourrir par tous les moyens possibles et imaginables votre existence. Pour les situer dans l’échelle politique, c’est simple, pour ces nostalgiques staliniens, Marie-Georges est une affreuse réformiste, une « vendue » au libéralisme, etc… etc…, bref une traître!

Les plus actifs pour promouvoir l’autogestion sont les libertaires et les anarchistes. Ils y travaillent sérieusement depuis des décennies. L’autogestion pour les Alternatifs, c’est sérieux.

snoopy86
Membre
snoopy86
19 janvier 2011 16 h 19 min

A l’appui de ce que j’ai écrit plus haut, il y a aujourd’hui une ancienne scop au Cac 40.

Essilor, qui a depuis longtemps perdu son statut de coopérative ouvrière trouve son origine en 1849 dans L’Association Fraternelle des Ouvriers Lunetiers

Le personnel actif et retraité n’y détient plus que 8% du capital

snoopy86
Membre
snoopy86
19 janvier 2011 17 h 41 min

Léon

Jean-Baptiste Godin devrait bien plaire à Furtif 😆

Adepte du spiritisme de Allan Kardec

Un des maîtres à penser de JLML et Hyerominus. Godin c’est un peu Revelli ou Moorkens 😆

Pour fêter ça je vous offre un cocktail pranique 😆