La fin de l’unité de la République, le territoire Terra Novien

Le territoire New age

C’est allé tellement vite qu’on aurait pu ne pas voir venir le coup . Le gouvernement, animé par on ne sait quel sentiment d’urgence, avait pris la décision de faire passer ce plan coûte que coûte, à l’arrache. Le premier des deux projets a donc été présenté à l’assemblée où il a suscité des débats d’une telle violence que la presse « Mainstream », toute confuse,  a été prise de bouffées de pudeur. On ne peut, sans faillir, encenser en chœur un projet dans toutes les tribunes écrites et radiotélévisées et, rapporter fidèlement les cris de colère qu’il suscite.

Alors , fidèle aux valeurs de la Vè République le ministre de l’intérieur Caseneuve a utilisé tous les trucs et astuces de la constitution pour faire passer ce projet contre l’avis des députés de ses propres rangs, des écolos mais aussi et surtout avec l’appui de députés UMP.

.

Où on a pas peur du ridicule ni de piétiner son mandat.

Le premier projet prévoyait , tant de générosité politique est confondante, une éventuelle contestation des conseils généraux, baptisée fort opportunément droit d’option, à la condition de rassembler un majorité des deux tiers

  • en son sein
  • au sein du conseil régional de départ
  • au sein du conseil régional d’arrivée.

Permettez que je souffle un peu , tellement autant de respect de la volonté du peuple est confondant .

Remarquez que l’on n’a pas exigé l’avis des amicales de boulistes des deux régions concernées , ni des congrégations religieuses , ni des animateurs télé experts en talk show

.

Je sais que bien peu d’entre vous étaient là. Mais , j’ai gardé le souvenir d’un référendum portant sur la participation et la régionalisation dont le résultat avaient repoussé les deux projets.

« Heureusement » grâce au parti communiste plus que jamais aux ordres de Moscou à l’époque, et au parti socialiste qui cherchait le vent, les deux projets furent mis en place sans heurt.

Le référendum sur le le Traité européen a subi le même traitement et par là n’a en rien innové  . Main dans la main UMP et PS s’assoient sur l’expression de la volonté politique de notre peuple.

Il m’est douloureux de rappeler que De Gaulle, lui, respectant sa parole, a quitté la place sur le champ.

Quel benêt, il ne connaissait pas les vertus accommodantes des Fabius , Cahuzac et autre DSK etc etc ….

M’enfin mais pourquoi ce Barnum ?

Cazeneuve nous dit

Il s’agit de réaliser la «♫♫☺ modernisation de l’architecture de nos collectivités territoriale, dont notre pays a besoin pour se ???? moderniser ????( c’est fou la capacité d’invention et la richesse du lexique chez nos ministres) et assurer le développement de son économie »♫♫☺♫

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Chez vous je ne sais pas, mais moi ça me fait toujours le même effet.

  • Quand on me dit le pays a besoin

Malgré moi je réponds

  • Combien ça va me coûter…?

.

Si j’avais été étourdi ou tout simplement somnolent comme d’habitude j’aurais laissé passer sans faire gaffe. On ne peut pas toujours être en éveil et malveillant à 100%. On a ses faiblesses. Alors …

Alors ?

Bin les politiques en font toujours trop.

  • « Dimension européenne »
  • « Conditions de la compétitivité »
  • « Emploi , croissance »

La politique c’est comme le reste , il faut savoir s’arrêter à temps.

Ils ne savent jamais, ils vous mentent les yeux dans les yeux. Savent faire que ça.

Si bien que,  chargeant la sauce à la truelle, ils en viennent à dire ce qu’il ne fallait pas dire.

  • « gestion plus souple des personnels » Tiens donc !

Le rêve , leur fantasme serait d’aboutir à des régions tellement puissantes qu’elles auraient les moyens de s’émanciper de l’horrible et contraignante solidarité et unicité de la république. C’est beau comme du Péripate.

Des régions si puissantes qu’elles auraient les moyens de s’affranchir des directives et interdits des réglementations nationales,

  • comme le Code du Travail ,
  • le statut de la fonction publique,
  • la Sécurité sociale. Car il en faut des suppression de postes, et de la clarification des compétences des collectivités locales, pour arriver à la baisse de 17 milliards des dotations aux dites collectivités à l’horizon 2017.

Pour ce faire , supprimer des départements et réduire les communes à un fantôme de représentation ne sera pas suffisant. Pour éteindre l’incendie provoqué par le débat , faisant éclater tous les partis, il faudra bien plus que de la logorrhée noyée dans de grands seaux « d’intérêt général ». Ce ne sont plus les électeurs qui regimbent mais les adhérents, les cadres , les petits chefs , les moyens et les grands chefs ;..

R.G . Shwarzneberg, le bolchévik du parti radical de gauche donne toute l’étendue du cataclysme .

«  Le fait que 5 des 6 présidents de groupe à l’Assemblée Nationale ne votent pas le texte présenté […] mérite réflexion »

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La situation est si grave que c’est le très honorable et très Sarkocompatible Xavier Bertrand, en personne, qui va se porter au premier rang des défenseurs d’une réforme que les seules forces de son propre camp n’auraient jamais été capables de présenter , de faire voter et encore moins de faire aboutir.

D’autre part dans tous les esprits le remue ménage Alsacien sonne comme un tocsin.

Xavier Bertrand ne sera pas le seul , on verra aussi Dominique Bussereau voler au secours de Cazeneuve et les siens en offrant le lexique ( les éléments de langage__ ces mots que vous entendez dans toutes les bouches sur toutes les chaines ) qui pourrait aider à effilocher le front uni des opposants.

Il vient très judicieusement rappeler que la taille des régions , argument factice brassé jusqu’à la nausée par les politiques et les potiches des médias , n’avait que peu d’importance. C’est pas ça qui compte. La seule chose qui compte vraiment c’est le regroupement du territoire autour de métropoles.

Dépêchons, dépêchons, l’Union Européenne est là qui attend la suppression des départements et la vassalisation des communes

Et s’il vous plait:  ne nous attardons pas à rappeler les grandes déclarations et promesses d’un Président qui croix de bois croix de fer avait juré qu’il n’était pas question de supprimer les départements , suppression porte ouverte à celle des services publics, qu’il disait le gars...

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Pour le pouvoir, tout ce Mic mac sera mis à jour au retour de la plage à l’automne.

Les ministres Vallini et Lebranchu se sont attachés à la rédaction du second projet de loi.

Il sera examiné à l’automne , c’est lui qui fera passer le seuil obligatoire de l’intercommunalité de 5 000 à 20 000 habitants, par ailleurs les régions seront habilitées à produire du droit ouvrant la voie à la dislocation de l’Unicité de la République.

Furieusement moderne et européen.

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Léon
Léon
5 août 2014 8 h 46 min

Mmouaip. J’avoue être peu convaincu par les arguments des pour comme ceux des contre.
Dans la arguments « pour », des économies très hypothétiques et qui font peu de cas des dépenses nouvelles qui seront induites par cette réforme. Dans les arguments « contre », cette tentative d’affaiblir l’Etat-Nation par un régionalisme puissant que tu décris ici. Je n’y crois pas plus compte tenu de la tradition jacobine française : il ne suffit pas de créer une région de grande taille pour que celle-ci tente de s’émanciper. Encore faut-il qu’elle soit cohérente, et que les administrés aient cette volonté d’indépendance. Il ne suffit pas que les barons locaux l’aient. C’est en tous cas ce que l’observation de pays beaucoup moins centralisateurs montre. Je pense à l’Espagne par exemple, et au cas de la Catalogne. Si on transpose, à part la Corse et éventuellement la Bretagne, où trouve-t-on l’élément linguistique qui pourrait, par exemple, comme en Catalogne, être fédérateur ? Et, à l’évidence c’est le département que l’on aurait dû supprimer, cette réforme n’a pas grand sens et « quand c’est flou, y a un loup ».

lyacon
lyacon
7 août 2014 16 h 23 min
Reply to  Léon

Léon, le problème est qu’avant les régions se permettaient de passer des accords de coopérations avec des pays étrangers, ces accords pouvant aller à l’encontre de la politique du gouvernement, maintenant elles seront assez puissantes pour y mettre ambassades (cela se faisait déjà avec une autre appellation).

C’est tout simplement la création de landers. Du n’importe quoi.
Quant aux économie, je dis mon cul.

Lapa
Administrateur
Lapa
7 août 2014 12 h 01 min

Bonne idée de faire un article sur cette réforme.
Pour l’instant je n’ai pas encore eu le temps d’approfondir le dossier.

Mais dès que je peux, je reviens commenter 🙂

Lapa
Administrateur
Lapa
11 août 2014 14 h 25 min

L’unité nationale… la carte et le territoire…je prends le risque de refaire l’histoire sachant que je n’ai aucune prétention à la vérité ni l’exhaustivité… Le scellement républicain d’une unité française découle du travail accompli précédemment par les différents souverains pour assoir leur autorité sur les seigneurs voisins. D’abord simple comte de Paris, un des fiefs les moins puissant et parfois même humilié par ses vassaux, le roi n’a eu de cesse de rattacher les régions à la couronne, par l’épée ou le lit. La révolution et l’ère industrielle du XIXème vinrent parachever cette œuvre de besoin d’un pouvoir centralisé dans un territoire unifié. Parce que c’était bon pour les affaires aussi. L’alliance entre le business et le pouvoir, entre le patron et l’instituteur. On grossit. Les entreprises locales deviennent régionales puis nationales. Le capitalisme fait son ordre naturel: faciliter le libre échange à l’intérieur du marché, dans ce marché, supprimer la concurrence par rachats, acquisitions, regroupement et faillites, grossir pour augmenter en capital et faire d’avantage de profits. La finalité étant la fausse concurrence libre et non faussée, c’est à dire tout simplement un oligopole a minima. Puis on décentralisa, les hussards noirs étant partis remplacés par les barricades 68ardes, une certaine déliquescence s’insinua. L’unité et la centralisation furent appelées Jacobinisme (on évita de justesse la décentralisationphobie) et d’éminents experts nous vantaient les mérites d’un pouvoir décentralisé face à l’archaïsme et l’impossibilité de réformer d’un trône parisien. On créa des régions dont le découpage était lui-même complètement incohérent et parfois ridicule. Plus grave, on essaya, en donnant les noms de fiefs historiques (sans en donner les frontières), de créer une justification a postériori inscrite dans l’histoire du pays. Les régions administratives essayant donc de se prévaloir de quartiers anciens, alors qu’il n’y avait rien de plus artificiel que la Champagne Ardenne par exemple ou la PACA…etc… Dans l’esprit des populations, les régions étaient donc bien inscrites dans une espèce de tradition historique, voire folklorique. A l’heure de la mondialisation, on retrouve les mêmes effets. Il est amusant de constater à quel point ceux qui sont pour le morcellement régional et critiquent le jacobinisme appellent à l’unité européenne. Une centralisation à l’échelle du dessus. Encore une fois il faut bien que le pouvoir n’entrave pas trop les affaires, voire les favorise. Pour éliminer l’échelon gênant de l’état (dont on a de cesse de répéter qu’il empêche la belle construction européenne), il… Lire la suite »

Dora
Membre
Dora
17 août 2014 10 h 26 min

Au sujet des départements ruraux, il est clair que le sentiment d’abandon par l’état ressenti par des familles ou personnes isolées sans ressources ou aux plus faibles revenus ne va pas aller en s’atténuant. C’est ce qui nourri le vote pour l’extrème droite.
La machine à broyer est déjà en marche : fermeture du bureau de poste, des petits commerces. Il restait au moins la mairie, organisant un peu de distractions, des transports locaux pour les personnes âgées isolées, avec la possibilité de rencontrer un élu.
Ce qui frappe, c’est vrai, c’est l’absence de débats et de dialogues. Qui s’intéressera à ces zones, rurales ou quartiers à la périphérie, une fois que les méga-structures auront couronné leur Prince?
Il manque une garantie des droits et des lois: va-t-on voir revenir la peine de mort, dans une méga région tenue par le Front national, ou la suppression des aides sociales selon certains critères?