La guerre de course en France de Louis XIV à Napoléon 1er

L’apogée de la marine à voile

Actes du colloque international Paris, École militaire, les I0, I 1, I2 juin I987, un PDF de 38 pages

La guerre de course en France de Louis XIV à Napoléon 1er

La distinction entre pirate et corsaire est maintenant suffisamment connue pour qu’il soit inutile de la rappeler ici. Dans le cas de I’Europe atlantique de la seconde moitié du XVIIIè siècle, la course était strictementdéfinie par un arsenal juridique qui empêchait toute confusion avec la piraterie.

La Confiance de SURCOUF,capturant le KENT par Ambroise Louis Garneray

Aux Antilles, il en allait tout autrement’.

Les travaux récents ont permis de montrer Importance économique et militaire de la course dans la croissance économique de I’Angleterre et de la Hollande.

Ainsi, la guerre anglo-espagnole de 1585-1604 joua à cet égard un rôle décisif dans la vocation maritime et coloniale anglaise. La piraterie endémique laissa la place à une course de plus en plus contrôlée. Pourquoi courir le risque d’être pendu alors que le roi Jacque Ier accordait généreusement les lettres de marque ?

Plus de 100 corsaires furent armés annuellement. La population maritime passa de l6 000 à 48 000 personnes et les constructions navales connurent un essor remarquable. Les corsaires fournirent l’embryon du corps de marins expérimentés qui servirent dans la Royal Navy comme dans la pêche à Terre-Neuve et au long cours.

Mais la course engendre aussi la contre-course et les corsaires espagnols causèrent de lourdes pertes au commerce anglais’.

La course et la piraterie entraînèrent la création de convois.

Si la marine espagnole a connu un déclin incontestable à partir de la défaite de I’lnvincible Armada, ses convois furent d’une remarquable efficacité comme I’a montré Pierre Chaunu : au total 76 navires perdus de1506 à 1650, jaugeant 13 609 tonneaux pour un total de 3 729 792 tonneaux, soit 0,36 % .

En revanche, pendant les premières années de la guerre contre la Hollande, la Chambre d’Assurances de Paris paya, pour la seule année 1672,410 103 livres au titre des pertes subies par les armateurs français du fait des Néerlandais prouvant ainsi la médiocre efficacité des convois français’.

ll n’est pas possible dans un article de traiter un sujet aussi vaste. J’ai donc choisi de faire une mise au point sur l’état de nos connaissances pour la course pendant les guerres de Louis XIV puis un rapide bilan statistique des corsaires sous les règnes de Louis XV et Louis XVI. Enfin, l’étude des guerres de la Révolution et de I’Empire aura surtout comme but d’inciter les chercheurs à se pencher sur cette période qui le mérite et qui a été trop négligée .

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On peut se saisir de invitation à la lecture de THEATRUM BELLI pour vous rappeler une article paru en 2012

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Jacques les Roux Corsaire du Roi du 22 octobre 2012

Robert Surcouf né à Saint-Malo, en 1773, est la figure emblématique de la cité corsaire. Aguerri très tôt aux choses de la mer et embarqué dès l’âge de 13 ans comme mousse, il deviendra capitaine-marchand dès l’âge de vingt ans ! Cette période de sa vie est loin d’être glorieuse car il y pratique la traite des Noirs pour le compte des planteurs de l’île de la Réunion … Dès 1795 il se lance dans la course contre les navires de commerce anglais et écume les eaux de l’océan indien. Il y acquiert une réputation de redoutable corsaire, faisant des prises exceptionnelles. Le Triton puis le Kent tombent sous ses attaques, faisant de lourdes pertes chez les Anglais qui mettent alors sa tête à prix. Malgré le nombre de croiseurs anglais dévolus à sa capture, il parvient à rentrer à Saint-Malo en 1802, à la tête d’un trésor de guerre estimé à 2 millions. La rupture de la paix d’Amiens le relance dans la course en 1807 et il ramènera d’autres prises accumulées, une fois de plus, dans les mers indiennes où les navires anglais sont nombreux. Il rallie Saint-Malo en 1809 et entreprend désormais d’armer pour la course dans les mers européennes. Après s’être distingué comme chef de légion lors des Cent-Jours, il devient baron d’Empire et se range ensuite des choses de la guerre. Reprenant le commerce maritime après 1815, il deviendra l’un des plus riches armateurs de Saint-Malo. Il finira ses jours dans sa ville natale, en 1827.
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