La satire du temps du Prophète…

Si ce qui est arrivé à Charlie-hebdo est bien le fait d’ islamistes, on se situerait dans une certaine continuité par rapport aux origines de cette religion, comme le montrent ces textes compilés par Iskender et son équipe. César.

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(Muslim, Sahih 31/ 6081).

L’envoyé d’Allah a dit : faites des satires contre les Quraysh [ NDLR : tribu arabe parmi laquelle se recrutaient les plus farouches adversaires de Muhammad] parce que c’est plus douloureux que la blessure d’une flèche.

(Bukhari, Sahih 56/ 731).

Un jour, Hassan ibn Thabit demanda la permission au prophète de se moquer des infidèles. L’apôtre d’Allah a dit :
-Et que fais-tu du fait que j’ai une origine commune avec eux ?
Hassan répondit :
-Je distinguerai ta personne comme un cheveu dans de la pâte.

L’assassinat de la poétesse Asma bint Marwan

Cet épisode mal daté (623-mars 624?) est occulté dans tous les ouvrages consacrés aux origines de l’islamisme. C’est bien dommage car les sources abondent en détails sur le meurtre de cette personnalité remarquable. C’est une exception à la règle de Muhammad d’interdire de tuer les femmes: quand celles-ci ne sont plus susceptibles d’être capturées et offertes aux musulmans , il devient licite de s’en débarrasser, ici et ailleurs.
« Qui voudra m’en débarrasser? » dit Muhammad à ses affidés.
La formule, un ordre indirect dédouane Muhammad de toute responsabilité, au regard de la postérité et des liens tribaux. Mais le contexte général ne laisse aucun doute sur les intentions. La formule des chèvres, qui ne se casseront pas la tête pour elle, achève de donner à l’épisode un parfum de cynisme.
Celle-ci était arabe, de la tribu des Aws, et protectrice de l’honneur de sa tribu, par ses vers. Comme femme libre, elle est peu sensible au sens de la liberté islamique.
Les sources n’évoquent jamais le sentiment des femmes à l’égard de cette idéologie naissance. Asma en est l’unique témoignage, avec Hind, la femme d’Abu Sufyan.
Elle n’avait rien commis de blasphématoire envers une puissance divine quelconque : là encore, ce n’est que la figure de Muhammad qui est prise en compte, comme référence constante du « mohammédisme ».
L’allusion à ses enfants témoins de la scène est particulièrement atroce. Dans la situation, où la victime concentre en elle tout ce qui doit être pris en considération en vue de la clémence, le fait qu’elle soit adversaire de l’islamisme surpasse tout. Elle était pourtant alitée, allaitante, assoupie, entourée de ses enfants, la nuit: rien à voir avec les meurtres de grands seigneurs sûrs d’eux et leurs sabres. Il y a dans ce cas comme l’apparence d’un rituel d’inversion.
La fonction du récit est, là encore, l’exemplarité de l’action.

(M. Gaudefroy-Demonbynes, Mahomet, p.125).

Asma bint Marwan était une Aws restée mécréante : « Elle décriait l’Islam, vilipendait le Prophète, excitait contre lui et faisait des vers. » Un homme de son clan, peut-être son ancien mari, entra chez elle la nuit. Plusieurs de ses enfants étaient autour d’elle endormis ; elle allaitait le dernier. Il la tâta de la main, car il était aveugle ; et écartant l’enfant, il poussa sur la poitrine d’Asma son sabre qui lui ressortit par le dos. » Puis il alla faire la prière de l’aurore à la mosquée.
— Tu as tué Asma, lui cria le Prophète.
— Oui, en pèse-t-il sur moi quelque chose ? — Deux chèvres ne se prendront pas aux cornes pour cela. »

(Waqidi , Livre des expéditions 10).

Vers le cinquième jour du mois de ramadan , il y eut l’assassinat de Asma bint Marwan , une femme…
Elle offensait et provoquait le parti musulman. A cause de cela, Umayr annonça qu’il allait la tuer, dès que le prophète rentrait de Badr.
Ainsi, la nuit, il se faufila chez elle pendant que ses enfants dormaient autour d’elle. Le plus jeune était encore accroché à son sein. Avec le sabre, il la transperça.
Pour la prière du matin, il était déjà de retour à Médine. Muhammad lui demanda aussitôt s’il l’avait tuée. Il avait peur de la question. Ensuite, il fut tout de suite rassuré.

(ibn Sad , Tabaqat 2/30-1).

Puis advint le raid d’Umayr ibn Adi ibn Kharashah al Khatmi contre Asma bint Marwan, des Banu Umayyah ibn Zayd, quand il restait cinq nuits au mois de ramadan, au début du dix-neuvième mois de l’Hégire de l’apôtre d’Allah.
Asma était la femme de Yazid ibn Zayd ibn Hisn al Khatmi. Elle avait coutume de dénigrer l’islam , s’offenser le prophète et de pousser les gens contre lui. Elle composait des poèmes. Umayr ibn Adi alla à sa rencontre de nuit, entra chez elle. Ses enfants dormaient autour d’elle. Il y en avait même un qui pendait à sa poitrine, qu’elle allaitait. Il la chercha de sa main , car il était aveugle, et écarta l’enfant. Il plongea son sabre dans sa poitrine jusqu’à ce qu’il ressorte dans le dos.
Ensuite , il fit la prière du matin à Médine avec le prophète.
L’apôtre d’Allah lui dit:
— As-tu assassiné la fille de Marwan?
Il dit:
—  Oui. Dois-je faire autre chose?
Il dit:
— Non. Deux chèvres ne se cogneront pas pour elle.
C’est une formule qui fut entendue pour la première fois provenant de l’apôtre d’Allah.
L’apôtre d’Allah appelait Umayr « le voyant » (BASIR) .

(ibn Hisham , Conduite de l’envoyé d’Allah 995-6).

Elle faisait partie des Banu Umayya ibn Zayd. Quand Abu Afak a été assassiné , elle a témoigné de sa colère. (…) Critiquant l’islam et ses fidèles , elle disait:
« Enculés de Banu Malik et al Nabit et de Awf et enculés de Khazraj, vous obéissez à un chef qui n’est même pas de chez vous. (…)  Espérez-vous quelque chose de positif de lui après le meurtre de vos chefs, comme un homme affamé attendant la soupe du cuisinier? N’y a t-il aucun homme d’honneur qui voudrait l’attaquer par surprise et briser ainsi les espoirs de ceux qui espèrent tant en lui. »
Quand l’apôtre entendit ce qu’elle avait dit , il déclara:
— Qui voudrait me débarrasser de la fille de Marwan?
Umayr ibn Adiy al Khatmi qui était avec lui l’entendit et la nuit-même il alla dans sa main et la tua.
Le matin , il revint voir l’apôtre et le dit ce qu’il avait fait.
— Tu as aidé Allah et son apôtre , ô Umayr!
Quand j’ai demandé si j’allais porté sur le moi les conséquences de cet acte , l’apôtre déclara:
— Deux chèvres ne se taperont pas la tête pour elle.
Et Umayr rentra chez lui.

Les effets de l’assassinat d’Asma.

(ibn Hisham , Conduite de l’envoyé d’Allah 996).

Ensuite , il y eut une grande émotion parmi les Banu Khatma, le jour de l’affaire de Asma bint Marwan. Elle avait cinq fils , et quand Umayr vint les voir de la part de l’apôtre , il leur déclara:
— J’ai tué Asma bint Marwan , ô fils de Khatma. Affrontez-moi si vous le voulez , ne me faites pas attendre !
C’est ce jour où l’islam est devenu puissant parmi les Banu Khatma ; avant, c’étaient les musulmans qui devaient cacher leur état.
Le premier d’entre eux qui accepta l’islam fut Ummayr ibn Adiy, appelé “le lecteur’ (AL QURRA), puis Abdullah ibn Aws et Khuzayma ibn Thabit. Le jour après l’assassinat de Bint Marwan, les hommes des Banu Khatma devinrent musulmans, parce qu’ils avaient vu la puissance de l’islam.

La moquerie est donc licite mais seulement quand on se moque des infidèles !


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18 Commentaires
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Léon
Léon
3 novembre 2011 15 h 49 min

Textes étonnants. Mais je me demande si on ne pourrait pas trouver des équivalents dans d’autres religions. L’irrespect et la moquerie n’ont jamais fait bon ménage avec Dieu.

Causette
Causette
3 novembre 2011 16 h 36 min
Reply to  Léon

Dans cet article il y a deux sujets: la mécréance et la moquerie vis-à-vis de la religion.

Et à l’heure actuelle, difficile de trouver plus intolérants que les musulmans dès qu’il s’agit de leur croyance. Impossible d’en rigoler sans se faire traiter de raciste. Même ceux qui ne sont plus croyants n’osent le dire devant leurs parents ou leurs amis restés « fidèles ». Gros problème quand même non?

Lapa
Administrateur
Lapa
3 novembre 2011 17 h 16 min
Reply to  D. Furtif

je préférais celui avec le poignard 🙂

Léon
Léon
3 novembre 2011 17 h 01 min

😆 😆 😆 😆 😆

Lapa
Administrateur
Lapa
3 novembre 2011 17 h 19 min

Il n’empêche néanmoins que cet « attentat » peut être le fait de n’importe qui.

ce qui étais amusant c’est le mec de charlie hebdo qui relativisait pour pas « stigmatiser ». « non la très grande majorité des musulmans n’a rien contre cette Une… » deux secondes après, micro trottoir (ok le degré zéro du journalisme, j’en conviens): des « bronzés » interrogés et à chaque fois la même réponse: « choquant-on n’a pas le droit-inadmissible-faut pas toucher à ça…etc… » a priori le musulman modéré n’avait pas été trouvé à temps pour l’édition 😀

COLRE
COLRE
3 novembre 2011 19 h 36 min
Reply to  Lapa

« Il n’empêche néanmoins que cet « attentat » peut être le fait de n’importe qui. »
C’est vrai… Lapa, mais cette possibilité reste minime. D’ailleurs, c’est assez intéressant d’aller sur le fil de Forza pour voir que dès qu’un intervenant évoque cette possibilité (attentat fait par Guéant, ou par Charlie lui-même, pour les assurances, pour la vente de papier…), il est aussitôt remis à sa place par la modération de Forza :


FORSA
pas de conclusion hative on ne sait pas
FORSA
On a attrapé la conspirasionite ou bien ? Je veut d’abord savoir combien ils vont gagner avec l’assurance … des faits rien que des faits !
AMIR
il faut arrêté d’être dans le délire conspirationniste cette idéologie refourgué aux musulmans par la poussière communiste…
Cessons la parano comme si les musulmans n’étaient capable de rien et que tout idée ingénieuse viendrait forcement du Diable ou bien par l’aide de celui ci!
FORSA
chui bien d’accord naam
EVEIL
C’est IMPOSSIBLE que les pirate soit musulman. C’est très surement une fraude pour un journal au bord du gouffre
ABD’AL
Il faut que les Musulmans cessent avec ces théories complotistes qui les lobotomisent !
Le conspirationisme est devenu notre mode de pensée !

Rigolo, non ? ce que j’y lis de Forza : faites pas les cons, c’est nous, dévalorisez pas notre action !
Tout d’un coup, le conspirationnisme les gêne…

Marco
Marco
3 novembre 2011 17 h 44 min

Si j’ai bien tout compris si tu est une femme, si tu décries l’Islam, que tu vilipendes le Prophète, si en plus tu donnes le sein à ton petit dernier, il vaut mieux fermer la porte à clef quand tu vas te coucher !!

Ah oui surtout ne jamais donner de sabre à la place de sa canne blanche à un aveugle !!

Ne pas couper les cornes des chèvres.

J’ai tout bon???

Causette
Causette
3 novembre 2011 18 h 46 min

Voici quelques dessins par Cartooning for peace.

Causette
Causette
3 novembre 2011 21 h 15 min
Reply to  D. Furtif

Dame Gul je vois à peu près qui c’est, mais sous quel nouveau pseudo écrit-elle sur Maboul? ceci dit pourquoi multiplier ce lien, mystère?

ranta
ranta
3 novembre 2011 21 h 30 min
Reply to  Causette

Miel de ronces ! 😆 😆 😆

Géant causette. 😆 😉

Causette
Causette
3 novembre 2011 21 h 17 min
Reply to  D. Furtif

j’aime beaucoup le dessin de Glez (Burkina), beau dessin.

Causette
Causette
3 novembre 2011 21 h 44 min

Extrait de cet excellent (mais un peu court) article Un journal qui brûle de Bruno Dive,

L’attentat contre Charlie Hebdo survient par ailleurs quelques jours après l’attaque en Tunisie d’une chaine de télévision qui avait diffusé le film iranien Persépolis. Quelques jours aussi après la reprise des persécutions contre les chrétiens coptes en Egypte. Autant dire que de part et d’autre de la Méditerranée, la face la plus obscure et intolérante de l’islam est à l’œuvre.
On se gardera bien sûr de généraliser, comme on se gardera d’assimiler l’ensemble des catholiques au petit groupe d’intégristes qui dénonce en ce moment, parfois violemment, une pièce de théâtre qui n’a pas l’heur de lui plaire. Les divers responsables des musulmans français ont d’ailleurs condamné l’attentat contre Charlie Hebdo. Pourtant, leurs déclarations successives suscitent une gêne. Les condamnations qu’ils font de l’attentat sont trop souvent assorties de réserves. On condamne… mais on comprend quand même. Ici

Causette
Causette
7 novembre 2011 21 h 03 min

Je copie ce lien ici pour qu’il reste à disposition de tous, car l’article est intéressant.

« L’islamisme, conséquence prévisible mais occultée du printemps arabe«