Il y a une quinzaine d’années, la plupart des médecins ne savaient pas comment réagir devant la détresse de nombreux parents confrontés au changement brutal de comportement d’un de leurs enfants adolescents. Les mêmes questions se posaient chez les enseignants des collèges et des lycées, dans les clubs de sports et lieux de loisirs alors qu’une grande majorité de responsables administratifs se taisaient.
Jusqu’aux années 2000-2002, le Docteur Jean-Luc Saladin exerçant en Normandie était raillé par ses confrères, ceux-là même qui avaient goûté au joint, à la Marijuana en fac de médecine dans les années 70-80, sans avoir eu à en subir les conséquences sur leurs études, leur vie familiale ou relationnelle. Avec le Professeur Jean Costentin, enseignant à la Faculté de Pharmacie de Rouen et quelques confrères psychiatres, ils n’étaient pas nombreux à se préoccuper des effets du cannabis.
La cause de l’état dépressif de nombreux jeunes patients, le décrochage scolaire, les accidents ou suicides, la montée de la violence et des incivilités étaient passés sous silence par la presse tandis qu’on entendait ça et là les affirmations irresponsables d’un ministre ou d’autres personnalités du monde politique. Sur le site d’un parti , on pouvait même trouver les références de publications d’un éditeur qui avait été condamné.
Les confrères des médecins cités précédemment ignoraient probablement que depuis les années 70-80, le produit avait changé. Pendant que l’on modifiait génétiquement les plantes destinées à l’alimentation du bétail ou des humains, des petits malins ont fait de même avec cette jolie plante robuste appelée Cannabis Sativia ou Indica, dans le but d’en accentuer les effets et l’accrochage des usagers.
Au Salon International du Chanvre (Cannabis Cup Awards) ayant lieu chaque année en novembre à Amsterdam, les plants mutés font l’objet d’un concours. Par contre, peu de journalistes ont enquêté sur la triste performance dont les responsables hollandais ne se vantent guère.
Comparée aux autres villes d’Europe, la ville d’Amsterdam est celle qui compte le plus grand nombre de clochards. Par décret, le premier ministre avait obtenu la fermeture de plusieurs coffeeshops entre 1999 et 2011. La régulation des lieux de vente n’avait pas empêché le trafic. Les collégiens qui constituaient les plus jeunes consommateurs n’étaient pas plus protégés qu’en France.
Comme les jeunes des cités, un certain nombre d’enfants de médecins, de cadres supérieurs habituellement bien classés dans les bonnes filières d’études se sont mis à « pochtronner », à se déscolariser. Certains parents les ont envoyés faire des études à l’étranger ou dans des établissements sélects et stricts à Paris. Ceux qui s’en sont sortis ont souvent eu un parcours chaotique, se ressaisissant après un baccalauréat obtenu avec difficulté, après parfois plusieurs exclusions ou doublement de classe. Les autres ne sont pas parvenus à décrocher un diplôme. J’en ai croisé plusieurs dont celui-ci, jeune adulte à présent, qui avait écrit en exergue de sa page personnelle sur Internet : « Je suis tombé au fond du trou, et j’y suis encore »
La barrette de résine étant plus facile à dissimuler que la bouteille d’alcool, beaucoup d’adultes n’ont pas prêté attention aux premières manifestations de type psychiatrique. Ils mettaient souvent la dépression, la désinhibition, les accès de violence et le décrochage scolaire (ou syndrome amotivationnel) sur le compte de l’adolescence. Or, un certain nombre de ces jeunes sont restés accrochés au produit, ayant perdu toute capacité à s’intégrer professionnellement, socialement ou affectivement.
En 2003, suite à la publication de la thèse de Jacques Chamaillou (1) – élaborée sous la direction de Jean-Luc Saladin et présentée devant le Professeur Jean Costentin, membre du jury – mais aussi à la mobilisation des Unions Régionales de Médecins Libéraux de Haute et Basse-Normandie pendant une année complète, une commission parlementaire auditionna les experts.
Depuis l’audition des médecins et du professeur, les colloques et les différentes actions, on peut s’interroger sur la quasi-absence d’une prévention réellement mise en place dans les écoles, les collèges, les lycées publiques et surtout auprès des parents, excepté la présentation de petites séquences construites à partir de témoignages sur les chaînes nationales de la télévision en 2004.
C’est la raison pour laquelle je relaye sur ce blog les écrits issus des recherches des médecins et professeurs, le texte de leur audition devant les parlementaires et sénateurs, avec leur autorisation. Je me demande bien pourquoi la Ministre de la santé ne reconduirait pas la diffusion des séquences télévisées alors que le problème est encore terriblement d’actualité. Il n’y a pas un homicide ou une agression en France qui ne soit liée à l’usage ou au trafic de produits neurotoxiques.
A) Pourquoi les parents doivent s’appliquer à prémunir leurs enfants du cannabis.
Professeur Jean Costentin, Président du Centre National de Prévention, d’études et de recherches sur les toxicomanies*
Le cannabis / chanvre indien poursuit à grands pas l’intoxication de notre jeunesse. Il est aidé en cela par des démissions, des non dits, ou des mal dits, émanant de responsables publics, de médias, d’éducateurs, de certains membres du corps médical ; quand ce n’est pas de parents, qui ayant échappé à ses maux les plus graves, se font les spectateurs indifférents, voire même les complices de cette contamination. Pourtant cette drogue n’est pas une « drogue douce », contrairement aux allégations mensongères de ceux qui sont à la manœuvre pour obtenir sa légalisation. Il s’agit d’une drogue lente, insidieuse, aux effets multiples et aux méfaits nombreux.
Les produits en circulation, sont constitués de la plante elle-même (marijuana / « herbe » / « beuh ») ou de la résine obtenue par son battage, agglomérée par des ingrédients variés et parfois intrinsèquement toxiques (haschisch / « schit »). Par le jeu de sélections génétiques, ou parfois même de manipulations génétiques, ces produits comportent des taux du principe actif majeur, le tétrahydrocannabinol (THC), 4 à 10 fois plus élevés que ceux qui prévalaient il y a une trentaine d’années.
Le THC a cette singularité, parmi toutes les drogues, de se stocker très durablement dans l’organisme, au sein des tissus riches en graisses / lipides ; dans le cerveau en particulier car cet organe compte parmi les organes les mieux irrigués par le sang. Quand le THC disparait du sang, il ne disparait pas de l’organisme ; il va se concentrer dans les lipides cérébraux. Le THC d’un joint perdure une semaine dans le cerveau et celui apporté par plein de joints s’attarde presque deux mois dans l’organisme. Si son action, dans ses expressions les plus bruyantes, n’est perçue que pendant une demi douzaine d’heures (ivresse, délire, hallucinations, troubles de l’équilibre, de la coordination des mouvements…) des effets beaucoup plus discrets, ce qui ne veut pas dire anodins, durent plusieurs jours (troubles de la mémoire, de l’attention, de la concentration, du traitement des informations, de l’éveil, de la réactivité …). On dénombre dans notre pays 1.500.000 « usagers réguliers de cannabis » i.e. de sujets qui consomment au moins un joint tous les trois jours ; ce qui, eu égard à la longue rémanence d’action du T.H.C., correspond à une dépendance, à une addiction à cette drogue, puisqu’ils sont en permanence soumis à une certaine imprégnation par le THC. Ce besoin de consommer est satisfait, en dépit des risques judiciaires associés à cette consommation, ce qui témoigne de la force de l’accrochage. Au fil de l’usage, en fait de l’abus, une tolérance s’installe ; elle incite le cannabinophile à accroître la dose et la fréquence de sa consommation. On dénombre ainsi près de 600.000 individus consommant chaque jour un ou plusieurs joints (parfois une vingtaine).
Sur les 28 états membres de l’Union Européenne, la France est le pays le plus consommateur de cannabis. Il s’abat prioritairement sur notre jeunesse, à l’adolescence, qui correspond à une période de grande vulnérabilité. « Plus tôt l’essayer c’est plus vite l’adopter et plus intensément se détériorer ». Les empreintes précoces laissent des cicatrices durables. Les habitudes précoces sont tenaces, au point de pouvoir empoisonner la suite de l’existence. Il faut capitonner, protéger, autant que faire se peut, le parcours de l’adolescence, bien planter le tuteur sur lequel doit s’effectuer sa croissance. « Prendre un enfant par la main, pour l’emmener vers demain » (Y. Dutheil), en s’appliquant à n’en point faire un shooté, un camé, un paumé, un marginal, un bénéficiaire à vie d’allocations de survie. Plus tôt l’adolescent s’adonne au cannabis et plus intensément il se détériore.
Paraphrasant La Fontaine, dans – Les animaux malades de la peste-, « ils n’en mouraient pas tous, mais tous étaient frappés », on constate que le cannabis parfois peut tuer et que ceux qui n’en meurent pas, en sont tous, au moins à un certain degré, marqués.
Oui le cannabis peut tuer, non pas par surdose, mais de différentes façons. Par exemple sur la route ; une étude déjà ancienne (dite SAM, Stupéfiants et accidents mortels de la route) a révélé que plus de 300 morts sur les routes de France étaient imputables à la seule consommation de cannabis. Elle montrait aussi que l’association très malencontreuse de l’alcool et du cannabis, multipliait par 14 le risque d’un accident mortel de la route. Les contrôles systématiques pratiqués depuis lors, et dont les résultats ne sont plus systématiquement occultés par des médias, montrent que l’empreinte du cannabis dans l’accidentologie routière et en milieu professionnel est bien plus importante que celle imaginée.
Le cannabis, après avoir donné à son utilisateur l’impression qu’il développait des effets antidépresseurs et l’avoir incité, de ce fait, à une consommation débridée, non seulement perd cet effet, mais fait réapparaître la dépression bien plus intense qu’elle était à l’origine ; avec en embuscade le risque suicidaire. Le docteur Marie Choquet, épidémiologiste (INSERM) exploitant les fiches remplies par nos jeunes appelés aux Journées d’appel pour la défense (JAPD) a montré l’existence d’une corrélation importante entre l’importance de la consommation de cannabis et les idées suicidaires / tentations suicidaires / tentatives de suicide. Un risque suicidaire existe aussi chez celui qui, sous l’influence du cannabis, à loupé, ruiné son cursus éducatif, mis à mal ses projets, ses ambitions, ses relations ; le réalisant il peut ne voir d’issue à son drame personnel qu’en attentant à ses jours.
Le cannabis, par ses effets désinhibiteurs, peut conduire à des comportements auto- ou hétéro-agressifs, qui peuvent être létaux. Sa responsabilité est souvent en cause dans divers crimes « inexplicables ». Il incite à des prises de risque, tels des rapports sexuels non protégés qui peuvent transmettre des hépatites graves ou encore le SIDA.
Le cannabis entretient d’étroites relations (nous allons y revenir), avec la schizophrénie (la folie, au sens commun de ce terme), or 10% des schizophrènes meurent de mort violente, (suicide). C’est, souvent sous l’empire du cannabis, qu’ils peuvent se livrer à des agressions que les médias nous restituent, en se gardant bien de relater cette association.
Le cannabis incite à la consommation d’autres drogues, beaucoup de ses consommateurs n’en restent pas là, il faut donc aussi lui imputer la responsabilité de certaines overdoses.
Il ajoute beaucoup à la toxicité du tabac, en générant 6 à 8 fois plus de goudrons cancérigènes, et davantage d’oxyde de carbone. Le tabac seul est à l’origine de 73.000 morts par an en France, i.e. de 200 morts par jour, y ajouter le cannabis c’est jouer au « qui dit mieux ».
Le cannabis incite à la consommation d’alcool, la société arabo-musulmane qui s’est développée dans des régions où pousse facilement le chanvre indien a mis un interdit très fort sur l’alcool. Notre pays qui, lui, macère dans l’alcool, n’a aucune place pour absorber en sus le cannabis. L’alcool est à l’origine dans notre pays de 49.000 morts par an (10 fois plus que la route).
Le cannabis est incriminé dans le déclenchement d’artérites et d’accidents vasculaires cérébraux chez des sujets jeunes, ainsi que d’une variété agressive du cancer du testicule (le germinome non séminome) ; il apparaît en troisième rang du déclenchement d’infarctus du myocarde.
On vient de voir que le cannabis pouvait tuer ; il peut aussi rendre idiot, ou du moins plus bête que l’on ne serait si l’on n’en consommait pas. Le THC perturbe au long cours la mémoire de travail ; la mémoire opérationnelle, l’éveil, l’attention, la capacité de traiter l’information pour se focaliser sur ce qui est pertinent, pour engrammer ce qui a du sens ; bref pour édifier une culture. L’échec scolaire, de plus en plus fréquent, porte largement la marque de l’intoxication cannabique. La France, qui est parmi les pays qui consacrent le plus de moyens pour l’éducation de ses enfants, est à une place peu enviable (27ème rang) dans le classement PISA (comparaison mondiale des performances éducatives d’environ 70 états).
Une étude vient de montrer que l’usage chronique du cannabis, commencé précocement, aboutit à une réduction importante du quotient intellectuel (8 points).
Plus graves encore sont les relations désormais avérées du cannabis et de la schizophrénie. Dès 1853, un aliéniste célèbre J.-J. Moreau de Tours, l’avait constaté et exprimé dans un livre « Du cannabis et de l’aliénation mentale ». Depuis 1980 les études se sont multipliées avec des résultats très convergents. En Suède, S. Andreasson et collaborateurs, à partir des 50.000 conscrits de l’année 1970, qui seront suivis ultérieurement pendant 10 ans, ont montré que le fait d’avoir fumé plus de 50 joints, en tout, avant l’âge de la conscription, avait multiplié d’un facteur 6 leur risque de devenir schizophrène. En Nouvelle Zélande, M.-L. Arsenault étudiant une cohorte de 1000 gamins ayant débuté une consommation de cannabis entre 12 et 15 ans, a constaté qu’à l’âge de 18 ans 10% d’entre eux (donc 100 sujets !) étaient schizophrènes à 18 ans. Il existe de fait une très forte surreprésentation de fumeurs de cannabis chez les schizophrènes. L’accroissement de leur consommation est contemporaine des accès évolutifs de leur maladie ; la consommation de cette drogue crée une résistance à leurs traitements et explique souvent leur possible dangerosité. Mais, d’ailleurs, comment s’étonner qu’une drogue qui induit par elle-même, délire et hallucinations, les manifestations caractéristiques de la schizophrénie, n’ait pas de relations étroites avec cette très grave affection.
Les informations précédentes sont, pour nombre d’entre elles, terrifiantes, malgré mon application à ne pas forcer le trait, pour n’être pas taxé de caricaturer. Hélas, comme ces données contreviennent aux menées de consommateurs militant pour la légalisation de cette drogue, elles sont, comme la poussière, repoussées sous le tapis. Quand elles finissent par déborder, elles sont alors contestées, relativisées, raillées, les grands mots sont lâchés « stigmatisation », « diabolisation »….Pourtant, quand on les tient pour avérées, à partir de la multitude de publications qui les établissent, on se doit de les révéler au plus large public possible. « Il n’est de richesse que d’Hommes » ; complétant J. Bodin j’ajouterais : en bonne santé, physique et psychique, bien inséré dans une société à laquelle ils donnent le meilleur d’eux-mêmes, au service de leur famille et de leurs concitoyens. Notre société devant prendre en charge ceux qui n’auront pas pu / pas su résister aux drogues doit tout faire pour en réduire le nombre. Cette prévention doit d’abord s’exercer au niveau familial. Dans un prochain article je m’appliquerais à évoquer quelques conseils et pistes de nature à contenir cette véritable pandémie cannabique.
*Le centre national de Prévention, d’Etudes et de Recherches sur les Toxicomanies a pour devise fondatrice : « S’il est important de se préoccuper de l’état de la planète que nous léguerons à nos enfants, il l’est plus encore de se préoccuper de l’état des enfants que nous léguerons à cette planète
Le Professeur Jean Costentin a publié aux Edition Odile Jacob :
en 2006, Halte au cannabis
en 02/2012, Pourquoi il ne faut pas dépénaliser le cannabis/ 100 raisons de ne pas dépénaliser les drogues douces – Essai
Jean Costentin est professeur émérite des universités, docteur en pharmacie, docteur en médecine et docteur ès sciences, président de l’Association des Enseignants de Pharmacologie des Facultés de Pharmacie, directeur de l’unité de neuropsychopharmacologie, CNRS-URA 1969, membre des Académies Nationales de Pharmacie et de Médecine, pharmacologue.
(1) la thèse du docteur Jacques Chamaillou est consultable sur www.lehavresante.com/types/THESE.pdf
ECOUTE CANNABIS : 0 980 980 940. Appel anonyme et non surtaxé (coût d’une communication locale depuis un poste fixe ou inclus dans les forfaits des box et des mobiles)
http://www.univers-sante.be/Le-cannabis
Suite de l’article, prochainement, avec l’audition du Docteur Jean-Luc Saladin.
Lectures :12344
Merci pour cet article qui devient de plus en plus nécessaire. Il faudra décidément songer a mettre un place un vrai plan de lutte contre ce fléau. Cela suppose que l’on cesse de nous bassiner avec des histoires « d’usage récréatif » du cannabis. Et tout ça, probablement, parce que les décideurs ont eux-mêmes, souvent, tâté du joint dans leur jeunesse et prétendent n’en avoir aucune séquelle.
Je suis surtout frappé par l’ampleur du phénomène et j’ai pu en observer quelques conséquences sur des élèves. C’est une catastrophe.
J’ai transmis ce texte à des parents d’ados qui m’en ont vivement remercié.
J’ai vu les ravages que la fumette provoquait en classe….
Les ravages sur l’attention.
Un pur hasard
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Midi Libre
Gironde : 1,5 tonne de cannabis saisie dans des plaques de plâtre
Gironde : 1,5 tonne de cannabis saisie dans des plaques de plâtre Les douaniers ont saisi 1,5 tonne de résine de cannabis dans un camion immatriculé en Espagne, lors d’un contrôle routier sur l’A63, lundi, à hauteur de la commune de Saugnac-et-Muret …
Tout le monde sait
__ où on le cultive
__ où on le conditionne
__ à qui appartiennent les terrains et les installations….
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Mais ça fait rien , il ne faut pas stigmatiser
« l’irruption sur la scène politique de barons de la drogue, dont un témoignage de l’un d’entre eux à la deuxième chaine marocaine où il affirme que près du tiers du parlement marocain était infiltré par des trafiquants. »
B’jour Dora
Ton lien donne sur un 404.
Chakib Alkhayari, injustement emprisonné en février 2009 pour avoir dénoncé la corruption de responsables publics au Maroc, a été soutenu dans le cadre du Marathon des signatures 2010. Il a été libéré en avril 2011. Voici son témoignage. « Mon arrestation arbitraire, qui a duré deux ans et deux mois et m’a conduit dans cinq prisons différentes à travers le royaume marocain, a été pour moi une expérience riche en découvertes et en leçons. Cette période m’a permis de voir le monde qui m’entourait d’un autre œil, et m’a amené à vivre une réalité humaine inconnue et inimaginable pour la plupart des gens. J’ai été arrêté le 17 Février 2009 pour « atteinte à corps constitué ». Quelques mois plus tard, on me condamnait à trois ans de prison ferme et à verser aux douanes marocaines plus de 753 000 dirhams (68 000 euros) pour le double motif d’« atteinte à corps constitué » et « infraction au code des changes », une nouvelle charge qui est venue s’ajouter à mon dossier. Tout au long de l’instruction de l’affaire et du déroulement du procès, j’ai subi un certain nombre de violations flagrantes de mes droits, à commencer par cette arrestation arbitraire, mais également l’accompagnement au domicile familial pour une fouille non autorisée, le dépassement de la durée légale de la garde à vue, la falsification des procès-verbaux de la police, ainsi que tous les abus qui ont marqué ces procès en première instance et en appel, et notamment le fait qu’on m’ait attribué des déclarations à la presse que je n’ai jamais données. Malgré le fait que le juge en charge de mon dossier n’ait pas réussi à motiver l’accusation «d’atteinte à corps constitué », ni à clairement identifier le « corps » en question, j’ai été condamné pour un motif dénué de toute signification. Il est évident que la justice marocaine a fabriqué ces fausses accusations pour restreindre la liberté d’expression et réprimer les journalistes et les défenseurs des droits humains. En réalité, j’ai été arrêté pour mon activisme et mes déclarations aux médias marocains et internationaux. J’ai dénoncé l’implication de dignitaires marocains dans un trafic mondial de drogues et l’intrusion de certains trafiquants au sein du parlement marocain pour user de la politique comme d’un moyen de facilitation de leur commerce illégal. Suite à ces mêmes déclarations, des dizaines d’agents de sécurité marocains, dont certains appartenant à l’armée, ont… Lire la suite »
Bonjour Léon et Furtif, merci pour vos commentaires.
Son sens des responsabilités rejoint celui des dictateurs de sinistre mémoire depuis le début du XXème siècle.
Les 2/3 de la production marocaine de résine, environ 2000 tonnes plus ce qui est produit chez nous, sont consommés par les jeunes français dès l’âge de 13 ans.
• Estimation de la production de cannabis (tonnes)
– Résine de cannabis : entre 2 200 et 9 900
– Cannabis végétal : entre 13 300 et 66 100
• Quantité mondiale saisie de cannabis (tonnes)
– Résine de cannabis : 1 300 (dont 853 en Europe*)
– Cannabis végétal : 5 600 (dont 70 en Europe*)
* Europe : les vingt-sept États de l’Union européenne plus la Norvège.
On sait depuis les années 80 que l’usage du cannabis entraîne également une dépendance à l’alcool et au tabac.
Cela signifie que la multiplication des surfaces cultivées (doublement au Maroc, et encore plus en Afghanistan) et des usages du cannabis depuis les années 70 va entrainer un accroissement des pathologies et addictions liées à l’alcool et au tabac.
Un jeune qui découvre la fumette à 16 ans, va se trouver dépendant du tabac et de l’alcool, sans s’en douter, car la prévention est quasi inexistante dans les collèges et les lycées, les médias. Elle devrait d’ailleurs commencer dès l’école primaire.