Petite réponse à Aymeric Caron qui aime tellement « les chiffres »

Vous avez peut-être assisté au « débat » entre Aymeric Caron et Natacha Polony qui a à un moment donné porté sur l’exécution des peines d’emprisonnement inférieures à deux ans.

Aymeric Caron prétendait apporter la contradiction à Natacha Polony qui avait écrit que les peines de prison inférieures à deux ans n’étaient plus exécutées, en brandissant des chiffres du ministère de la justice qui indiquaient qu’il y avait actuellement (en 2012) 24 653 détenus exécutant des peines inférieures à deux ans dans les prisons françaises.

Il y a juste un petit détail que le bellâtre végétarien omet de préciser : ces 24 653 détenus  représentent quelle proportion des peines prononcées ? Sans ce chiffre son « argumentation » n’a aucun sens, on est en droit de supposer que Natcha Polony n’a jamais voulu écrire qu’aucune peine inférieure à deux ans n’était exécutée.

Sur la plaquette du  site du ministère de la justice de juin 2014 le chiffre n’apparaît pas tel quel, il faut le calculer, ce qui peut, dans la version la plus favorable à l’animateur, expliquer sans doute qu’il ne l’ait pas donné.

Le site en question nous donne : 600 000 condamnations pénales prononcées en 2014 dont 93,5 % pour des délits (donc des peines obligatoirement inférieures à 10 ans) soit 561 000 délits, dont on nous dit que la moitié a donné lieu à des peines d’emprisonnement, soit 280 000 par an. Mais attention ce chiffre ne fait pas la distinction entre les peines avec et sans sursis et le ministère de la justice ne donne pas le chiffre dans ce tableau. Il faut aller le chercher chez Pierre-Victor Tournier,( le grand spécialiste, en France, des statistiques pénales), qui nous dit que les peines d’emprisonnement ferme, sans sursis, représentent 21 % des peines d’emprisonnement prononcées. Donc, une nouvelle règle de trois, on aboutit à58 800 condamnations à des peines de prison ferme.

Voyons maintenant la durée de ces peines : malheureusement le site donne la proportion des peines ferme y compris la partie ferme des condamnations comportant aussi de sursis, inférieures à trois ans ( 96 %) et inférieures à un an (78 %), pas celles inférieures à deux ans, chiffre qui doit obligatoirement se situer entre les deux ; extrapolons, faisons une moyenne entre les deux : les peines inférieures à deux ans devraient se situer aux alentours de 87 %. Soit donc, au bout du bout, quelque chose comme 50 000 nouveaux détenus par an pour des peines inférieures à deux ans. Donc à un instant  » t » on devrait trouver dans les prisons françaises environ 100 000 détenus pour des peines inférieures à deux ans ( Ceux de l’année t et ceux de l’année t-1 qui exécutent leur deuxième année ). Monsieur Caron nous donne comme « preuve » le chiffre de 24 653 détenus pour des peines inférieures à deux ans, soit donc, moins du quart des condamnations… avec la réserve que la statistique utilisée pour le calcul  soit de 2014 et le chiffre avancé par A. Caron, de 2012.

Toutefois, ces calculs reposent sur l’hypothèse que la proportion des peines avec et sans sursis soit la même quelle que soit la durée de la peine prononcée et pour la durée de l’incarcération mélangent les peines prononcées avec un sursis partiel et celles sans sursis. Mais attention, introduire ce dernier critère ne ferait que renforcer la démonstration car il faudrait encore déduire de ces 24 653 détenus ceux dont les deux ans ne sont que la partie ferme de leur condamnation.

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Léon
Léon
16 décembre 2014 17 h 17 min

J’ai oublié la conclusion : c’est évidemment Natacha Polony qui a raison. Il y a une littérature tout à fait sérieuse et abondante sur le sujet. Par exemple :
http://www.institutpourlajustice.org/wp-content/uploads/2012/10/Synthe%CC%80se-Etude-sur-linexe%CC%81cution-des-peines-IPJ.pdf

Léon
Léon
16 décembre 2014 17 h 29 min

Les ordres de grandeur dans ce rapport correspondent à mes calculs.

D. Furtif
Administrateur
D. Furtif
16 décembre 2014 17 h 32 min

L’ordre de grandeur des arguments de Natacha a souvent emporté mon suffrage

ranta
ranta
16 décembre 2014 21 h 36 min

Caron et les chiffres !

Caron aime beaucoup les chiffres. Sauf ceux qui fâchent. Parlons lui de statistiques ethniques et là il devient anti-chiffres 😆

Aller, Caron vit dans le monde de la protection, actions de l’état et préférence nationale accordées à tout bon petit acteur pour autant qu’il relaie la pensée Tora-Nevienne Deloriste, toutes actions qu’il dénie farouchement à tout ouvrier ou employé cela va sans dire.

Caron est un Matuvu du PAF, complice mais sous les ordres d’un Ruquier lui même sous ceux de son boss. Il serait sur maboulvox qu’on verrait pas la différence, le principe est le même.

A titre perso, je suis bien content d’avoir trouvé un système pour m’affranchir de toutes ces taxes et impôts qui financent cette engeance.

Léon
Léon
17 décembre 2014 7 h 26 min

Par curiosité j’ai aussi vérifié l’objet de la polémique entre Zemmour et Caron sur le nombre d’étrangers. Cette fois c’est Caron qui a raison sur le plan strictement statistique, avec toutefois la nuance que l’INSEE ne recense pas les immigrés clandestins. Rappelons qu’un « immigré  » est quelqu’un qui est né à l’étranger et s’il acquiert la nationalité française il reste un immigré, mais n’est plus un étranger. Cette statistique de l’INSEE indique pour 2011, 5,6 millions d’immigrés et 3,9 millions d’étrangers, incluant leurs enfants de moins de 18 ans la différence entre les deux résultant, bien sûr, de l’acquisition de la nationalité Française pour 2,2 millions d’entre eux. On est donc loin des 12 millions annoncés par Zemmour.
Mais…. car il y a évidemment un « mais ». Si la proportion des immigrés ( légaux) est de l’ordre de 8% sur l’ensemble du territoire, elle est de 18 % en Île-de-France, de 28 % en Seine-Saint-Denis et par exemple de 37 % pour la seule commune de Saint-Denis. Précisons que l’immigration en provenance du Maghreb et d’Afrique fournit de loin le plus gros contingent des immigrés : pour le 93, en 2011 cela représente plus de 67 % du total des immigrés.
Ensuite, 2e « mais », la notion d’étranger, celle qui fait l’objet de crispations, est assez subjective, les gens ne demandent pas leurs papiers d’identité aux femmes voilées. Un « étranger » est quelqu’un qui ne parle pas ou mal la langue, qui ne s’habille pas pareil, qui ne mange pas pareil, qui n’a pas la même religion et pas le même rapport à la civilité, notamment vis à vis des femmes, à la culture etc. ET le sentiment « d’invasion » résulte de la concentration dans certains lieux de populations qui se comportent en étrangers, qu’ils le soient ou non au niveau administratif. Et on a bien compris que cela concerne pour l’essentiel les populations venues d’Afrique et du Maghreb, quelle que soit la « génération », dont l’Islam est, (avec aussi beaucoup de délinquance, hélas) un facteur identificateur.
Je veux dire que l’erreur de Zemmour ne change pas grand chose. La population française pourrait accepter bien plus d’immigrés à condition que ceux-ci jouent le jeu de l’assimilation.

Lapa
Administrateur
Lapa
18 décembre 2014 18 h 58 min

75% des peines non effectuées si j’ai bien compris donc.
merci de la démonstration M.Caron