Il y a 20 ans mourait Viktor Tsoï, étoile filante du rock russe

Hugo Natowicz est un  journaliste  français installé en Russie qui tient un blog intitulé « Impressions russes ». Il a accepté que nous reprenions certains de ces articles pour Disons. Voici celui qu’il avait  consacré, en Août 2010, à quelqu’un de très peu connu en dehors de la Russie, le chanteur de rock Viktor Tsoï et son groupe « Kino ».

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Il y a 20 ans disparaissait Viktor Tsoï, figure éphémère et marquante de la scène rock de la fin des années 1980, aujourd’hui encore chère au coeur d’un grand nombre de Russes.

Né d’un père d’origine coréenne et d’une mère russe à Saint-Pétersbourg, Viktor Tsoï a étudié le dessin avant de se consacrer pleinement à la musique. Le rock plus précisément, à une époque (la fin des années 1970) où une telle vocation n’allait pas de soi ; quelques années plus tard, il était accueilli par des salles combles lors de ses tournées en Russie et en Ukraine, ainsi que dans les pays d’ex-URSS.

D’une voix basse, lancinante et monotone, il chante le quotidien gris de la perestroïka (Chagrin), ces objets rassurants de la vie de tous les jours (Un paquet de cigarettes), la solitude et l’angoisse de l’avenir (Coucou) ou encore le désespoir du temps qui passe (Une étoile nommée soleil). Accompagné de son groupe Kino, il a su incarner les aspirations et les désillusions de toute une génération. Certains ont vu dans ses chansons un sens politique (Changement), l’auteur insistant quant à lui sur la liberté d’interprétation de chacun.

Sorte de Jim Morrison russe, sa tombe située dans le cimetière Bogoslovskoie de Saint-Pétersbourg est toujours le repaire des fans, qui viennent y chanter ou s’y recueillir autour d’une bière. A Moscou, un mur taggé lui est consacré sur la mythique rue Arbat, non loin de la statue d’un autre chantre de la chanson russe, plus classique certes, Boulat Okoudjava. Tsoï est mort à 29 ans le 15 août 1990 dans un accident à quelques kilomètres de Riga (Lettonie). Il se serait endormi au volant de sa voiture.

Chantre d’une étoile nommée soleil, son legs est extrêmement vivace, et fait l’unanimité. En scrutant le ciel, peut-être trouverez-vous l’astéroïde N°2740, nommé en l’ honneur de la star.

En vous souhaitant une bonne fin d’été, je vous laisse écouter ce chanteur discret et touchant, disparu en même temps que l’Union soviétique.

“La guerre est une affaire de jeunes, un médicament contre les rides” (V. Tsoï, Une étoile nommée soleil)

Hugo Natowicz

« La guerre »

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Lapa
Administrateur
Lapa
1 février 2012 17 h 29 min

effectivement ça s’écoute. je connaissais pas.

Léon
Léon
1 février 2012 18 h 21 min

Le plus stupéfiant est l’époque à laquelle il se produisait et avait son succès. Faut rappeler que la fin de l’URSS, c’est 1989. Officiellement 1991.