Voici la carte des réductions de postes dans l’enseignement pour la rentrée 2011.
César n’a pas réussi à trouver les prévisions du nombre d’élèves pour toute la France. Voici un exemple:
Pour l’Académie de Créteil, 17 postes de professeurs des écoles seront supprimés pour une prévision d’augmentation d’effectif de 4224 élèves, ainsi que 103 postes d’accueil d’intervenant dans le premier degré. Pour le Second degré, 426 emplois supprimés pour une prévision d’augmentation de 3836 élèves.
Le ministère prétend qu’il ne faut pas confondre « suppressions de postes » et « suppressions d’enseignants » ( quand on transforme deux mi-temps de deux profs en un temps complet pour un seul de ces deux profs, on supprimé un poste mais c’est sans effet sur les élèves et leur nombre par classe).
Mmouais, c’est partiellement vrai, mais il est peu crédible que cela fonctionne avec une franche augmentation du nombre d’élèves…. Sauf dans les académies qui seraient en sous-remplissage. Le ministère cite celle de Versailles qui serait dans ce cas. Peut-être, mais combien d’autres ?
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Il y a une autre circonstance qu’il faut verser au dossier : ces temps partiels regroupés en temps pleins avec disparition de postes se font le plus souvent sur plusieurs établissements. Dans certaine académies peu peuplées (Lozère par exemple) cela conduit les profs à travailler sur deux, voire trois établissements parfois distants de 50 ou 80 km, imposant des trajets démentiels, même en temps normal. Ce genre d’affectation concerne en priorité de jeunes profs, totalement écoeurés, qui en arrivent à démissionner lorsqu’ils ont la ressource de changer d’orientation.
Ayons en tête que, ce faisant, ces profs renoncent à un CDI à vie dans une période qui a le chômage que l’on connaît.
Je confirme ce que dit Léon : ma nièce, professeur de français et littérature depuis 5 ans vient de démissionner : 4 déménagements en 5 ans, son compagnon obligé d’abandonner son propre travail, des dettes dues à ces déménagements, …. trop c’est trop !
La vie est bizarre. Hier, en allant chercher mon pain je croise un voisin qui est prof de philo dans une classe de prépa de Montpellier. Il avait envie de discuter. Ce qu’il m’a raconté confirme tellement le livre de Sophie Coignard, que cela mérite d’être noté.
En vrac : le niveau des élèves (pourtant déjà très sélectionnés) qui arrivent en prépa est devenu tellement faible que, lorsqu’ils prennent conscience du gouffre qui les sépare du minimum exigé dans ces classes, ils se découragent totalement et les profs comme l’administration ont de plus en plus de mal à gérer ce désarrois. Mon voisin dit que, selon lui, la situation devient quasi-insurmontable. Autrement dit, et c’est ce qui est nouveau, là où l’on croyait que seules les banlieues, les jeunes issus de l’émigration, les ZEP étaient concernés, il commence à y avoir un problème au niveau des élites, jusque-là protégées. Au passage il faut faire état d’une remarque de Brighelli qui constate que le « crétin » comme il l’appelle, mal formé dans son parcours scolaire devient, l’âge aidant, formateur à son tour. Il devient par exemple, chargé d’enseigner une orthographe qu’il ne maîtrise pas lui-même… Incidemment, il est aussi devenu parent d’élève et ne peut que reproduire auprès de ses enfants… et des profs de ses enfants les errements dont il a été lui-même victime.
Ce qui m’a surtout désolé, effrayé presque, c’est cet homme encore jeune exerçant un métier que l’on peut considérer comme prestigieux (prof de philo dans une prépa littéraire de l’un des meilleurs établissements publics de Montpellier, ce n’est pas rien tout de même…) que je rencontre régulièrement, je l’ai vu complètement déprimé et surtout très inquiet pour l’avenir.
Les restrictions budgétaires dans l’E.N. sont devenues réellement destructrices. Dans le lycée où il enseigne, faute d’avoir pu remplacer une personne qui s’occupait du CDI (bibliothèque) partie à la retraite, les élèves ont désormais un créneau d’un quart d’heure par jour pour rendre les livres qu’ils ont empruntés. Et il est possible qu’on limite aussi les jours destinés à ces retours…
Peut-être que les méthodes utilisées actuellement ne sont pas les plus effication. Sauf erreur de ma part, il semblerais que de nos jours, les enseignants se concentrent plus à enseigner une quatité importante de conaissance plutôt qu’à ammener les élèves vers celle ci. Le problème est la « formula principia », les élèves sont poussés vers la conaissance tels des voitures en panne, alors qu’il suffirait peut être de réparer le moteur. Actuelement, nous avons accès à un nombre incalculable de données via les nouveaux média. En se concentrant sur l’emulation de la curiosité, guider l’enfant vers les chemins qu’il désire emprunter, lui indiquer ceux qui existe déjà, les enseignants perdraient peut être moins leur temps.
Mais le système est fait ainsi que pouvons nous y faire. Aucun des partis n’est réellement « blanc » dans l’histoire.
Qu’il s’agisse du ministère qui entretient ce système.
Les enseignants qui n’ont d’autre prétention que de former les élèves à suivre leur voie, en cultivant la culture de masse dans le même optique que les antibiotique à large spectre – avec un peu de chance, il en a bien un qui va marcher.
Les élèves qui sont beaucoup plus stimulés par Lady Gaga que par leur avenir, le mérite revenant à la télé-babysiter.
Les parents qui fatigués par les 35 h qu’ils ont passés à la machine à café sont trop fatigué pour prendre la peine de s’occupe convenablement de leurs enfants mais assez en forme pour se plaindre des « profs »
La réalité, c’est qu’il ne faut pas tant plus de moyens à l’éducation nationale qu’une réelle prise de conscience générale. Et manque de bol, ce n’est que par les enfants que nous pouvons agir.
Ça se veut complexe et impartial. Au bout du compte ça me parait tout simplement confus.
Je ne comprends vraiment pas la stratégie concernant l’éducation nationale. Quel est le but de tout ca?
Concernant la démotivation des étudiants, je confirme les propos de Léon…….. triste triste triste