La crise a accentué l’abîme d’incompréhension qui existe entre les Français et les PME.
Si ces dernières représentent 80 % de l’emploi salarié en France, elles se vivent comme des éternels souffre-douleur, les dindons de la farce financière.
1 – le patron, ce requin…
Bien souvent, les salariés ne retiennent que les licenciements parfois brutaux dont ils font l’objet, sans toujours comprendre que pour beaucoup de petits patrons, licencier est tout aussi douloureux. Le peuple, lui, ne veut retenir que les brebis galeuses sans âme qui se servent et pressent le citron avant de le jeter.
Faire la part des choses est difficile, et il est tellement commode de mettre tout le monde dans le même sac et de ne voir dans le patron qu’un marchand de sueur patenté.
Un autre facteur concourt à cela. Les bruissements de la rue sont devenus le théâtre d’une guerre de cent ans opposant les grandes entreprises, les fonctionnaires et les pouvoirs publics entre eux, occultant tout débat lucide sur le sort des PME, ce pan essentiel de notre économie, et ses aspirations à être traité et perçu différemment.
2 – le mauvais élève de la classe….
Contrairement à ses voisins allemands, nos PME ont la réputation de ne pas avoir la fibre exportatrice. En réalité, tout est fait pour les décourager de la tisser.
Manquant le plus souvent de capacités financières, de bagage linguistique et même de confiance, elles hésitent à sortir des frontières quand bien même leurs produits seraient de grande qualité.
Symboliquement, on pourrait reprocher à Nicolas Sarkozy de préférer ses fleurons industriels à ses PME, quand il part en voyage d’affaire dans son bel l’avion présidentiel.
3 – le veau d’or….
Là où OSEO offre ses services à certaines PME, OSEO ne peut mais… pour la grande majorité d’entre-elles, qui se reposent trop souvent sur les conseils creux de leur cabinet comptable.
Obtenir un prêt d’investissement d’une banque est devenu un exploit.
Les banques françaises ont beau jeu d’invoquer la crise quand elles ne font au final que ce qu’elles ont toujours fait : donner aux riches, prendre aux petits.
Et sans trésorerie digne de ce nom, difficile en effet d’obtenir un prêt pour permettre d’investir ou d’exporter.
En attendant, les banques prélèvent leur dîme, sans qu’on sache trop pourquoi et comment. Leurs fameuses commissions d’intervention sont aussi fantaisistes que leurs publicités mensongères…
4 – la victime expiatoire…..
Pour corser l’addition, le dialogue avec l’URSSAF s’est durci avec la crise. Les caisses sociales n’hésitent plus à envoyer leurs huissiers, faisant pleuvoir leurs pénalités comminatoires, au risque que de pousser le gros des cotisants vers une faillite inexorable.
Les ponctionnaires deviennent cyniques, oubliant qu’une PME qui meurt, c’est aussi moins d’argent pour leurs caisses, pour la consommation, etc…
5 – les marchés de dupe… et la p…..de paperasse
Autre point noir fréquemment soulevé par les petits patrons, celui des effets pervers des marchés publics. En effet, pour 70% des PME, accéder aux marchés publics relève du défi. Bien souvent, elles ne disposent d’aucun personnel qualifié pour s’atteler aux lourds dossiers permettant de candidater dans les meilleures conditions.
Outre la lourdeur administrative, c’est l’opacité des commandes qui rebute les petits patrons. Ils n’ont pas le temps d’éplucher les avis d’achat et encore moins de temps de monter les dossiers.
Une aubaine pour certains grands groupes étrangers qui n’hésitent plus à chasser sur nos terres, à l’instar de ce groupe australien qui avait décroché ce marché juteux de l’accompagnement des demandeurs d’emploi avec l’ex assedic.
Si le code des marchés publics actuel doit beaucoup aux turpitudes du passé, avec les affaires de corruption au plus haut niveau qui marquèrent les années 80, beaucoup d’améliorations restent à apporter pour faciliter leur accès aux PME.
Chacun sait que bon nombre de ces marchés publics sont plus ou moins « pré-attribués ».
Pour qui sait décoder un appel à projets, il suffit de détecter, derrière un cahier des charges excessivement pointu, le marché taillé sur mesure pour le candidat masqué qui sera bien sûr l’heureux gagnant, faisant de ses concurrents de parfaits idiots utiles.
L’heureux élu lui-même n’est d’ailleurs qu’un sursitaire en puissance, puisqu’au petit jeu du dumping planétaire, il finira par trouver un adversaire plus malin et plus coriace.
Ces marchés publics contribuent d’ailleurs à une paupérisation croissante de nos PME avec un retour en force de pratiques illégales, qui voient des salariés sommés de basculer en statut d’auto-entrepreneur pour éviter un licenciement. Les entreprises qui survivent sont celles qui n’hésitent pas à recourir à ce stratagème. Et avant qu’on ne leur tape sur les doigts, elles auront rincé la concurrence.
Quant à la paperasse, on sait qu’elle est la même, que l’on soit grande, moyenne, ou très petite entreprise. Et, plus vous êtes petit, plus elle vous entraîne vers l’abîme…
6 – les délais
Si tout le monde, l’Etat y compris, s’est engagé à réduire les délais de paiement, ceux-ci restent toujours trop longs pour la PME en mal de trésorerie. Il est de notoriété publique que certaines administrations préfèrent acquitter quelques piécettes d’intérêts moratoires, plutôt que de payer dans les délais réglementaires.
De plus, bon nombre de marchés publics exigent des candidats qu’ils se présentent en groupement. Un système qui créé des désordres et des pesanteurs, sauf pour l’administration qui, elle, ne voit qu’une tête.
Il n’est pas rare que le prestataire porteur du marché en profite pour se faire de la trésorerie à bon compte, sinon de la cavalerie, avec l’argent gagné par ses membres, quitte à faire passer le donneur d’ordre pour le mauvais payeur. Tout est prétexte à payer le client le plus tard possible.
7 – les défauts de paiement
Beaucoup de PME ont leur sort lié à une grande entreprise et certaines ne sont qu’un maillon d’une longue chaîne de sous-traitants. Quand l’une d’entre elle dévisse, elle peut faire chuter celles qui sont derrière dans la file.
On sait que les équipementiers ont été les premiers à souffrir de la baisse du carnet de commande dans l’automobile. Trop de PME dépendent d’un seul donneur d’ordre.
« Ne jamais mettre tous ses oeufs dans le même panier », ils connaissent tous cette devise et pourtant, beaucoup n’ont guère de possibilités de s’y prendre autrement…
Au final, une fragilité croissante des PME et une précarité galopante qui touche les salariés, devenus jetables.
Des salariés qui nourrissent du ressentiment vis-à-vis des patrons, en oubliant que les défaillances d’entreprises (63.000 en 12 mois) ont atteint en France des niveaux records depuis le début de la crise.
Ces 7 boulets capitaux qu’on s’ingénie à leur faire porter y sont pour beaucoup… L’oublier serait une faute autant qu’ une injustice.
Lectures :8631
Parfaitement exact Yohan.
Mais, je rajouterais néanmoins volontiers un huitième boulet :
Même si le phénomène s’est heureusement atténué ces dernières années, l’image de la France à l’exportation à longtemps été fortement dégradée par les grèves continuelles et paralysantes des grandes entreprises de transport.
SNCF – RATP – Air France – Aiguilleurs du ciel ou autres Dockers ont une capacité de nuisance qui, sous prétexte de sauvegarde d’avantages catégoriels, contribuent chaque fois à bloquer une bonne partie des moyens d’acheminement des hommes ou des produits avec des conséquences incalculables sur l’économie de tout le pays et tout particulièrement des PME.
Lorsque vos principaux clients étrangers se sont fait bloquer une fois dans un tel chaos, inutile de dire qu’ils n’ont plus guère envie de revenir faire du business en France.
Il n’est qu’à voir la déroute de presque tous les salons professionnels français, qui se sont pratiquement tous fait ratatiner par leurs concurrents italiens, anglais ou allemands, emmenant ailleurs une grosse part de l’activité et obligeant du même coup ces PME à être obligées d’aller exposer ailleurs qu’en France pour espérer rencontrer des clients étrangers.
Avec l’impression pour le patron de PME de se faire continuellement savonner la planche par son propre pays, que ce soit de la part de l’administration ou de celle des syndicats jusqu’auboutistes.
Alors, ne nous plaignons pas de la réussite de l’Allemagne qui pratique depuis longtemps des formes de dialogue social qui lui permettent la plupart du temps, et depuis longtemps, d’éviter ce genre de conflits suicidaires.
Hum, l’essentiel du transport se fait par la route, Buster et là les grèves sont assez rares…
Sinon, l’article est intéressant.
Quelques remarques toutefois : l’URSSAF n’est pas plus exigeante que les salariés qui réclament d’être payés chaque mois. Est-elle plus exigeante que le fisc ? Je ne crois pas…
La paperasse : un vrai problème. Il y aurait pourtant des solutions simples…
Les marchés publics : je suis resté un peu sur ma faim, c’est un secteur dont je connais trsè mal le fonctionnment. Pouvez-vous nous en dire un peu plus Yohan ?
Bonjour Léon,
Hum, moi aussi.
Tu connais le lent déclin des ports français, et la place ridicule qu’ils occupent.
Et à Marseille ces temps-ci c’est reparti pour un tour.
Avant de, ou après avoir voyagé par la route, les marchandises circulent le plus souvent en containers.
Et là, lorsqu’un blocage se produit c’est toute la chaîne du transport qui est touchée, même la route. Les camions peuvent circuler certes, mais sans les marchandises qu’ils devraient transporter.
N’importe quel industriel, français ou étranger qui se fait bloquer une cargaison une fois, essayera de privilégier Anvers, ou un autre port ailleurs, la fois suivante.
Et adieu toute l’économie générée ou dépendante du port de Marseille.
bonjour , Buster effectivement ici à marseille ce blocage commence a poser soucis dans ma boite d autant que le dogme » flux tendu » n arrange rien .Vu de ma positon j aurais tendance a me monter » solidaire ou compréhensif » avec ceux qui luttent reste que plus particulierement à marseille le port coule lentement
sous l effet de deux archaisme pour ne pas dire anachronisme a chaque bout de la chaine , si le cerveau de certains cegetiste c est bloqué en 68 assister a une reunion » par hasard » des patrons caciques qui comptent du coin vaux son pesant de cacahouetes des « notables et potentat patronnaux » liés a lumps locale
vous ramene parfois a l epoque des » maitres des forges ».
PSavec un peu de bol le chomage technique faute de matiere premiere sera peut etre concommitent de la greve des bus qui se profile
marseillesement votre asinus
Léon,
Ce serait un peu long à développer. Je vais faire court. Pour un petit patron, le dossier à constituer pour un appel d’offre parait de prime abord plus effrayant qu’il n’est en réalité, sauf que souvent le petit patron a autre chose à faire que de fouiller ses archives et sa compta pour monter son dossier, et même comprendre le vocabulaire des administrations. Il lui faudrait embaucher des administratifs dédiés, sauf que cela a un coût, et qu’une entreprise n’est jamais assurée de remporter un marché sans connaître les ficelles. De plus, beaucoup de marchés publics nécessitent d’être à jour de ses cotisations et requièrent une taille que les PME n’ont pas forcément. Plus vous êtes gros et solide, plus vous avez vos chances. Aujourd’hui, les PME se désolent que 80% de la commande publique aille aux forts voire au boîtes étrangères et aimeraient avoir des facilités d’accès au gâteau
Les ports oui, c’est un vrai problème. Juste, se demander si les raisons des blocages des ports existent ou pas. Ou si c’est vraiment abusif. Pas le temps ce matin d’aller loin dans le débat…
Pour compléter : les dockers français ont juste réussi pour l’instant à ce que leur statut se dégrade beaucoup moins que celui de leurs collègues européens et, évidemment la concurrence aidant cela se traduit par une perte d’activité. Poussons donc le raisonnement à son terme : pourquoi les ouvriers français devraient-ils être payés plus cher qu’au Philippines ? Je suis sûr qu’une partie des fermetures d’usines en France provient de ce problème…
Léon
Le dialogue n’est pas notre point fort. Beaucoup de grèves pourraient évitées avec un dialogue constructif.
Les dockers ont gagné par leur grève des positions confortables par rapport à leurs homologues d’Anvers ou d’ailleurs. Sauf qu’elles n’ont fait que protéger le statut du plus petit nombre au détriments du plus grandet, qui plus est, en compromettant l’avenir des docks français. Buster a raison quand il dit que les français se font tailler des croupières par les italiens, qui pourtant n’ont pas les atouts de Marseille et du Havre. On fonce dans le mur et je ne te parle pas des grèves SNCF qui vont finir d’achever des boites fragiles. Je sais que les syndicats n’étaient pas pour la grève reconductible car ils savent que bcp de boites sont aux taquets. Mais la base a des oeillères
J’embraye sur Yohan.
Pas question d’une remise en question du droit de grève de ma part,
Mais :
Les situations de blocages sont intolérables et le dialogue n’est pas une habitude sociale française.
La faute à qui ? Aux syndicats ? Au patronat ? A l’Etat patron ?
Probablement à tous et encore plus probablement à cet esprit lutte des classes + fronderie bien française qui nous fait préférer la castagne avant d’accepter de nous mettre autour d’une table pour discuter.
Il y a d’ailleurs un hiatus entre ce besoin affiché de solidarité mis en avant par les syndicats et l’absence totale de compréhension de ce que qu’une cohésion nationale ferait avancer les problèmes sociaux bien plus rapidement que des clashs coûteux et suicidaires. (J’essaierai développer ce point plus tard, si j’en ai le temps, car il me semble primordial)
Toujours est-il, pour en revenir à nos PME, que même si la plupart ne sont pas touchées par un blocage du métro, certaines le sont.
Idem pour les aéroports, les ports, ou les gares.
Et pour celles qui sont touchées, alors qu’elles sont en situation de faiblesse, ou au moment d’une activité cruciale, ou en attendant les pièces qui feront repartir leurs machines, ou à un moment clé de leur développement … c’est la goutte d’eau de trop.
Cela ne concerne peut-être qu’une dizaine d’entreprise à chaque fois, mais c’est 10 entreprises de plus qui disparaissent, sans qu’elles ne soient de près ou de loin concernées par les blocages dont elles sont une victime invisible.
Et ce sont au total certainement des milliers d’entreprises que nous avons détruites d’une façon inutile.
Passées par pertes et profits de la lutte syndicale à la française.
Salut Buster,
Tu vas encore dire que je ramène ma fraise de gauche… MAIS… 😉
… quand tu interroges : la faute à qui ? tu oublies un gros morceau : les gouvernements de droite.
Pourquoi il y a blocage et refus de discuter autour d’une table ? parce que ces gouvernements de droite se croient de droit divin, croient que seuls eux ont raison, sont l’incarnation du mouvement et de la nécessaire réforme tandis que les employés et syndicats sont archaïques, aveugles et campent sur leurs zacquis…
Il y a pourtant eu une loi (de droite!), obligeant à ouvrir des négociations avant une modification du droit du travail et je ne sais plus quoi. Eh bien, la dernière fois, le gouvernement s’est assis dessus…
Car ces gouvernement, non seulement nous foutent des coups de pieds au cul, mais ils rajoutent : bien fait !
Circulez, y a rien à voir.
Opacité, passage en force, arrogance, favoritisme inqualifiable des intérêts des « grands », refus du compromis et rejet humiliant des considérations populaires… : voilà ce qu’on vit. Je peux t’en faire une belle liste, si tu veux.
Et après, on s’étonne que ça casse…
COLRE,
Parfaitement d’accord.
De plus, il ne faut pas oublier que les grèves politiques, comme celles actuellement contre le projet de réforme des retraites, n’existent que parce que les gouvernements trompent les citoyens pour se hisser au pouvoir, et que ceux-ci n’ont plus de moyen démocratique d’exprimer leur désaccord. Ainsi :evil:Sarkozy 👿 avait-il affirmé haut et fort sa volonté de ne pas toucher à la retraite à 60 ans avant son élection-piège à §µ£&#.
COLRE et Philippe,
OK je rajoute alors : Les gouvernements de gauche, Les gouvernements de droite… Et d’autres si vous souhaitez, ceux du centre ou du milieu.
Mais à la sortie qu’est-ce que cela change-t-il donc au constat ???
Buster,
Cela change que si les gouvernements et certain patronat ne refusaient pas toute discussion sans pression, les mouvements sociaux seraient infiniment moindres.
Regarde les grèves actuelles: Sarkozy a été élu en promettant de ne pas toucher à la retraite à 60 ans. Il est revenu honteusement sur ses engagements, verrouille le Parlement et ne veut pas discuter. Que peuvent faire les Français abusés sinon faire grève et descendre dans la rue ? Dis-moi quelles sont les autres possibilités d’action ?
Philippe,
Voila t’y pas que tu as cru aux promesses de Sarko ?
Tout le monde sait pertinemment, gauche comme droite, que la réforme des retraites est obligatoire, imparable, et qu’elle aura lieu quelque soit la couleur du gouvernement.
Mais s’il nous faut, pour nous aligner un peu sur nos voisins européens dont pas un n’a la retraite à 60 ans, s’il nous faut 15 jours de blocage pour rien, allons-y.
On aura encore perdu une excellente occasion d’être adultes.
Et à côté de tout cela je ne suis vraiment pas pour le capitalisme débridé et j’ai horreur des gens qui profitent du système, qu’ils soient patrons ou syndicalistes.
Seulement cet état d’esprit typiquement français m’exaspère car il est absolument contre-productif et se retourne toujours in fine contre les plus démunis.
C’est donc plutôt en pensant à ceux-là (employés de PME par exemple) que j’estime que les blocages sont une habitude calamiteuse dont nous devrions pouvoir nous séparer définitivement.
Buster,
Bien sûr que je n’ai pas cru Sarko. Mais je veux dire que ceux qui l’ont régulièrement élu ont été trompés.
Une réforme est nécessaire pour les retraites, sans doute. Mais pourquoi donc en choisir une qui ne fait pas payer un sou aux entreprises ? Pourquoi ne pas augmenter légèrement (moins de 1% suffirait, semble-t-il) les cotisations, salariales et bien sûr patronales, ce qui réglerait le problème pour longtemps ? Hein, pourquoi donc ? Je pense que Mme Parisot a une idée sur la question, car elle trouve la présente méthode tout à fait à son goût.
Ne sois pas naïf: cette réforme est faite sur mesure pour épargner les entreprises.
@Buster
La répétition sempiternelle de la nécessaire comparaison avec nos voisins me gonfle un peu.
Il fut un temps où pas un de ces fameux voisins exemplaires ne connaissait la République, la démocratie et le droit de vote . Aurait-il fallu pour être raisonnable, selon tes vœux, revenir en arrière et rappeler les rois ? et les privilèges mérités par la naissance bien entendu. Car soyons toujours raisonnables selon ton désir .
On va prendre comme voisin , l’Allemagne et comme l’heure est à l’ouverture à la Roumanie et bientôt à l’Inde . Quel admirable système
On ne va pas réclamer l’école et la santé gratuites pour nos enfants, car si on regarde nos voisins…….Vraiment admirable système.
Ce qui a été accordé l’a été en un temps où le PNB de la France et le taux de rendement du capital étaient bien inférieurs pour le premier comme pour le deuxième .
Autrement dit
la masse des capitaux à partager est bien plus grande et le rapport du capital investi est lui bien plus élevé encore…J’aimerais connaître cet argument moral et raisonnable qui inviterait les salariés, seuls, à faire preuve de mesure et se restreindre alors que le profit lui connait des hausses scandaleuses
Je le rappelle pour l’avoir déjà dit : le lapsus un peu égrillard de Dati nous en apprend bien plus sur les exigences des capitalistes que sur ses goûts qui sont eux bien plus partagés que les bénéfices capitalistes.
@ Buster
Et le rapport des bénéfices capital-travail qu’est-ce que tu en fais ? Voici quelques chiffres montrant ce qui s’est passé depuis 30 ans d’offensive ultralibérale. En taxant davantage les revenus du capital (au reste excessifs), le problème pourrait se résoudre et sans faire la révolution…
Marsu,
Je t’ai répondu en quelque sorte avant d’avoir vu ton post.
Je suis bien évidemment partisan d’une plus grande taxation des revenus du capital.
Mais, car il y a toujours un mais, cela ne peut guère se décréter unilatéralement pour cause d’économies imbriquées.
Là encore il est possible d’aller un peu plus loin que d’autres mais il faut dans ces cas là montrer aux autres que c’est la bonne méthode pour qu’ils consentent eux aussi à aller dans ce sens.
Et donc ne pas mettre notre fragile équilibre en péril.
Mais les choses ont déjà bougé depuis la crise et c’est loin d’être fini.
Furtif,
Alors là tu exagères un tanti-poil dans tes dérives comparatives.
Si on prend l’Allemagne comme comparaison on ne se place pas vraiment dans un moins-disant social, ou de niveau de vie.
Et si tu imagines qu’en 2010 on peut vivre en France sans s’occuper de ce que font nos voisins les plus proches, qui sont aussi nos principaux concurrents et nos principaux clients, ben, y a comme un problème.
Mais sur le capitalisme financier je suis à 100% d’accord avec toi et la taxation supplémentaire des profits du capital me semble assez obligatoire, et du reste même Sarko y arrive tout doucement en écornant de plus en plus son bouclier fiscal à la con.
Philippe,
Quant à relever les cotisations des entreprises, qui consisterait donc à relever le coût du travail et à nous rendre encore moins compétitifs, je ne suis pas capable de calculer l’incidence réelle que cela aurait, pas plus que toi j’imagine, mais je doute fort que ce soit une excellente méthode économique pour nous redresser.
J’aimerais apporter ceci au débat .( Surtout le comparatif, en observant l’âge réel de sortie du travail. Cela relativise beaucoup les fameuses « comparaisons internationales » )
Buster,
Je crains que tu ne réalises pas que ta pensée est vraiment formatée: crois-tu que 0,5% de hausse de cotisations patronales, immédiatement redistribué d’ailleurs, va enchérir le coût du travail de façon à mettre en péril notre compétitivité ? Soyons sérieux.
Il faut bien voir que depuis des décennies le patronat refuse toute charge supplémentaire pour les entreprises au nom de la compétitivité. Mais celle de la France, notamment par le coût du travail, est excellente, et pas du tout en péril. Au nom du sacro-saint principe de la compétitivité, on peut aussi baisser les salaires, débaucher massivement – ce que certaines entreprises ne se privent pas de faire alors même qu’elles sont bénéficiaires.
Cessons d’invoquer ce qui n’est qu’un épouvantail du patronat.
Philippe,
Formatée ?
Compétitivité France-Allemagne
Dette publique France – Allemagne
Formatée vraiment ?
Eh Buster si je t’accorde que mes comparaisons peuvent dériver tu m’accorderas que dans ce sens c’est toi qui m’as invité.
D’autre part , tu arrives un peu tard pour me parler de taxation du capital d’autant que la même comparaison à laquelle tu nous invites nous dira qu’il ne faut pas taxer plus que ses voisins
En gros comme en détail pour toi être raisonnable serait de ne pas faire obstacle au libéralisme afin que nous soyons ceux qui en tirent non pas le plus de profit mais le moins de régression sociale
Je remercie Marsu pour sa contribution
Ce qui a changé depuis 30 ans ?
La politique facilitatrice de circulation des capitaux ( façon Delors) qui a été présentée comme la seule possible et mise en œuvre par ceux qui historiquement , politiquement, et moralement auraient dû y faire obstacle. Un peu comme ceux qui aurait dû s’opposer à la réforme du quinquennat comme ceux qui auraient dû s’opposer au TCE. Comme ceux qui auraient dû s’opposer à la réforme de la constitution de Sarko et qui sont allés à Versailles comme un seul homme soit voter pour, soit laisser passer…etc …etc
Cette politique de ne pas effrayer le capital aura les mêmes effets et conséquences que la même politique en a déjà eu à Munich.
M’enfin pour conclure puisque c’est le sujet . Où est le blocage? Où est la défense de la grandeur nationale avec des gens qui exigent des profits qui auraient fait rougir leurs grands pères et qui menacent à tout instant de partir le fruit de la sueur des travailleurs français à l’étranger .
En vérité c’est ceux qui font des trous dans la coque qui viennent donner des leçons de navigation
Buster,
Désolé, il n’y a rien dans ces textes qui indique que la compétitivité française est mauvaise.
Ne nous livrons pas à des batailles de chiffres, mais ne me dis pas que 0,5% de charges salariales en plus va changer quoi que ce soit…
… surtout quand certaines entreprises donnent un rendement de 15% sur les capitaux investis… 😀
Buster,
Mon expression « pensée formatée » est peut-être cruelle. Mais c’est bien ça: maintenant, dès qu’on évoque des progrès sociaux passant par une baisse des profits des entreprises, le commun des mortels pense « mais… et la compétitivité ? »
Ce n’est bien évidemment qu’une petite partie des conséquences, mais qui devient une tarte à la crème. Et pas drôle du tout ! 😉
Mon propos depuis le début est de regretter cette malédiction française de ne pas savoir gérer les relations sociales autrement que par la crise.
Alors peut-être me suis-je particulièrement mal exprimé mais sache que j’inclus tout le monde dans la responsabilité de cet état de fait : Patronat – Etat/Gouvernements – Syndicats.
On a chacun notre histoire, et moi je peux aussi raconter la fois où j’ai passé 5 jours, avec tous les autres compagnons d’infortune à jouer aux boules dans les allées d’un salon professionnel professionnel qui nous coûtait la peau du cul en attendant le client, où des clients australiens étaient bloqués à Roissy (ils ne sont plus jamais revenus faire du business en France) et d’où je suis rentré avec que dalle pour faire tourner la boutique pendant 6 mois.
Tout ça pour cause de fièvre automnale habituelle.
Cela a aussi tendance à marquer les esprits d’être un dégât collatéral (parmi d’autres et d’autres qui eux ne s’en sont pas relevés).
Alors si demander une façon plus raisonnable de négocier à tous les intervenants vous semble trop demander… 🙁
Non, Buster, c’est là où on n’est pas d’accord. Tu renvoies tout le monde dos-à-dos, tous coupables, donc personne…
Regarde, je t’avais promis qques exemples, de la terrible responsabilité des gvt de droite dans ces crises et cette morgue qui humilie et révolte.
Alors, rapidement, et de mémoire.
1987 : année Devaquet… un refus absolu de concertation avec les jeunes qui faisaient des propositions dont on pouvait discuter. Au lieu de ça : sourde-oreille, morgue… Tous les 3 jours, de plus en plus de monde dans la rue, ça grimpait, ça grimpait, mais rien n’y fit, le pouvoir chiraquien et RPR préféra envoyer les voltigeurs de Pasqua et casser du jeune. Il en ont d’ailleurs casser un… avant, pour finir, de reculer en rase campagne…
1995 : année Juppé. Pareil. Pourtant, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure que ça allait se casser la figure, que l’immense majorité des gens étaient derrière les grévistes du Public, les encourageaient et disaient qu’ils faisaient leur grève, par procuration…
Mais non, Juppé, « droit dans ses bottes » (ça vient de là) s’accrochait comme un autiste absolu, dans sa bulle, avec des réformes qui cassait l’ensemble du Service public, de la Sécurité sociale, des assurances maladies, des assurances chômage, des retraites… n’en jetez plus ! qques mois à peine après la grande arnaque de la fracture sociale de Super-Menteur…
Je me souviens son maître-mot : explication, communication… C’était des défauts de compréhension, figurez-vous, les gens n’étaient pas bien informés… Ils étaient dans la rue, ils perdaient leur temps et leur salaire, mais ils étaient cons comme des genoux à ne rien comprendre…
Et puis débandade finale…
2006 : année Villepin, rebelotte ! alors là, je me suis dit, ils ne vont pas faire encore la même erreur… et bien si !! pareil, sourd à tout, encore une fois le coup du déficit de compréhension… Pourtant, le CPE était une horreur, un bubon du code du Travail pour les jeunes, humiliant, inacceptable… mais non, toutes les semaines la mobilisation enflait, enflait…
Et puis bien sûr, Chirac a fini par nous « promulguer son retrait » ou nous « retirer sa promulgation »… Exit !
2010 : ça recommence ? ben voyons, il n’y a que 600 000 personnes dans la rue, bien sûr… et puis on ne comprend rien… et puis on est arqueboutés sur nos « privilèges »… bien sûr…
Bon, Un peu de musique pour apaiser les esprits 😉
Buster,
Tiens, voilà qui tombe à pic: les entreprises peuvent toujours pleurer sur leur triste sort en France…
Buster, concernant la compétitivité deux choses : très difficile de l’évaluer d’une manière synthétique car intervient un effet coût mais aussi un effet valeur ajoutée. Lorsqu’on parle de compétitivité on se réfère en principe uniquement à la compétitivité industrielle, et encore dans des secteurs identiques. Les voiture allemandes sont-elles plus compétitives que les voiture françaises ? Ensuite, s’il y a bien un pays d’Europe qui n’a quasiment connu aucune augmentation de salaire depuis 10 ans, c’est bien la France.
Pour la dette, évidemment, mais qui l’a creusée d’une manière vertigineuse depuis 10 ans ? ? Et surtout depuis 2 ans ? La dette nuit sans doute à la compétitivité mais d’une manière très indirecte qu’il faut expliciter…
Exact Colre,
La droite se croit intelligente en écartant toute discussion et en refusant de faire des concessions. Problème d’égo. Or le dialogue exige des concessions, c’est le principe du dialogue syndical-patrons.
En fait, je crois les syndicats suffisamment lucides pour ne pas exiger la lune. En revanche, et c’est le privilège du GVT en poste, on ne peut pas exiger de lui qu’il fasse le contraire de ce à quoi il croit. Inspirons nous de ce qui se fait outre rhin en matière de dialogue social et on fera un grand pas en avant
« on ne peut pas exiger de lui [ le gouvernement] qu’il fasse le contraire de ce à quoi il croit… » Les convictions de monsieur Bling Bling c’est sacré!
Et allez donc ,
dans ce cas on voit que toute ton impartialité se résume à
-faut accepter les mesures du gouvernement , de misère et de régression sociale….et tu accuses les salariés de blocage…Alors qu’à peine une ligne au dessus tu parlais de concessions et de principe
Merci de nous fournir une lumière aussi vive sur ta haute conception du dialogue social.
–
On cause pour amuser le tapis mais en vérité vous l’avalerez de gré ou de force
Oui, yohan, c’est une très grave erreur de ne pas chercher le compromis avec les syndicats et la population. Passer en force avec mépris finit par mettre tout le monde dans la rue, et de toutes façons, la rage au ventre.
Il ne faut pas se plaindre, ensuite, des grèves « qui-prennent-en-otage-les-usagers », des blocages, des manifs et des raidissements de l’opinion.
Exemple : voilà-t-y pas que Woerth découvre la question injuste des retraites pour les femmes ou les handicapés (ce midi, sur France2)…
Mais que ne l’a-t-il découvert avant !!!!! 👿 il lui faut combien de fois 2 à 3 millions de personnes dans la rue pour se décider à ENTENDRE ce que toutes les personnes concernées crient depuis le début.
Mais alors : il pouvait donc le proposer ?! Alors, pourquoi aller obligatoirement à l’affrontement ?
C’est bien le pb, avec ce gvt de droite, hautain, insensible, arrogant, et finalement condescendant à jeter des miettes à la populace qui crie un peu trop fort sous ses fenêtres…
Ce comportement est davantage qu’une simple technique de rapport de force, c’est consubstantiel à leur morgue et à leur déconnexion totale des réalités de ce pays qui n’en peut mais de toujours donner et de ne jamais rien recevoir, sinon des baffes, des taxes, du chômage et en plus des leçons de morale !!
Un comble…
Colre,
Je crois que c’est probablement la plus mauvaise équipe qu’il y ait eu à droite. Même Fillon qui joue le bon gars clean sur lui, est un incapable, au sens où il n’est pas capable de …. donc il ne sert à rien. Les syndicats qui, pour le coup n’étaient pas des va-t-en guerre au début du conflit, ont tendu des perches que Woerth aurait dû saisir. Si le GVT avait reculé sur les 67 ans pour les femmes ayant eu des carrières tronquées, la rue se serait probablement calmée. Etre buté comme un âne n’amène rien de bon, c’est pour moi un aveu de faiblesse. Il y avait mieux à faire…
Si le GVT avait reculé sur les 67 ans pour les femmes ayant eu des carrières tronquées, la rue se serait probablement calmée. Etre buté comme un âne n’amène rien de bon, c’est pour moi un aveu de faiblesse. Il y avait mieux à faire…
Yohan, D’accord avec toi, mais il me semble que c’est 62 ans et non 67 ans !
Non, Buster: c’est 67 ans (au lieu de 65) pour une retraite à taux plein – si on a les annuités nécessaires…
Alors tu vois, avant de dire cela je suis allé regarder sur le site officiel, où il est indiqué :
« Pour répondre aux enjeux démographiques, l’âge légal de départ à la retraite, fixé aujourd’hui à 60 ans sera progressivement porté à 62 ans en 2018. »
Donc C KI KA REZON ?
Bonjour Buster
Kikarezon ? Les deux mon colonel :-D: 60-62 est l’âge minimum de départ, 65-67 est l’âge de la retraite à taux plein.
Sur le site en question on lit :
« 67 ans, c’est autre chose : c’est l’âge d’annulation de la décote, c’est-à-dire l’âge à partir duquel on peut avoir toute sa pension, même si on n’a pas tous ses trimestres. Aujourd’hui, il est de 65 ans et sera de 67 ans en 2023. »
Un café pour trinquer ? 😉
N.B. Arrgghh j’avais point vu la réponse de Léon !
Salut Philippe,
Je suis allé au bar, pensant t’y trouver, mais si c’est là que tu es alors je m’installe un instant. Un double expresso pour moi. 🙂
Bon, c’est pas le tout, mais aujourd’hui faut que je bosse plus qu’hier pour rattraper.
Le sujet PME m’avait attiré, et puis de fil en aiguille…
BIN ZAVE RAIZON TOUS LES 2. On aura le droit de prendre sa retraite à 62 ans ce qui veut dire : avant on n’a carrément pas le droit (on ne touche pas de retraite du tout, sauf dérogations qu’ils vont peut-être inventer) MAIS pas au taux plein. Pour avoir le taux plein faudra aller jusqu’à 67 ET avoir cotisé un nombre de trimestres minimum en augmentation d’ailleurs.
Je récapitule : pour toucher 50 % du salaire ( retraite à taux plein) il faudra : avoir 67 ans et avoir le nombre de trimestres de cotisations exigés par la loi à ce moment-là. Avant 62, rien. Entre 62 et 67 ans on touche une retraite mais avec une décote due à l’âge et une décote supplémentaire si le nombre de trimestres n’est pas atteint. Apès 67 ans une décote uniquement suivant les trimestres qui manquent éventuellement.
C’est donc 2 années de plus ?
Il faut de toute façon envisager le cas d’un départ à 67 ans avec une décote en raison des trimestres manquants
Les femmes sont particulièrement visées mais aussi ceux qui font des études, les femmes qui font des études et des enfants cumulent les handicaps .
C’est monstrueux Buster
Il ne s’agit pas d’aimer ou pas son travail.
Furtif,
C’est vrai que malgré, ou à cause, de l’âge qui avance je ne me sens pas tellement concerné personnellement.
Pour autant je suis tout à fait conscient des difficultés à bosser des gens qui n’ont pas l’envie de poursuivre.
Il y a plus de 10 ans, sur des salons (navré mais c’était ma vie à cette époque, et pas la plus intéressante) en Angleterre ou aux US, j’étais frappé de voir l’âge des gardiens de portes, celles qu’on pousse pour aller fumer 1 cloppe. 70 ans + ou –
Frappé et choqué.
Mais dans le même temps cela m’a peut-être inconsciemment préparé à admettre que nous aussi nous y viendrions, contrants ou forcés.
Pardon, erreur, après 67 ans aucune décote.
Oui, c’est ça, Léon. Et entre 60 et 65 ans (62 et 67 dans le projet), s’applique une décote en fonction de l’âge ou des trimestres manquants, au plus avantageux des deux.
@ Yohan bonjour , globalement d accord avec votre description des maux moins sur l integralité de leurs origine.
Pour en avoir été victime colatérale une fois puis je vous soumettre le probleme de la transmission d un outil de travail sain et viable à un rejeton incompetent et coulant le bouzin en 8 mois.
Bonjour à tous,
reportage intéressant sur TF1 hier je crois, sur l’échec d’une SCOP après rachat par ses employés.
J’imagine qu’il a été enrichissant pour ces employés d’avoir à gérer les difficultés (banques, fournisseurs, clients) dont ils n’avaient jusque là qu’une vision lointaine.
Je pense aussi que chacun pourrait avancer s’il pouvait se faire que :
– le « patron » se mette de temps en temps aux différents postes occupés par ses salariés ;
– les « ouvriers » se mettent de temps en temps dans le siège du « patron » pour gérer ses crises multi-quotidiennes.
Yohan a parfaitement raison dans son constat.
L’incompréhension se creuse malheureusement…
Bon article Yohan mais que je tempérerai et compléterai ….
Cet ode permanent aux PME m’agace un peu, où commence et où finit la PME ? Une grande entreprise c’est presque toujours une PME qui a réussi et nombre d’entreprises su Cac 40 sont encore des affaires familiales. Tout le monde fait face aux mêmes problèmes mais avec plus ou moins de moyens et d’efficacité.
» le patron ce requin » c’est de moins en moins vrai sauf pour les archéosyndicalistes qui sont presque tous de la fonction publique. Dans le privé et chez les jeunes c’est de moins en moins ressenti comme tel …
Les entreprises françaises sont peu exportatrices. C’est vrai, mais c’est aussi parce qu’on n’a pas grand-chose à exporter en comparaison des allemands ou des japonais, et une des raisons majeures en est la faillite de notre systéme éducatif qui veut qu’on envoie à priori que les moins doués vers des filières techniques mal foutues …
La frilosité des banques françaises est une légende. Elles prennent plutôt moins de garanties que les banques américaines et pas plus que les banques allemandes, mais comme toutes elles sont sensibles aux ratios d’endettement. Le problème de nos PME c’est la faiblesse de leurs fonds propres, et, soyons honnêtes cette faiblesse tient souvent au train de vie de leurs dirigeants ….
Pourquoi l’URSSAF, qui est un fournisseur comme les autres devrait-elle faire preuve de plus de mansuétude ? Paie tes primes d’assurance trop tard et tu n’es plus couvert…
Le plus gros problème, et ce qui plombe l’activité des entrepreneurs c’est de plus en plus la lourdeur administrative qui va s’aggravant. L’empilement des lois et réglements est effrayant. Il y a 20 ans un patron correctement formé comme je l’étais pouvait diriger une grosse PME avec sur son bureau 3 bouquins des Editions Lefévre et une à deux heures d’entretien par trimestre avec son expert-comptable.
Commentaire non terminé….
Aujourd’hui le même patron, pour s’en sortir face au dédale réglementaire paie 15 à 20.000 euros d’abonnement annuel à des cabinets juridiques, de certification ou de sécurité…
Article intéressant, Yohan.
Je ne peux qu’approuver l’ensemble des propos du camarade de drouâte Snoopy, merde alors… Et en particulier lorsqu’il dit honnêtement que « Le problème de nos PME c’est la faiblesse de leurs fonds propres, et, soyons honnêtes cette faiblesse tient souvent au train de vie de leurs dirigeants ». Il y en a trop qui se payent à toute vitesse et comme des goinfres sur la bête sans se préoccuper de la pérennité de leur entreprise. Et je ne dis pas ça parce que je suis anti-patrons : un de mes amis dirige une petite entreprise dans le secteur automobile, c’est un mec bien qui a toujours eu d’excellents rapports avec ses salariés et n’a jamais aspiré les fonds propres de sa boîte pour assurer son train de vie, lequel est néanmoins très très confortable. Mais il m’a fait connaître des collègues (et pas du tout des amis) à lui dans le même secteur qui étaient de véritables requins prévaricateurs pratiquement sans foi ni loi.
Pour le reste faut pas oublier que les PME, patrons comme salariés, sont dans la seringue de la mondialisation ultralibérale et ses concurrences déloyales. Il faudra plus que de la modération syndicale et de la simplification paperassière pour se sortir de ça à l’heure où la Chine s’achète la Grèce comme tête de pont pour son industrie et son commerce en Europe…
Bien d’accord avec votre commentaire, Snoopy. Il est, à ce que je sais, tout à fait juste.
Bin ça alors
Je suis plutôt d’accord avec Snoopy ,que cela vienne tempérer ma mauvais humeur du commentaire en bas , …
Snoopy
je suis d’accord avec l’ensemble, moins avec un bémol sur les capacités d’exporter, qui est, à mon avis plutôt « génétique » qu’autre chose, même si je ne nie pas les faiblesses industrielles et le rôle de la formation/éducation. Ce n’est d’ailleurs pas qu’un problème de taille d’entreprise, car les PME allemandes sont souvent petites et familiales et elles sont formées à aller au carton.
Autant les français aiment à voyager pour leurs loisirs, autant ils résistent à prendre l’avion pour le boulot. Mon frangin bosse dans le nucléaire, très international au niveau des recrutements. Il me dit souvent que les cadres français répugnent aux déplacements, maîtrisent assez mal les langues et cherchent par tous les moyens à éviter de se trouver un WE ailleurs que confortablement assis sur leur sofa avec bobonne ;).
C’est vrai aussi ….Mais si nos entrprises avaient plus de savoir-faire exclusifs et davantage de capacités d’innovation elles seraient bien plus sollicitées …
Exact
C’est un problème de gniak et je vois des étudiants des grandes écoles plus avides de confort que de challenge et ça m’énerve de les voir lorgner sur Procter que sur la PME industrielle.
Je dirais que chez nous, on va plutôt chercher la croissance avec le dentier qu’avec les dents.
Les PME devraient aussi se montrer dans les universités. Les choses commencent à changer, mais pour faire bouger les mentalités, il faudra du temps…
Bonjour,
félicitations à Yohan qui traite un sujet non seulement difficile en France et de plus pratiquement inexistant dans les médias traditionnels.
Bouffer du patron quelque soit sa taille est en effet une mode, les mêmes affamés ne faisant pas la différence entre un PDG de multinationale et un patron qui n’est en fait qu’un capitaine de petit navire.
En ce qui concerne les exportations, le plus gros des problèmes est en France institutionnel. Depuis des décennies, seules les très grosses entreprises sont aidées et mises en avant alors que l’innovation indispensable vient souvent des bien plus petites structures. Un de nos problèmes par exemple en Chine est d’une part l’inadaptation de nos produits au marché local. Les cosmétiques, les parfums, le vin, toute cela concerne la classe aisée, et donc encore une minorité. Le deuxième handicap est lié au premier puisqu’il s’agit de l’image véhiculée. Pour les Chinois, la France n’est pas une terre d’innovation, mais de tradition.
Il existe toutefois des secteurs où l’hexagone a su prendre sa place comme par exemple pour le lin textile que les producteurs Normands exportent dans le silence des médias à 70 % vers la Chine. Un autre domaine découle de l’affaire du lait à la mélamine où plusieurs entreprises françaises ont réussi à imposer leurs produits par leur qualité.
Un des soucis de la France, et de ses entreprises se situe, je pense, au niveau du moral. Beaucoup entrepreneurs se sentent en effet seuls et mal-aimés alors qu’ils sont ce qui fait vivre le pays.
Comme je le disais au début : tant que certains entretiendront que « manger du patron, c’est bon », la solution restera toujours aussi lointaine.
Oups : « ce qui fait vivre le pays. » « ceux qui font vivre le pays.
Je viens de recevoir aujourd’hui une ex patronne de PME, chinoise de surcroît et de niveau III. Je l’ai dare dare dirigée vers les entreprises du luxe, car avec sa double culture, elle saura ouvrir les portes. Je connais des viticulteurs qui auraient tout à gagner en exportant vers le Chine, mais ils ne savent pas trop s’y prendre. Les Chambres de Commerce feraient bien de leur proposer du clé en main.
Fils d’un milieu extrêmement modeste j’ai dû travailler avant pendant et après mon bac pour avoir les moyens de faire des études, marié j’ai fait la nounou et la femme de ménage puis accepté les petits boulots qui se présentaient dans les conditions où on voulait bien me les « offrir » comme dirait l’autre( la bonne blague)
Ce qui fait qu’au bout du compte il me manque pas mal d’années de cotis. . Touchant une retraite assez misérable que je n’ai pas à répéter , l’ayant déjà fait assez souvent, on voudrait en plus me culpabiliser avec des histoires de blocage ❗ ❗ et d’intérêt national ❗
Faudrait pas trop abuser et si blocage il y a ,il est du fait de ceux qui peuvent se l’autoriser sans frais.de leur avidité jamais assouvie.
Je ne voudrais pas faire de misérabilisme à la Foufouille mais nous connaissons tous des familles où la question est :le chauffage ou des pantalons neufs pour les gosses.
Quand j’entends des gens qui roulent à 3000 5 000 10 000 euros faire leur propagande et parler de dette de l’Etat et de gaspillage, mon naturel bon enfant perd de son éclat et de sombres pensées me viennent à l’esprit. Alors pour des gens dans cette situation, pour des gens dans ma situation, cette question de savoir si ce sont les salariés qui font couler l’économie nationale devient un tantinet obscène.
« Merde j’ai encore perdu mon île. Gontran mon brave veuillez quérir nos notaires qu’ils me retrouvent cette fichue île, notre amant nous a si bien foutue qu’il mérite bien une île morbleu! »
Furtif,
Tu es d’un mauvais esprit indéfectible.
Tu devrais pourtant savoir que, comme le disent les gens bien, tout le mal de nos économies vient des 35 heures, des revendications catégorielles, donc égoïstes, des salariés pourtant plus aisés que jamais, et de leurs prétention inouïe à avoir un travail, et qui plus est un travail décemment payé.
Dieu (et Nicolas) merci, le bouclier fiscal adoucit un peu le sort des plus défavorisés qui ont le malheur d’avoir hérité de pesants patrimoines donnant prétexte à l’hydre étatique pour les pressurer d’impôts injustes et confiscatoires.
La Justice est sauve.
Furtif,
excellent commentaire merci, je pense la même chose venant également d’un milieu modeste sans être pauvre,j’ajouterai que je n’ai que ma seule pension pour vivre, alors
quand je vois les agissements de toute cette bande de charlots plein aux as, j’ai des envies de meurtre 👿 comme dirait Léon 😉
Furtif
Effectivement, le fossé s’accentue entre les gens qui peuvent prendre du pognon et les laissés pour compte. Mais je ne suis pas sûr que les syndicats prennent les sujets par le bon bout. Si la gauche revient aux manettes, il serait bon qu’elle ait le courage de s’attaquer à ce problème de l’echelle des salaires plutôt que de faire turbiner la machine d’assistanat et de stages bidon, réduction de charges, etc…. S’occuper de l’économie et de ses lois internes inéquitables ne devrait pas être un tabou, ni pour la droite ni pour la gauche. C’est un sujet qui devrait faire consensus, avant que la cocotte minute ne leur explose en pleine tronche
En effet Yohan tous ces machins ne sont que poudre au yeux couteuse
Mais le problème essentiel est ailleurs cette réforme des retraites est en fait une baisse générale des salaires alors que le capital investi voit ses taux augmenter. je t’accorde que ce n’est pas le capital investi dans l’industrie mais bien plutôt celui placé dans des produits spéculatifs…
Dans tous les cas la déconfiture des petites entreprises n’est pas à mettre sur le dos des salariés.
Quels égoïstes ces grévistes bloqueurs alors que des pauvres chefs d’entreprises souffrent à jouer aux boules …Et les Kangourous qui va s’inquiéter des kangourous…
« Et oui ma p »tite dame c’est soit du chauffage dans la chambre de vos gamins soit des cerceaux pour les Kangourous ».
je voudrais exprimer mes regrets à Yohan et Buster
Entrainé par le feu sympathique de la discussion
Par deux fois au cours de mes dernières interventions je me suis laissé aller à des attitudes que je connais trop bien car elles sont celles du militantisme dans son expression combattante.
J’ai usé de l’ironie à dose au dessus de la normale et j’ai couru le risque de vous avoir blessé;
Dans cette attitude c’est avec moi que je ne suis pas d’accord car les propos mordants que j’ai tenus mettent en cause votre sincérité voire votre honnêteté.
Je ne partage pas du tout vos commentaires auxquels je répondais mais je me dois de trouver une autre manière d’y répondre
Alors tous deux sachez que je juge indispensables vos contributions à la révolution que représente ce Blog et que j’exprime ici publiquement avec la solennité qui convient mes regrets si je vous ai offensés.
Bravo, furtif, 😉 et puis moi aussi car je m’échauffe sur certains sujets, ça part tout seul et je ne me relis pas…
Cela me fait penser à une chose que j’avais dû dire, un jour, à ranta : dans une société de qualité, il faut une alternance régulière. C’est indispensable pour l’apaisement social, le sentiment d’être représenté, pour offrir à tous, à tour de rôle, de la satisfaction, de la reconnaissance…
Là, c’est trop long.
8 ans au moins qu’on se fait la droite et Sarko…
15 ans qu’on subit un président de droite…
C’est malsain, moi je craque de plus en plus 👿 . Je parlais plus haut de « rage au ventre » : c’est vrai, un très grand ressentiment qui parfois me mine et m’entraîne peut-être, moi aussi, à être plus désagréable que je ne le devrais… 😳 😉
Merci Furtif,
Effectivement je m’apprêtais à te dire que si tu n’étais pas prêt à entendre la contradiction sans remettre en cause l’honnêteté, cela risquait de nous poser un problème.
Mais, car il y a toujours un mais
Je suis bien conscient d’avoir sciemment poussé la controverse dans des registres qui ont pu te paraître excessifs.
Différentes vies font différentes approches, pour autant je ne crois pas que ni les uns ni les autres ne puissions être remis en cause dans notre sincérité.
Bah !
De toute façon, comme d’hab,je ne me suis aperçu de rien. Perso, je suis à même de comprendre qu’on puisse avoir ce genre de rage. C’était la mienne avant. Aller au contact des petits patrons via des reportages m’a fait corriger quelques idées reçues. J’ai aussi rencontré des salariés qui ne valent pas mieux que certains patrons et qui seraient des fauves s’ils le devenaient. Alors, le raisonnement manichéen, loin de moi. Je juge les gens à ce qu’ils font et pas aux idées dont ils se réclament.
Pour passer à autre chose, je m’étonne que personne n’ait réagi sur cette tendance à demander aux salariés de passer en statut auto entrepreneur qui conserver leur job. Outre que c’est une forme de concurrence déloyale, c’est extrèmement inquiétant pour l’avenir du salariat
@ Yohan
Exact pour l’auto-entrepreunariat : il se passe des trucs scandaleux grâce à cette géniale invention, comme ceci ou bien cela.
ben moi mon dernier vrai patron – car l’interim c’est de la survie – m’a foutue dehors après huit années de bons et loyaux services à assister et défendre les salariés grrrr! je ne le nommerai pas, ce bouffon, pour ne pas entraver l’action des associations qui ont pour objet, normalement, de défendre les intérêts communs de tous les travailleurs
Buster
Il est curieux que tu ne fasses pas le distinguo entre le droit de partir et l’ouverture de droit à la pension complète dont le nombre de trimestre cotisés est porté à 47 annuités …c’est ainsi que je comprends les chiffres , c’est aussi pourquoi je suis parti à l’anniversaire de mes 60 ans (janvier) car attendre deux trimestre pour finir l’année m’aurait mis dans l’obligation d’en effectuer 4.
Ben …ffectivement pour moi c’est un peu du chinois.
Parce que 47,5 annuités il me semble que l’on m’a déjà parlé de cela il y a 10 ans, ou presque.
Faut dire que je n’y suis pas encore, et que comme je m’éclate dans mon job je ne suis pas pressé d’y prétendre…… si je peux continuer un peu plus en bonne santé.
jé espliké ici
Rendement imbattable, possibilité de cotiser double, pension de réversion sans condition de ressources… le système de retraite de certains Français est pour le moins intéressant. Revue de détail de leurs avantages avec Marie-Laure Dufrêche, déléguée générale de Sauvegarde Retraites. http://www.capital.fr/retraite/interviews/deputes-et-senateurs-beneficient-de-regimes-speciaux-de-retraite-particulierement-avantageux-475211
Les «sans-gêne de la République» http://www.marianne2.fr/Retraite-en-or-la-cagnotte-des-senateurs_a194145.html
Comment devenir députés ou sénateurs ? 💡
– être candidat (pour vérifier l’éligibilité) ;
– respecter les textes sur le financement des campagnes (pour l’Assemblée).
Depuis 2000, les partis doivent, sous peine de sanctions financières, présenter à parité des hommes et des femmes aux élections législatives et sénatoriales. Les listes pour les sénateurs élus à la proportionnelle doivent respecter l’alternance homme / femme.