Déçu, qu’il est, le peuple de France, déçu. Il voyait rouge, et son petit omniprésident qui ne veut pas lui lâcher la grappe a fait sans blanc, lui qui n’est plus ce qu’il fût, et lui avait fait miroiter l’espoir de parachever son pittoresque et pitoyable quinquina en “installant Gainsbourg à Matignon”. Ç’aurait été un véritable couronnement bling-blanc, une defunèsque apothéose bien arrosée, une gaguesque bouteille jetée à la mer voguant vers sa réélection. Mais hélas, en dérapant dans le virage zigzaguant de ce remaniement annoncé comme un grand millésime, il n’a pas fait de tonneaux comme on l’attendait.
Toujours aussi éloigné de ses sujets-d’en-bas travaillant de moins en moins pour gagner de moins en moins, le petit omniprésident n’a une fois de plus pas tenu compte de leur aspiration à un Pouvoir plus décoiffant, plus gouailleur et plus saoûlant, bref plus proche du Peuple. Gainsborloo ne cramera pas les billets de 500 balles de l’Etat en faillite de Fillon dans la cour de Matignon en direct du JT de 20 heures des Guignaules du Vin Faux. Il ne bafouillera pas qu’il a nommé son vieux pote Pinard Tapie dircab ou ministre des Vinances, avec lequel il comptait peut-être comme au bon vieux temps racheter l’entreprise France en difficulté pour un euro symbolique afin la revendre après l’avoir dégraissée de son personnel et démantelée en n’en gardant que les cuvées les plus profitables, mais socialement chaptalisé, hein, tout ça ! Et en plus, le peuple de France hérite d’une pourriture de Bordeaux : la coupe est pleine !
Déçu, horriblement déçu qu’il est le peuple de France qui voulait encore croire que les litres qui nous gouvernent pouvaient encore se réconcilier avec la base, et qui a en vin espéré au moins quelques franches tranches de rigolades à la régalade en compagnie d’un premier ministre qui aurait promis du goulot à tout le monde et mis du verre dans l’économie tout en le faisant trinquer quand même. Pas de Gainsborloo à Matignon donc, pas de poinçonneur des lies, là. Le petit omniprésident qui nous prend pour des caves n’a pas osé pousser le bouchon aussi loin, et le peuple de France a la gueule de bois à présent qu’il a envoyé le ministre de l’alcoologie se faire outre et maintenu à son poste l’imbuvable Fillon, désormais maître de chai, lui, qui va le mettre au pain sec et à l’eau.
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Marsupilami,
Tu as vidé tes réserves de calembours vineux, viticoles et vinicoles, là. Bel effort.
Quelle misère, un brave homme comme M. Borloo (ferrugineuse).
Mais l’avenir est devant lui: l’alcool conserve. Du reste, il est déjà tout ridé comme une vieille prune, oh pardon.
@ Philippe
Non, j’ai encore des réserves. La preuve, je déplore l’éviction de Rama Yade, qui était bien mignonnette. Quand au Borlooisme, mais caisse que c’est ?
Mais, la tendance à la picole, pour Borloo, c’est vrai ou c’est une légende ?
Je ne sais pas. Mais j’émets quelques doutes cartésiens lorsqu’il prétend qu’une tête comme ça se sculpte à coups de Vichy Célestins et de bitter San Pellegrino.
@ Léon
Il faut cesser de stigmatiser les rhums ! Cette tendance à la picole, Gainsborloo qui a franchi le rubicond l’a démentie à la télé, alors ça doit être une légende sournoisement entretenue semaine après semaine par le Canard Enchaîné, cet hebdo toujours si mal informé.
Mais oui, voyons, toutes ces rumeurs sur l’intempérance supposée de ce re-mar-qua-ble ministre euh ex-ministre des Grenelle plus sots que grenus ne sont que des propos d’après-boire.
Selon le Canard Enchaîné d’aujourd’hui, l’odieux Fillon a osé déclarer : « J’ai liquidé Borloo ». A quel liquide faisait-il allusion, hein ?
Si je ne me trompe pas , nous risquons d’avoir un nouveau client au bar tous les matins, va falloir que je prévienne Marina
Marsu. Plein d’humour cet article. Mais une question reste : n’a-t-il pas été un peu trop présomptueux en se voyant occuper la secunda sedia gestatoria avant l’heure? Les plaisirs éthyliques me semblent être une caractéristique des personnages politiques. Politique et éthylisme ferait un beau sujet de conversation. Pierre R.
Pierre, la politique c’est comme l’alcool: un peu ça grise, beaucoup ça détruit…
@ Pierre
La buvette de l’Assemblée Nationale française ressemble à ça : pas très populo. Et un billet sur cette buvette parlementaire ici. Le restaurant du Sénat, n’en parlons pas.
Marsu. Merci. J’ai passé dans d’années dans un parlement que je m’en tiens maintenant très éloigné. Au Québec, la buvette s’appelle Le Parlementaire.
Philippe : Beaucoup de députés y ont laissé une partie de leur vie… et de leur réputation dans les agapes parlementaires.
Pierre R.
@ Pierre
Le menu du Parlementaire a l’air pas mal du tout. Des trucs comme ça, on doit pas tellement en trouver au resto du Sénat français !
Marsu je rêve ❗ Dans la boutique des parlementeurs : le presse papiers miniature en cristal avec fleurs de lys 😯
heups! aux bars de l’Assemblée et du sénat, les prix sont imbattables, alors Borloo ou les autres ont tendance à chambarder et se vautrer dans les méandres tortueux de la démocrassie.
Mais où est donc passé Balladur? depuis son emtourloupe bien aidé il est vrai de collaborateurs de droite et de gauche.
Je demande ça car on parle beaucoup de lui en ce moment, enfin de sa campagne électorale 1995