Toujours dans la série des textes fondateurs de l’Islam et leur analyse par l’équipe de Islam-Documents. org, plusieurs chapitres concernent les rites funéraires et mortuaires. Celui que nous choisissons de publier ici s’intéresse, au contraire, à leur absence lorsqu’il s’agit d’infidèles, pire, à l’irrespect total de l’islamisme vis à vis des corps des non-musulmans. Il n’y a, cette fois, même pas de prise en considération des « gens du livre », juifs et chrétiens.
Ces textes éclairent d’un jour différent les revendications des « carrés musulmans » dans les cimetières occidentaux. Ce que l’on peut prendre pour une inoffensive revendication communautariste, pourrait être, en réalité, le signe d’un irrespect ontologique, fondamental vis à vis des infidèles, s’étendant jusqu’à leurs cadavres — corps tellement impurs que leur seule proximité pourrait souiller ceux des musulmans. Cet irrespect, véhiculé depuis des siècles par la tradition islamiste, prend des formes variables, plus ou moins flagrantes suivant les pays, en fonction de la place qu’y occupe cette religion. Mais le virus est là, présent dès l’origine, malheureusement incontestable, inscrit dans la parole divine, mais aussi dans l’exemple à suivre de Muhammad, le musulman parfait.
César.
Le texte d’origine et complet d’IDO est là.
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Les aventures mohammédiennes, rédigées non dans le feu de l’action, mais des dizaines ou des centaines d’années après, constituent des sortes de fictions dignes des studios MARVEL. Au cours du récit, les auteurs se sont accordés quelques détails qui jettent une lumière crue sur les conceptions de l’islamisme concernant les infidèles et leurs cadavres.
Pillage de tombes des infidèles, sacrilèges envers les corps et destructions de cimetières sont des habitudes dans le monde musulman, qui contrastent avec le respect absolu des cimetières musulmans, y compris ceux d’époques très reculées.
Ce qui permet d’aboutir à une constatation terrible et tragique : que fondamentalement, l’infidèle n’est pas un humain. Selon le point de vue islamique, il bénéficie de la création divine, mais en refuse le principe et ne paie pas par des rites. Il est incroyant, infidèle et surtout inconscient et ingrat. Alors, vivant autant que mort, toutes les règles qui existent pour régir les rapports entre musulmans n’ont pas à leur être appliquées…
Nous vous présentons donc quelques récits, qui indiquent bien que les exigences sont d’un type tout à fait assymétrique : le combattant musulman n’est pas tenu de respecter les règles, tandis que l’ennemi est absolument tenu de les respecter envers lui, et cela vaut pour les vivants autant que pour les morts. Une telle cohérence est à louer.
En général, la manière dont les corps des ennemis sont traités n’est pas indiquée. Si elle l’est, c’est mauvais signe, et preuve qu’ils ne seront pas respectés, en rien, comme infidèles.
Nous attirons enfin l’intérêt du lecteur vers un texte extraordinaire de Tabari, un des rares où celui-ci exprime comme un soupçon infime de réprobation face au comportement de son prophète préféré. Le moment est rare et à jamais révolu, car ensuite, le personnage prophétique s’est enchristé dans la vénération absolue.
Le détail macabre de la destruction du cimetière païen et de ses tombes indique la volonté de rejeter totalement le passé , y compris en commettant un acte scandaleux pour les contemporains de Muhammad.
Le fait, bizarre et embarrassant, pourrait s’expliquer autrement: au cours de leurs immenses conquêtes, les musulmans ont souvent reconverti, d’autorité, des églises en mosquées. Ils étaient plus conquérants que bâtisseurs. Pourquoi pas, vae victis, mais les églises étaient souvent entourées d’une multitude de tombes de croyants voulant par là accéder plus sûrement au Paradis. Ces tombes sont des éléments particulièrement impurs dont il faut se débarrasser au plus vite, pour islamiser l’endroit. Muni de ces récits, les conquérants se sentent donc rassurés dans leur travail macabre.
Mais c’est un symbole aussi, au-delà de la question du manque de terrain disponible. […] En arasant le sol, en l’expurgeant de ses restes païens, on marque une rupture franche. Cela rappelle aussi la notion de « châtiment de la tombe », souvent utilisée pour effrayer les agonisants et leurs proches.
L’extrait qui suit est important, et même exceptionnel, car il montre une forme de critique voilée de la part de Tabari, esprit assez indépendant, dans la limite du possible, qui reste pourtant dans les limites de sa formation intellectuelle. Il manifeste fortement sa désapprobation, en attaquant la tradition plutôt que Muhammad, la forme plutôt que le fond du Récit. Mais la tradition elle-même est claire à ce sujet. Tabari s’exprime sans aller au delà de critique autorisée.
Mais d’autres textes évoquent des situations bien plus violentes.
A Badr, Muhammad, pour une raison inconnue, pratique un rituel inédit: il jette les corps des ennemis dans un puits asséché, puis les insulte. Toute la rancoeur des années mecquoises ressort d’un coup. Mais aussi de très antiques attitudes, magiques et superstitieuses, refont surface par le cerveau et la langue prophétique. On pourrait appeler cela un rituel d’expulsion, en même temps que d’imprécation. Le puits asséché correspond à ce qui sera évoqué plus tard par la notion de “châtiment de la tombe”, notion efficace et horrifiante.
On sent dans cet épisode que l’entourage de Muhammad est très embarrassé par cet acte d’un irrespect total: ces combattants sont musulmans, mais ils ont encore de la famille dans l’autre camp.
La Tradition islamique elle-même est mal à l’aise, elle qui d’ordinaire justifie tout avec toute l’obséquiosité requise.
A la fin de la bataille d’Honayn, maintenant, les cadavres des ennemis sont mis à nu. Car le pillage légitime tout. Autant c’est interdit pour un muslim, haram haram, haram, autant c’est autorisé pour le reste des humains.
La doctrine musulmane permet de dénuder le cadavre de l’ennemi pour le dépouiller complètement. Le récit sert de jurisprudence dans les cas où l’on hésite à qualifier ou non une personne de musulman, notamment sur le champ de bataille.
Nous finirons par le tableau d’un vengeance atroce, qui légitime la torture, les mutilations, la crucifixion, l’exposition de ceux qui ne respectent pas la loi d’Allah et “sèment le désordre sur la terre”, selon la belle formule coranique.
Ce chapitre n’est pas hors-sujet, tant s’en faut, car il s’agit bien de comportement funéraire, y compris dans la destruction symbolique et l’irrespect du corps d’autrui. Rappelons qu’au cours de l’Histoire, les troupes islamiques ont combattu les non-musulmans et que l’animosité subsiste, des siècles après, envers les non-musulmans qui sont toujours majoritaires sur la surface de la Terre.
Le problème est qu’hélas le comportement prophétique est toujours tenu comme impeccable, et si beaucoup veulent l’oublier, aucun n’ose le contredire. Et ce ne serait pas si grave si le Coran ne s’en mêlait pas : parmi les centaines de versets appelant à la haine des infidèles, il en est au moins un qui objurgue avec férocité de prier pour les infidèles, avec toutes les conséquences qui s’en suivent.
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(Corpus coranique d’Othman 9/84).
Et ne fais jamais la Salat [ NDLR : prière] sur l’un d’entre eux qui meurt et ne te tiens pas debout auprès de sa tombe, parce qu’ils n’ont pas cru en Allah et en Son messager, et ils sont morts tout en étant pervers.
(Tabari , Histoire des Prophètes et des Rois III 112).
Muhammad ibn Jarir rapporte un fait qui est fort peu croyable. Il dit :
-Lorsque Muhammad arriva à Médine , il fit construire une mosquée sur l’emplacement d’un verger de dattiers et d’un cimetière , qu’il avait achetés. Il fit arracher les arbres et retirer les cadavres de leurs tombeaux, ensuite il y fit bâtir. Mais cela ne peut pas être ; c’est un fait inouï , et il ne faut pas croire une telle chose du prophète. Quoique ces morts fussent des infidèles, un lieu d’adoration n’a cependant pas assez d’importance pour qu’on arrache des morts de leurs tombeaux et pour qu’on détruise un champ cultivé. Les hommes intelligents rejettent un tel fait.
(Bukhari , Sahih 7/48).
-Peut-on fouiller les sépultures des polythéistes des temps anté-islamiques et se servir de ces emplacements pour y bâtir des mosquées. (…)
Anas a dit: Le prophète vint à Médine et descendit dans la partie la plus haute de cette ville chez une tribu qu’on appelait les Banu Amir ibn Awf. Il séjourna au milieu d’eux quatorze nuits, puis il envoya chercher les Banu Najjar. Ceux-ci arrivèrent le sabre en bandoulière et il me semble encore voir le prophète monté sur sa chamelle , Abu Bakr en croupe derrière lui et les notables des Banu Najjar autour d’eux. Ils marchèrent ainsi et arrivèrent à la demeure de Abu Ayyub. Le prophète aimait à prier là où le surprenait l’heure de la prière, il priait (parfois) dans des parcs à moutons.
Il ordonna de bâtir la mosquée et il manda les principaux des Banu Najjar :
-Ô Banu Najjar , leur dit-il, quel prix me demandez-vous de cet enclos.
-Par Allah! répondirent-ils , rien ; nous n’en demanderons aucun prix, sinon à Allah.
Or , ajoute Anas, je vais vous dire ce qu’il avait dans cet enclos ; il y avait des sépultures de polythéistes, des ruines et des palmiers. Le prophète ordonna de fouiller les tombes, de raser les ruines et de couper les palmiers. Cela fait, on aligna les troncs de palmiers comme qibla de la mosquée, et on les encastra dans deux chambranles en pierres. Puis on commença à apporter des pierres en chantant, le prophète se joignant aux autres et disant :
-Ô Allah, il n’y a d’autre bien que celui de l’autre monde. Pardonne aux ansar et aux muhajirun.
Les cadavres jetés dans le puit.
(Tabari, Histoire des prophètes et des rois III 162).
A la tombée de la nuit, les musulmans revinrent au camp, cessant la poursuite. Le prophète ordonna de traîner les cadavres au bord d’un certain puits sans eau et de les y jeter, sauf Omayya[3] ibn Khalaf, dont le cadavre était entré immédiatement en décomposition, et que l’on ne pouvait pas déplacer ; on l’enfouit dans la poussière. Le prophète, se plaçant au bord du puits dans lequel on avait jeté les cadavres, appela chacun des morts par son nom et dit :
-Ô Oqba, ô Shayba, ô Abu Jahl, ô vous tels et tels, vous étiez tous mes parents ; vous m’avez accusé de mensonge, tandis que des étrangers ont cru à mes paroles ; vous m’avez chassé de ma patrie, des étrangers m’ont accueilli ; vous m’avez combattu, et des étrangers ont combattu pour moi. Tout ce qu’Allah m’a promis, la victoire sur vous et votre châtiment, s’est réalisé sur vous. Les compagnons du prophète lui dirent:
-Ô envoyé d’Allah, parles-tu à des morts?
Le prophète répliqua:
-Ils entendent et comprennent comme vous-mêmes, seulement ils ne peuvent pas répondre. Ensuite le prophète rentra au camp.
L’insulte aux cadavres.
(Bukhari, Sahih 59/314).
Le jour de Badr, le prophète ordonna que les corps de vingt-quatre chez des Quraysh soient jetés dans un des puits secs de Badr. C’était une habitude du prophète, quand il faisait la conquête d’un peuple, de rester sur le champ de bataille pour trois nuits. Donc, la troisième nuit de Badr, il ordonna que sa chamelle soit sellée, puis il sortit suivi de ses compagnons, qui se disaient entre eux:
-A coup sûr, il est en train de faire quelque chose d’important.
Il s’arrêta au bord du puit, et il appela les corps des infidèles Quraysh par leurs noms et patronymes:
-Toi, untel fils d’untel et untel fils d’untel! Cela vous aurait plu davantage d’obéir à Allah et à son prophète? Vous avez réalisé ce que notre seigneur vous a promis? Avez-vous compris ce que votre seigneur vous a promis?
Omar dit:
-Ô envoyé d’Allah! Tu parles à des corps qui n’ont plus d’âmes!
L’envoyé d’Allah répondit:
-Par celui qui tient dans ses mains l’âme de Muhammad, tu n’entends pas mieux que ce qu’ils entendent.
La vengeance
(ibn Sad, Tabaqat 2/114-5).[10]
Le raid de Kurz ibn Jabir al Fihri eut lieu contre les Banu Urayna dans le mois de shawwal à la sixième année de l’Hégire de l’apôtre d’Allah.
On a dit qu’un groupe des Urayna au nombre de huit est venu voir l’apôtre d’Allah et a accepté l’islam, mis le climat de Médine de leur convenait pas. Alors l’apôtre d’Allah leur ordona de vivre avec ses chamelles qui paissaient à Dhu al Jadr près de Quba et d’Ayr, à une distance de six milles de Médine. Ils restèrent là jusqu’à ce qu’ils récupèrent et reprirent du gras.
Un matin, ils firent un raid sur les chamelles et les enlevèrent. Yasar, l’affranchi de l’apôtre d’Allah, les affronta avec un petit groupe. Il les combattit. Ils lui coupèrent les mains et les pieds, mirent des épines dans sa langue et ses yeux. Par la suite, il mourut. Les nouvelles de l’incident furent portées à l’apôtre d’Allah. Il envoya aussitôt vingt cavaliers à leur poursuite et il nomma à leur tête Kurz ibn al Fihri, leur chef. Ils les atteignirent et les entourèrent, les capturèrent, les entravèrent et les firent asseoir sur leurs chevaux, pour les emmener à Médine. L’apôtre d’Allah était à al Ghabah. Ils se mirent en route vers lui et il les rencontra à al Zaghabah, l’endroit où les cours d’eaux se rejoignent de partout. Il donna des ordres pour que leurs pieds et leurs mains soient tranchées, et leurs yeux enlevés. Ils furent ensuite crucifiés. Puis le verset suivant fut révélé à l’apôtre d’Allah.
La seule récompense pour ceux qui font la guerre à Allah et à son messager et qui propagent la corruption sur la terre…
Après cela, il n’arracha plus les yeux de personne.
Les chamelles étaient quinze et elles fournissaient beaucoup de lait. Ils les ramenèrent à Médine. L’apôtre d’Allah vit qu’une chamelle appelée al Hinna manquait. Il demanda où elle était passé, et on lui dit qu’ils l’avaient tuée.
[1] Récit d’Anas.
[2] Récit d’Anas ibn Malik.
[3] Tabari écrit sous les Abbassides : mentionner ainsi un membre de la famille ommeyade ne devait pas déplaire.
[4] Inversion totale de la situation: l’acte extrême exige cette remarque qui veut justifier la rupture.
[5] Bukhari tente d’atténuer par ces informations la gravité de l’acte.
[6] A.Guilllaume, Sira, p. XLIV; W. Raven, Encyclopaedia of the Qur’an V p. 32 sur Musa ibn Uqba et son importance comme source; cf. aussi J. Horovitz, The early biographies of the prophet and their authors, Princeton, réed. 2002, p. 67-72.
[7] La tribu principale de la région de Ta’if, près de la Mecque.
[8] Récit d’ Abu Qatada.
[9] Récit d’Abu Qatada.
[10] Ed. Bewley.
Lectures :9131
La mort faisant partie des sujets dont la religion a toujours prétendu vouloir se mêler, la tendance aux cimetières confessionnels a toujours existé, et pour toutes les religions. C’était par exemple le cas en France jusqu’à la Révolution. C’est au terme d’un processus de sécularisation que la III e République, avant même la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat de 1905, avait organisé la laïcisation stricte des cimetières. Les regroupements des morts par religion, sur le principe des « carrés » à l’intérieur, sans aucune séparation matérielle avec les tombes des autres confession, est laissé à l’appréciation des mairies suivant les possibilités et ne constituait en aucune façon un droit. De ce fait, ces habitudes avaient commencé à tomber un peu en désuétude et devinez sous l’influence de quelle religion des circulaires ont été prises récemment ( la dernière date de 2008) pour inciter les maires à créer ces « carrés » et à les développer ?
Mais dans d’autres pays cette exclusion existe même chez des chrétiens, exemple l’église orthodoxe en Grèce.
La ville de Strasbourg vient d’inaugurer un cimetière exclusivement réservé aux musulmans.C’est une infraction totale et flagrante aux dispositions légales sur la laïcité qui ne s’explique que par le régime concordataire en Alsace. Raison de plus, si besoin était, pour l’abolir. Je rappelle la pétition en ligne.
le Concordat est une fausse excuse puisque celui-ci, mais je peux me tromper, ne concerne absolument pas la religion musulmane car non représentée à l’époque.
Tiens, c’est vrai ça… Mais je pense que sur un territoire où toutes les autres religions présentes bénéficient de ce régime, il aurait été vécu comme très discriminatoire que les musulmans n’en profitent pas. Et ceci n’est qu’un argument de plus pour que cette exception cesse, car elle sera toujours brandie par ceux qui ne veulent pas de la laïcité.
En gros il est dit
Faites n’importe quoi, faites ce qui vous vient ;..pourvu que vous soyez musulman .
Dans ma province , cadre d’une pratique religieuse conservée( officiellement), la réalité est tout autre si on compte la diminution sensible des inhumations religieuses.