Des araignées sur leur quant à soie

Cela fait longtemps que l’on connaît les propriétés mécaniques extraordinaires du fil de soie d’araignée et qu’elles font fantasmer les chercheurs et les industriels du monde entier.

Il faut d’ailleurs, mettre « soie » au pluriel car une araignée qui tisse des toiles en rond peut produire jusqu’à six ou sept qualités de soies différentes dont deux sont utilisées pour la construction de sa toile : l’une pour les fils de trame , (le cadre), l’autre plus visqueuse et recouverte de colle pour piéger les insectes, forme les spirales de la toile. Le reste est utilisé au moment de le reproduction et pour son fil de survie, celui auquel elle est accrochée.

Dix fois plus résistante à la rupture que l’acier, cette fibre dépasse même le kevlar 49 dont on fait les gilets pare-balles, tout en étant plus légère (avec une masse volumique de 1,3 g/cm 3, quasiment celle du nylon) et 4 et 7 fois plus élastique (elle peut s’allonger de 35 %).  Un fil en soies d’araignées d’1 à 2 mm de diamètre peut supporter un poids d’une soixantaine de kilos et un tissu tissé dans cette fibre pourrait théoriquement supporter plus de 45 tonnes au cm 2.

Ce sont des propriétés qui sont donc supérieures à la soie du Bombyx du Mûrier. La soie arachnéenne est plus petite en diamètre, ce qui lui confère un avantage en termes d’allongement et de solidité. ( 3 à 8 microns contre 12 à 20 microns pour le Bombyx.)

On imagine sans peine des applications en chirurgie, dans le domaine militaire, pour faire des câbles, des voiles, des filets de pêche. Mais, tout récemment, un chercheur, le professeur Shigeyoshi Osaki de l’université japonaise de médecine de Nara, a annoncé avoir réussi à produire des cordes de violon en soie d’araignée qui auraient une sonorité exceptionnelle, comme le rapporte cet article du Point.

Voici ce que cela donne. Pour vraiment comparer, il faudrait entendre le même violon, le même musicien, le même morceau avec des cordes classiques puis avec ces nouvelles cordes, mais il y a incontestablement quelque chose, cela semble très prometteur…

L‘obstacle principal à l’utilisation du fil d’araignée reste d’abord dans sa faible production : là où un bon cocon de soie du Bombyx peut atteindre 1,5 km de long, une araignée, même parmi les espèces les plus grosses, ne peut guère en produire plus de 30 cm ; en outre, impossible de les réunir en colonies, elles ne supportent pas de quitter leur territoire et, de plus, sont carnivores et se dévorent entre elles pour éliminer tout concurrent.

On a donc tenté de fabriquer cette fibre artificiellement, d’abord par la chimie classique, sans succès, puis par génie génétique. Après de très nombreux échecs, les recherches seraient sur le point d’aboutir : on serait arrivé à créer des chèvres génétiquement modifiées qui produiraient un lait qui contiendrait la protéine constitutive du fil d’araignée. Comme ces recherches, aux USA, ont très clairement en priorité une destination militaire, elles sont entourées d’un certain écran de fumée et on ne sait pas trop où elles en sont au niveau du développement.

Mais tout compte fait, l’exploit du professeur japonais avec ses cordes de violon est beaucoup plus poétique.  Il a mis en route son propre élevage de 300 Nephila maculata, des spécimens géants d’araignées pouvant atteindre plus de 10 centimètres de long et capables de tisser des toiles de 10 à 12 mètres carrés.  A force de patience il a appris à apprivoiser ces bestioles par nature peu sociables. Pour qu’elles acceptent de se laisser extorquer de longs fils, sa technique, expliquée dans le Japan Times, consiste  à leur faire des mamours en leur tapotant délicatement l’abdomen avec une brindille. Ensuite, il a expérimenté plusieurs techniques de tressage avant de trouver la bonne.

Comme quoi, avec un but aussi noble que de rendre service à la musique et, comme méthode, des caresses, on peut  arriver à tout dans ce monde de brutes…

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D. Furtif
Administrateur
D. Furtif
3 avril 2012 20 h 07 min

Il faudrait pouvoir comparer les mérites de ce nouveau fil en parallèle avec les anciennes cordes.
Bonne occasion d’écouter de la Musique

Léon
Léon
3 avril 2012 22 h 52 min

A la réécoute, il y a incontestablement quelque chose…

Lapa
Administrateur
Lapa
4 avril 2012 0 h 37 min

arachnophobes s’abstenir! 😉 mais ça m’étonnerait que les américains balancent autant de pognon dans des techniques de pointes juste pour des cordes de violons… non ça doit sûrement être en relation avec le projet HAARP qu’ils auront rebaptisé HARPE. 😀

Causette
Causette
5 avril 2012 9 h 52 min

Bonjour

La recette est simple: roulées dans du sel, de l’ail écrasé et vous faites frire. Super dîner, miam!