Le quantique et le candide

Un quantique[1] et un candide étaient autour d’un verre
Attablés, discutant, lors d’une soirée d’hiver.
Le quantique n’avait cesse de pourfendre l’injustice,
Le spectre hideux de la bête et tous ses immondices.
Rien ne trouvait grâce à ses yeux qui ne fut citoyen,
Révolutionnaire, équitable ou bien pronétarien.

Le candide écoutant ces si belles tirades,
A vrai dire devant cette âme, se sentait un peu crade.
Nul doute qu’au quantique, un  si beau justicier,
De sa maison même, il aurait bien donné les clefs
Si seulement l’hypothèque dudit bâtiment,
N’avait fait des banquiers, ses véritables tenants.

« Que pensez-vous, demanda-t-il plein d’espoir,
D’une idéologie créant des lois à rebours de l’histoire,
Discriminant nettement ceux qui lui sont  étrangers,
Considérant les femmes, à peine comme des moitiés,
Réclamant pour les bandits,  et autres déviants,
Comme pour ceux qui la renie, la mort en châtiment.
Fouettages publics, et années de prison
Sont leurs justes sentences pour toute rébellion.
Une police spécialement dédiée vous explique comment boire,
Vous vêtir, vous nommer, quoi manger et quoi lire… »

« Ah il  en est ainsi? s’écria le quantique, Il nous faut vite agir!
Quel est ce fascisme répugnant qui veut nous asservir? »
« Cette idéologie partout où elle sévit, Islam se fait appeler »

A ces mots le quantique, s’arrêta tout de net
Dans une posture, on l’eût dit foudroyé
Fixant sur le candide un regard  des plus noirs
Il le sermonna en ces mots bien sentis:
« Sachez  que vos idées sont ma foi  fort simplettes
Elles stigmatisent  le simple fait de croire!
A ce jeu, vous faites celui des nazis
Et de fait mon ennemi, vous voulez devenir
Car si le fascisme, je ne peux le sentir
Toutes les religions sont bien plus vénérables
Chacun vit sa foi, rien n’est plus honorable
Et celle de l’islam est la plus respectable
Ayez un tant soit peu, l’esprit ouvert
Leur culture vaut bien celle qui vous est chère.

Pissez donc sur la Bible, je vous subventionnerai,
Mais ne touchez pas à un cheveu de Mahomet.
Acceptez avec joie, toutes leurs lois coutumières
De ces enturbannés car ils sont minoritaires
Leur patriarcat et tout ce que je vois,
Vaut bien d’être oublié face à l’ordre bourgeois.

Votre attitude raciste, par contre vous rend coupable
Des pires maux de la Terre il faut que je vous blâme
Et tout de fait,  je tiens à ma belle âme,
Je vous vomis bruyamment, tout en quittant la table. »

Ainsi fit-il laissant notre candide, fort bien contrit
Qui pensait béatement s’en être fait un ami
Mais il aurait mieux valu pour lui qu’il ait été imam!

—————————–

[1] La gauche quantique est cette gauche indéterminée, celle  qui ne sait pas où elle campe, qui défend un religion, (ce que  que Marx qualifiait « d’opium du peuple ») ; qui prend fait et cause pour le lumpen prolétariat de banlieues ( lumpen que Marx, toujours,  considérait comme le pire ennemi de la classe ouvrière) ; qui fantasme sur une conscience politique de délinquants Londoniens qui ont pour objectif « révolutionnaire » de s’équiper en jeux vidéos dans les magasins dont ils cassent les vitrines ; qui préfère soutenir la cause de musulmans au prétexte qu’ils seraient les nouveaux prolétaires plutôt que celle, universelle, des femmes ; qui préfère, au nom de l’amour systémique de l’autre,  les accommodements raisonnables au respect de la neutralité laïque ; qui est favorable à l’immigration libre et sans restriction souhaitée par le patronat, contre les salaires de la classe ouvrière ; qui, au nom d’un humanisme à rebours ose soutenir que même la lapidation des femmes adultères est respectable dans son contexte, au prétexte qu’elle fait partie d’une « culture » humaine ; qui  accepte, au nom d’un « internationalisme prolétarien »  la mondialisation destructrice  au détriment de la nation qui protège ;  et qui se réfugie face à toute critique derrière les mêmes anathèmes et excommunications bornées: racistes, fachos, racistes, fachos, racistes, fachos . Tout leur horizon intellectuel se limite à répéter en boucle et sous des formes plus ou moins littéraires cette stupidité permanente.
Article de Leon

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8 Commentaires
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D. Furtif
Administrateur
D. Furtif
4 janvier 2012 11 h 19 min

Aucun doute bientôt
Du princ’ des volte faces
Nous trouverons la trace
Du perfide manteau.

Pour jouer les augures
S’en vient ici médire
Contrefaisant le rire
Il trahit sa nature

De perfide pantin.
Au service d’aucun ,
Il ne peut accepter
De quoi, de qui, de rien,

La liberté encore,
De penser et de faire,
Sans la loi des grands frères
Qui lui est un trésor.

De cette soumission
Il veut nous faire don
Ah! pas de ça chez nous
Philosophe CouCou

Léon
Léon
4 janvier 2012 12 h 57 min

Je suis pas doué du tout pour les vers… Faut que je me concentre. Quels défis !

Causette
Causette
4 janvier 2012 20 h 23 min

Supers ces vers. Je vais les apprendre pour faire sensation dans des soirées quantiques :mrgreen:

Causette
Causette
5 janvier 2012 0 h 48 min

Pissez donc sur la Bible, je vous subventionnerai,
Mais ne touchez pas à un cheveu de Mahomet.
Acceptez avec joie, toutes leurs lois coutumières
De ces enturbannés car ils sont minoritaires
Leur patriarcat et tout ce que je vois,
Vaut bien d’être oublié face à l’ordre bourgeois.

(S’il y a un compositeur chez Disons qui peut mettre ce texte en chanson ce serait le pied ♪ ♫ ♪ ♥♥♥♥♥♥ je paris un succès d’enfer!)

ça m’a fait penser à un nartic du MomoSSe, et

je l’ai enfin trouvé 😯 😆 une perle.
(les trois pages de commentaires sont pas mal non plus)

Léon
Léon
5 janvier 2012 16 h 52 min

Cette histoire de minoritaires et majoritaires, ça fait un moment que je réfléchis à un truc là-dessus. J’ai bien pondu quelque chose dont suis ne que peu moyennement satisfait. Mais pour éventuellement lancer un débat, je vais bien finir par le sortir, vous n’aurez qu’à le critiquer…

yohan
yohan
8 janvier 2012 15 h 51 min

Bravo Lapa,
L’exercice n’est pas évident, et il est réussi