Schengen, populisme,nationalisme et NWO.

 

A propos des révolutions Arabes j’ai lu une phrase très intéressante dans un  édito : « Vu du nord de la Méditerranée la démocratisation a peut-être un coût. Mais vue du sud elle n’a pas de prix ».

Saluer les soulèvements populaires qui renversent les dictatures ne suffit pas. Les révolutions désorganisent et appauvrissent, du moins momentanément. Les aider est vital si on ne veut pas un afflux phénoménal de migrants, et si l’immigration est accusée de bien des maux, responsabilité du chômage, augmentation de la dette, repli communautaire, curieusement une étude  américaine montre que l’Europe,  qui compte moins de vingt millions d’étrangers sur cinq cent millions d’habitants, devrait tripler le rythme de l’immigration pour conserver sa force de travail. L’effondrement démographique de l’Europe est tout juste compensée par l’immigration d’un million de personnes par an.

Alors,  fermer l’espace Schengen ? Les récents succès des extrêmes droites et  droites nationalistes en Europe montrent à quel point le populisme prend de de l’essor.   Si la  crise économique nourrit ces succès, et que l’immigration les entretient,  ses racines sont avant tout un refus de la globalisation et sans doute une lisibilité de l’espace Européen perçu comme non abouti, comme un échec. Le succès du populisme se base  sur un prétendu complot mondial, initié par un petit nombre sur le dos des peuples et au mépris de leurs racines. De tout temps les partis extrémistes n’ont cessé de vivre et grandir en accusant les élites d’être les responsables de toutes les difficultés rencontrées et présentent l’état-nation comme étant la seule solution. Certes l’échec de l’intégration – à défaut de parler d’assimilation – est préoccupant, les replis communautaires tout autant et l’apparente impossibilité de cohabiter ne fait que renforcer les sentiments à l’égard de cette immigration maghrébine et Africaine.

Il ne faut pas s’illusionner. Un mur parfaitement étanche contre l’immigration sauvage n’existe pas et n’est pas réalisable.Il s’agit bien plus pour l’ union Européenne  de chercher une vision commune  quant à une véritable politique d’immigration, qui ne soit pas sujette aux pressions extrémistes selon les proximités, les liens historiques, commerciaux et économiques avec les pays du sud. Sans aucun doute le grand chantier Européen sera, après l’euro, une harmonisation fiscale et sociale et une véritable politique étrangère Européenne.  En outre,  nos politiques ne  pourront indéfiniment envoyer aux peuples Européens les seules messages de rigueur, de baisse de pouvoir d’achat, de moins de protection sociale, sans s’étonner et s’émouvoir  du vent de révolte qui gronde de plus en plus.


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TITI
TITI
6 mai 2011 9 h 25 min

il ne s’agit pas de monter un mur étanche mais de choisir l’immigration et non de la subir, de gérer les flux pour ne pas être dépassé comme nous le sommes depuis 50 ans !

yohan
yohan
6 mai 2011 10 h 42 min

Personne, même aux extrèmes, ne demande de monter un mur étanche. Ce qu’on voudrait, c’est de mettre fin à la gabegie actuelle qui consiste à baisser les bras, en continuant d’accueillir sur notre sol des gens voués pour beaucoup au chômage endémique, qui le savent, mais qui viennent quand même car ils savent qu’en France, ce sera quoiqu’il arrive toujours mieux que chez eux, grâce au notre système social qui finance généreusement logement, RSA, éducation, sécu etc… Personne ne peut dire que la France n’est pas généreuse. Elle va même jusqu’à offrir l’APSA à des étrangers n’ayant jamais travaillé sur le sol français soit 7.563,53€ par an pour une personne seule par an. Alors, faire venir de l’étranger un membre âgé de sa famille en France, en prétextant une maladie invalidante quelconque, c’est à la portée de ceux qui veulent donner un coup de pouce à la famille. Il suffit d’un adresse, après rien n’empèche la personne de rentrer au bled et de vivre confortablement avec cette allocation. A t-on vraiment les moyens de financer tout ça, sachant qu’on vient de faire une réforme des retraites pour sauver justement un système qui vit au dessus de ses moyens ?

snoopy86
Membre
snoopy86
6 mai 2011 10 h 42 min

Bonjour Ranta

3 observations :

1)  » une étude américaine montre que l’Europe, qui compte moins de vingt millions d’étrangers sur cinq cent millions d’habitants, devrait tripler le rythme de l’immigration pour conserver sa force de travail  » Une source ?

2) A l’heure où toutes les industries de main-d’oeuvre sont délocalisées et où partout en Europe sévit un chômage endémique touchant particulièrement les moins qualifiés ( ceux-là mêmes qui travaillaient dans les industries de main-d’oeuvre ) pourquoi faudrait-il maintenir en termes arithmétiques la dite « force de travail » ? Pour maintenir au niveau le plus bas les salaires des manoeuvres ?

3) Qu’il y a-t’il de plus préoccupant ? La montée des populismes ou l’échec de l’intégration et le constat de l’impossibilité de cohabiter ?

snoopy86
Membre
snoopy86
6 mai 2011 11 h 14 min

un autre point ….

L’Europe compterait moins de 20 millions d’étrangers sur une population de 500 millions d’habitants soit environ 4 %.
Nous en avons à l’évidence plus que notre part

TITI
TITI
6 mai 2011 11 h 29 min

l’europe impose aux peuples une philosophie politique.
nos députés ne font que suivre les directives.
soit nous renégocions les traités soit nous sortons de cette europe soit nous continuons comme cela !
si c’est être populiste que d’écouter, d’entendre le peuple pour agir dans le cadre de ses intérêts alors ce qualificatif est honorable.

Lapa
Administrateur
Lapa
6 mai 2011 11 h 38 min

les américains nous font des belles études pour nous prier d’augmenter notre immigration venant des pays pauvres du sud quand eux-même construisent un mur pour empêcher les mexicains de venir renforcer leur force de travail et leur démographie…

rien d’autre à ajouter.

yohan
yohan
6 mai 2011 19 h 59 min
Reply to  Lapa

De plus, ces chiffres, qui dont des données d’ensemble, ne sont pas nuancées. Dans l’esprit US, on parle là d’immigration de travail, laquelle suppose de recenser les besoins sectoriels en main d’oeuvre au préalable, dans l’esprit de ce que fait le Canada, qui n’accepte pas n’importe quel postulant, pour seulement lui complaire. Le problème de la France, c’est que son immigration résulte de conventions occultes passées avec des pays africains, du fameux regroupement familial (une spécialité française) et de sans papier que des benêts bobos s’ingénient à vouloir régulariser contre toute logique économique. De ce point de vue, nous n’avons guère d’immigration de travail, mais plutôt une immigration anarchique, à base de réfugiés économiques, sinon de peuplement

Léon
Léon
6 mai 2011 16 h 05 min

Si l’on s’en tient aux seules considérations économiques, j’avoue n’avoir aucune idée sur les aspects quantitatifs de l’immigration souhaitable ou acceptable. D’autant que la réponse est sans doute très variable suivant les secteurs d’activité. L’étude américaine en question j’en ai vaguement entendu parler, mais c’est un peu comme l’enseignement professionnel, bien malin qui pourra dire ce que sera le marché du travail dans 10 ans.
Je suis, en tous cas, complètement effaré par ces tunisiens qui débarquent en France sans même une adresse où dormir et qui s’imaginent qu’ils vont trouver du travail comme ça, en claquant des doigts. En plus cela m’attriste pour leur pays, ils ne sont plus obligés de le quitter pour cause de dictature, et ils foutent le camp précisément au moment où leur pays aurait besoin des plus courageux et des plus dynamiques… Les mirages de la société de consommation sont puissants…

Léon
Léon
6 mai 2011 17 h 57 min

Au fait, Ranta, NWO, ça veut dire quoi ?

Le péripate
Le péripate
6 mai 2011 18 h 09 min

New Wold Order… C’est chébran;)

Le péripate
Le péripate
6 mai 2011 18 h 10 min
Reply to  Le péripate

World

Léon
Léon
6 mai 2011 22 h 43 min

Ah ! Yes ….Oeuf corse