L’incroyable chant diphonique

(Recyclé de mon blog)

Ce qu’il y a de merveilleux avec la musique, c’est que la culture humaine semble infinie. On croit avoir fait le tour de certaines techniques comme par exemple celles qui permettent d’utiliser la voix pour chanter, on s’imagine que les maîtres occidentaux les ont toutes inventées, le chant de tête, de gorge, de poitrine, de ventre, de fausset et que sais-je encore, et voilà qu’il y a peu de temps je découvre l’existence du chant diphonique.

Il s’agit d’une technique qui permet à un chanteur de produire plusieurs notes simultanément (deux en principe). Pour être tout à fait précis il n’y a pas une mais plusieurs techniques pour parvenir à ce tour de force, et avec des résultats sonores différents. Prodige d’ailleurs tellement incroyable que lorsque les premiers observateurs européens rapportèrent au XIXe siècle l’existence de ce chant en Mongolie, ils ne furent pas crus.

Je suis incapable de vous décrire exactement la manière dont les chanteurs s’y prennent, on trouvera un article assez complet sur la question sur Wikipedia et ici, mais je trouve intéressant de constater que ces techniques essentiellement répandues en Haute Asie (Mongolie, Sibérie, Thibet) se retrouvent d’une manière tout à fait extraordinaire dans un chant traditionnel de Sardaigne, le canto a tenore, pratiqué par quatre chanteurs dont l’un au moins utilise le chant diphonique si bien qu’on a la nette sensation, en les entendant, qu’ils sont au moins cinq.

Mais le mieux est évidemment de faire entendre (il faut, sur PC, se mettre en affichage plein écran sinon, on n’accède pas à la fonction qui permet d’écouter et visualiser la transcription du chant sarde) :

D’abord le chant diphonique mongol

Puis un canto a tenore sarde (Evidemment il est faux de dire qu’aucun chanteur ne chante la 5e voix. Je suppose que le texte veut dire qu’il ne sont que quatre pour cinq voix!)

Extraordinaire, non ?

Lectures :9374
7 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments
Causette
Causette
17 février 2011 17 h 38 min

Bonjour Léon, oui c’est extraordinaire. Voici le groupe Altai Khairkhan, le 7 janvier 2010. C’est un groupe qui a été fondé il y a une dizaine d’années. Voici un très joli film, dans la nature et en famille. J’adore.

J’aime bien partir à la découverte d’autres sons

par exemple, l’isopolyphonie albanaise que j’ai découvert il n’y a peu.

snoopy86
Membre
snoopy86
17 février 2011 17 h 46 min

Un post pour rien …

Juste pour dire à Léon que ce n’est pas parce qu’on ne commente pas cet article, celui sur les pianos ou tous les autres qu’il a pu nous faire sur la musique qu’on ne les lit pas.

C’est toujours passionnant, mais, comme probablement beaucoup d’autres de ses lecteurs je ne me sens pas suffisamment connaisseur ni éclairé pour ajouter à ces articles quoi que ce soit d’intéréssant.

Lorenzo
Lorenzo
17 février 2011 22 h 39 min
Reply to  snoopy86

Ah ! mais les sites abondent pour dicuter de çá 😛

Vilain Petit Canard
Vilain Petit Canard
18 février 2011 18 h 26 min

Tiens si tu aimes ça, voilà quelques références : le groupe mongol Huun Huur Tu, le chanteur anglais David Hykes (ici, son site officiel).

J’ai assisté à un de ses concerts, grâce à un copain qui apprenait le chant diphonique. C’est absolument renversant, le son semble venir de partout, et il a l’air d’être deux !

Voici aussi un autre site tuva expliquant très bien le pourquoi et le comment du truc, et qui oriente vers plein d’autres sites de « throat singing ». Bonne écoute !!

D. Furtif
Administrateur
D. Furtif
18 février 2011 18 h 31 min

Bonsoir Canard. Merci d’être passé . Léon répondra plus tard

Asinus
Membre
Asinus
18 février 2011 18 h 33 min
Causette
Causette
18 février 2011 19 h 47 min

Hier en parcourant un peu le sujet sur la toile, j’ai eu le plaisir de réécouter les chants des pygmées, ça m’a rappeler des soirées joyeuses.

Mr Rollin professeur au Conservatoire de Paris au XIXe siècle aurait dit que : à la cour de Charles le Téméraire (1433-1477) un baladin chantait à deux vois simultanées, la deuxième étant la quinte de la première. Mais d’où venait ce balladin?