Ce qu’il y a de merveilleux avec la musique, c’est que la culture humaine semble infinie. On croit avoir fait le tour de certaines techniques comme par exemple celles qui permettent d’utiliser la voix pour chanter, on s’imagine que les maîtres occidentaux les ont toutes inventées, le chant de tête, de gorge, de poitrine, de ventre, de fausset et que sais-je encore, et voilà qu’il y a peu de temps je découvre l’existence du chant diphonique.
Il s’agit d’une technique qui permet à un chanteur de produire plusieurs notes simultanément (deux en principe). Pour être tout à fait précis il n’y a pas une mais plusieurs techniques pour parvenir à ce tour de force, et avec des résultats sonores différents. Prodige d’ailleurs tellement incroyable que lorsque les premiers observateurs européens rapportèrent au XIXe siècle l’existence de ce chant en Mongolie, ils ne furent pas crus.
Je suis incapable de vous décrire exactement la manière dont les chanteurs s’y prennent, on trouvera un article assez complet sur la question sur Wikipedia et ici, mais je trouve intéressant de constater que ces techniques essentiellement répandues en Haute Asie (Mongolie, Sibérie, Thibet) se retrouvent d’une manière tout à fait extraordinaire dans un chant traditionnel de Sardaigne, le canto a tenore, pratiqué par quatre chanteurs dont l’un au moins utilise le chant diphonique si bien qu’on a la nette sensation, en les entendant, qu’ils sont au moins cinq.
Mais le mieux est évidemment de faire entendre (il faut, sur PC, se mettre en affichage plein écran sinon, on n’accède pas à la fonction qui permet d’écouter et visualiser la transcription du chant sarde) :
D’abord le chant diphonique mongol
Puis un canto a tenore sarde (Evidemment il est faux de dire qu’aucun chanteur ne chante la 5e voix. Je suppose que le texte veut dire qu’il ne sont que quatre pour cinq voix!)
Extraordinaire, non ?
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Bonjour Léon, oui c’est extraordinaire. Voici le groupe Altai Khairkhan, le 7 janvier 2010. C’est un groupe qui a été fondé il y a une dizaine d’années. Voici un très joli film, dans la nature et en famille. J’adore.
J’aime bien partir à la découverte d’autres sons
par exemple, l’isopolyphonie albanaise que j’ai découvert il n’y a peu.
Un post pour rien …
Juste pour dire à Léon que ce n’est pas parce qu’on ne commente pas cet article, celui sur les pianos ou tous les autres qu’il a pu nous faire sur la musique qu’on ne les lit pas.
C’est toujours passionnant, mais, comme probablement beaucoup d’autres de ses lecteurs je ne me sens pas suffisamment connaisseur ni éclairé pour ajouter à ces articles quoi que ce soit d’intéréssant.
Ah ! mais les sites abondent pour dicuter de çá 😛
Tiens si tu aimes ça, voilà quelques références : le groupe mongol Huun Huur Tu, le chanteur anglais David Hykes (ici, son site officiel).
J’ai assisté à un de ses concerts, grâce à un copain qui apprenait le chant diphonique. C’est absolument renversant, le son semble venir de partout, et il a l’air d’être deux !
Voici aussi un autre site tuva expliquant très bien le pourquoi et le comment du truc, et qui oriente vers plein d’autres sites de « throat singing ». Bonne écoute !!
Bonsoir Canard. Merci d’être passé . Léon répondra plus tard
http://www.youtube.com/watch?v=6-bcvyruCZg
yep !
Hier en parcourant un peu le sujet sur la toile, j’ai eu le plaisir de réécouter les chants des pygmées, ça m’a rappeler des soirées joyeuses.
Mr Rollin professeur au Conservatoire de Paris au XIXe siècle aurait dit que : à la cour de Charles le Téméraire (1433-1477) un baladin chantait à deux vois simultanées, la deuxième étant la quinte de la première. Mais d’où venait ce balladin?