Cannabis (2)- Une commission d’enquête en 2003.

 

Auditions de la Commission d’enquête sénatoriale française sur la politique nationale de lutte contre les drogues illicites

Le 26 février 2003, la présidente rappelle le protocole de publicité des travaux de la commission d’enquête et fait prêter serment à M. Saladin.

M. SALADIN. – L’exposé que je vais vous faire est le résultat de l’expérience d’un clinicien. C’est à force d’être confronté à des jeunes en difficulté que je me suis interrogé sur l’origine de ces difficultés et que j’ai déroulé la pelote.

Directeur de thèse à l’Université de Rouen, j’ai dirigé une thèse sur le cannabis, qui a été soutenue par le Dr Jacques Chamayou en septembre 2002 et qui fait l’état des lieux des découvertes scientifiques sur le cannabis. Nous avons travaillé à ce sujet pendant deux ans ensemble et je remettrai bien entendu cette thèse à la commission.

1) – Je vais commencer par vous faire un petit historique très rapide et très intéressant.

Il est étonnant de constater que le cannabis est une substance qui voyage avec l’humanité depuis très longtemps. Les Hindous avaient fait de Shiva le dieu de la destruction et le seigneur du cannabis.

Hippocrate, qui est à l’origine de la médecine, fut consulté par les Scythes, une peuplade indo-européenne, qui se plaignaient de langueur, d’un manque de dynamisme, d’asthénie et de dépression. Hippocrate ne comprit pas alors d’où cela venait, mais on comprendra 2 500 ans plus tard : les Scythes ont l’habitude, dans leurs cérémonies religieuses, de brûler du chanvre indien dans des vasques et de se droguer au cannabis.

Pour la petite histoire, j’ajoute que les Scythes sont la seule peuplade indo-européenne qui pratique des sacrifices d’enfants.

Je passe aux Chinois. La dynastie Chou, 700 avant Jésus-Christ, décide que le cannabis est Ying et Yang, c’est-à-dire un remède-poison. Le désir des empereurs de ne pas soigner avec des remèdes-poisons aux résultats jugés problématiques les fait opter pour l’acupuncture. C’est ainsi que l’acupuncture est née du refus du cannabis.

Les Assyriens utilisent le cannabis. Ils envahissent Israël et déportent les juifs à Babylone en 723 avant JC. Les juifs observent que le cannabis n’a pas des effets fantastiques sur la population, se passent le mot et attendent. Cent ans plus tard, les Assyriens disparaissent de l’histoire.

J’en arrive à l’islam, qui a déclaré l’alcool interdit. C’est pourquoi les musulmans se jettent dans les bras du cannabis. De nombreux chefs musulmans essaient alors de se débarrasser du cannabis mais n’y arrivent pas. Selon le grand historien arabe Al Magrizi, le cannabis fut utilisé en Egypte à partir du 13e siècle. L’usage généralisé de cette plante coïncida avec une période de décadence économique et sociale au cours de la dynastie des Mamelouks, menant le pays vers la domination de l’empire Ottoman jusqu’au début du 19e siècle.

Il est probable que l’usage du haschich devait poser des problèmes sociaux, car plusieurs sultans tentèrent d’en enrayer l’extension. C’est ainsi qu’au 14e siècle, l’émir Soudouni Schekhouni ordonna en vain d’en arracher les plans.

Il est intéressant aussi de noter que plusieurs émirs avaient demandé aux gens qui utilisaient cette plante, avant de venir les consulter, de faire un sevrage de deux mois du cannabis, parce qu’ils avaient constaté que, lorsque les jugements étaient pris, ils n’étaient pas suivis d’effet. Vous comprendrez pourquoi ensuite.

L’Afrique noire a été gagnée au cannabis par les marchands musulmans, mais l’Afrique de l’ouest ne l’aurait connu qu’à partir de 1945, avec le retour de ceux qui avaient combattu en Asie avec les Anglais.

Je citerai aussi les Mongols, qui ont conquis la secte du vieux de la montagne. Celui-ci faisait régner la terreur dans le Moyen-Orient en envoyant des « Haschaschins » (d’où l’étymologie du mot « assassins ») assassiner des cibles de choix et il a été défait par les Mongols. Ceux-ci ont réussi à s’emparer de la forteresse d’Alamut, mais ils ont vu une herbe amusante et l’ont emmenée chez eux. Cent cinquante ans plus tard, les Mongols disparaissaient de l’histoire.

J’en arrive à Moreau de Tours et au scientisme de 1850. A ce moment-là, on s’aperçoit qu’en fumant du haschich (voir Théophile Gautier et les Haschichins), on provoque la folie. Moreau de Tours, qui est considéré comme le fondateur de la psychiatrie moderne, se dit que, puisqu’on peut créer la folie, on va pouvoir la soigner. Moreau de Tours fait alors une description somptueuse et précise sur le plan clinique de l’intoxication au cannabis qui devient un ouvrage de référence. Je vous en cite un petit passage qui montre à quel point les altérations par rapport au temps et à l’espace sont importantes :

« Mahomet, emporté soudainement par les fantaisies d’une vision, culbute une jarre d’eau qui se trouvait près de lui. La chute avait presque vidé le vase dès le commencement du somnambulisme du prophète. Il aperçut toutes les merveilles du ciel et de la terre et, lorsqu’il se retrouva dans la vie mondaine, l’eau de la jarre n’était pas encore complètement écoulée. »

Je passe aux surréalistes et je ne peux pas résister au plaisir de vous lire ce qu’Aragon écrivait en 1925 dans « La révolution surréaliste » :

« Nous minerons cette civilisation qui nous est chère. Monde occidental, tu es condamné à mort. Nous sommes les défaitistes de l’Europe. Voyez comme cette terre est sèche est bonne pour les incendies. Que les trafiquants de drogue se jettent sur nos pays terrifiés, que l’Amérique au loin croule de ses buildings blancs ! »

C’est étonnant.

2) – Enfin, dans son préambule, mon thésard a écrit un mot pour évoquer les deux cents patients référencés de mon cabinet qui sont en échec psychosocial majeur du fait de leur rencontre avec le cannabis. Je vous le lis :

« Aux 200 destins croisés et aux souffrances parfois extrêmes constatées dans le quotidien d’un cabinet de médecine générale, à ceux qui ont sombré socialement dans l’indifférence générale lorsqu’ils ont rencontré le cannabis pendant que l’opinion martelait que cela n’avait aucun rapport.

À_  a, b et c, qui sont entrés en psychose après un seul joint et n’en sont pas ressortis.

À _ d, jeune homme de 20 ans arrivé avec des poux, son eczéma mal soigné, ses internements pour violence, ses flash-back, et qui a vu son état s’améliorer avec la diminution des prises.

À _ d’, ta maman ne savait pas qu’elle t’attendait. Elle ne savait pas non plus qu’elle t’abîmait définitivement le cerveau. Elle savait quand même qu’elle travaillait dans l’éducation de la jeunesse.

À _ e, épouse malheureuse d’un fumeur ne désirant pas d’enfant qui finira par s’en séparer.

À _ f, dont fils et petits-fils sont passés du hasch à l’héroïne et sont tombés dans la misère morale, sociale et matérielle.

À _ g, jeune homme de 21 ans, devenu agressif et violent avec ses parents et qui en vient à dire devant eux : « Je suis une merde et je resterai une merde » (…)

À_  m qui, de tête de classe de série scientifique, sera content, quelques années plus tard, d’arriver à préparer l’examen du permis de conduire.

À _ n, professeur d’éducation physique, qui doit marcher chez lui le dos au mur car son fils se jette sur lui à l’improviste pour l’agresser.

À _ o, qui en arrivera à marcher nu sous la pluie dans un champ du Pays de Caux pendant un orage et qui refusera les soins, expliquant qu’il est directement connecté à Dieu.

À _ p qui déclare : Quand je pète les plombs, je pète les plombs et je ne me prends pas pour rien. Depuis que je suis passé de 10 pétards par jour à 4 pétards par jour, c’est moins le brouillard et j’arrive à mieux réfléchir ; je suis plus conscient de ce que je fais.

À _ q, brillant jeune homme occupant un métier en vue et dont la dépression s’évanouira à l’arrêt de l’usage de cette substance qu’il venait de découvrir.

À _ r, dont les deux enfants brillants finiront par vivre de petits boulots tout en infligeant de terribles souffrances morales à leurs parents (c’est l’un de mes confrères).

À_  s, qui ne bat plus sa femme depuis qu’il a arrêté le cannabis. Il était content.

À_  t, qui a tout cassé dans son quartier et a maintenant un travail qualifié et régulier et pense que tous ses malheurs sont venus du cannabis.

À_  t’ qui, ayant cessé de fumer, ne peut se résoudre à jeter ses plantes car il les trouve si belles et si charmantes.

À _ u, dont le fils mineur (15 ans) lui a expliqué que, lorsqu’il serait adulte, il apporterait le bonheur à l’humanité en l’inondant de cannabis.

À _ v, qui perdra un poste en vue et se rendra compte qu’il faut 18 mois pour être vraiment lavé du cannabis.

À _ v’, qui élève ses enfants en fumant cinq pétards par jour et déclare qu’elle se rend compte du mal que cela lui fait et qu’elle souhaiterait ardemment pouvoir arrêter mais qu’elle ne semble pas pouvoir se séparer de ce qu’elle considère comme un ami fidèle, un compagnon toujours là, comme le bon génie surgissant de la lampe d’Aladin.

À_  w, qui fera une réaction aversive à la première prise, lui faisant croire qu’elle est en train de devenir folle, qui fera un flash-back trois semaines plus tard et, ne comprenant rien au problème, aura toutes les peines du monde à être rassurée.

À _ x, qui aura de gros troubles anxieux après une seule prise, qui restera à traiter cinq ans plus tard et dont on ne saura jamais si, oui ou non, cela fut initié par le cannabis.

À _y, qui dut assommer son fils pour le faire interner et dont on ne saura jamais si le trouble fut causé par cette première et unique prise.

À _z, qui déclare : « mon copain, c’est ma poche et ma femme, c’est la came ». »

Je précise que je peux vous présenter toutes ces personnes.

« Aux milliers de morts causés par accident de la route du fait du cannabis et aux dizaines de milliers de blessés, aux défenestrés, aux incivilités, aux échecs scolaires, aux bébés dont le destin est scellé avant même d’être nés ».

Je vous donne maintenant les éléments d’épidémiologie qui me paraissent les plus importants et que j’ai relevés dans la thèse.

Une très belle étude anglaise semble intéressante. Elle a porté sur une ville de Nouvelle-Zélande, Dunedin, qui compte mille naissances par an. Arseneault, l’épidémiologiste en question, a pris les mille personnes nées en 1973 et a fait une étude dont la méthodologie est très rigoureuse. Il a pu ainsi démontrer (étude d’Arseneault sur une cohorte de 961 jeunes adultes) que le risque de délinquance violente rejoint les conclusions de Swanson. Il a comparé ainsi la prévalence d’épisodes agressifs du groupe témoin à celle des trois groupes dont les odds ratios correspondent aux chiffres suivants :

  • 3,9 pour les utilisateurs de marijuana,
  • 2,5 pour les éthyliques chroniques,
  • 1,9 pour les schizophrènes.

Cela veut dire que le cannabis est plus délictogène que les autres substances.

Je signale pour la petite histoire que Kelkal, l’agresseur du maire de Paris et l’auteur de la tuerie de la banlieue de Paris étaient tous des utilisateurs réguliers de cannabis, mais les médias ne l’indiquent qu’en tout petit. Comme je découpe les articles, j’ai à votre disposition un florilège d’actes délictueux commis sous cannabis. Je peux même vous présenter certaines personnes qui ne sont plus des délinquants mais qui l’ont été.

Tout cela était connu des anciens et est connu de la sagesse populaire. Je ne sais donc pas pourquoi on ne va pas plus loin.

Toujours dans le domaine de l’épidémiologie, je ne résiste pas au plaisir de vous montrer l’étude dont on vous parle tout le temps et que vous n’avez sans doute jamais vue : l’étude d’Andreasson, un Suédois qui a suivi 50 000 conscrits pendant quinze ans et même vingt-cinq ans.

Cette étude démontre que, pour les sujets sans cannabis, on est aux alentours de cinq cas de schizophrénie pour mille patients alors que, dans le groupe qui prend plus de cinquante joints, on en est à trente cas de schizophrénie pour mille patients.

L’étude d’Andreasson est tellement rigoureuse qu’aucun épidémiologiste a pu la démonter. Ils sont « échec et mat » devant Andreasson. Beaucoup d’autres études montrent la même chose mais n’ont pas la méthodologie rigoureuse exigée aujourd’hui pour pouvoir parler. Vous savez en effet que l’on est actuellement très exigeant et qu’on n’applique pas facilement le principe de précaution.

3) – J’en viens à ce qui a changé lors des cinq dernières années avec l’arrivée des neurosciences.

Les observations des sujets sous cannabis démontrent un continuum qui va de la simple altération des fonctions cognitives (tous les tests le démontrent), à la schizophrénie en passant par paranoïa, dépression, angoisse, échec scolaire, désinsertion sociale, etc.

Je précise que les fonctions cognitives sous-tendent toute notre activité mentale et sont divisées en cinq éléments : le langage, la mémoire, l’attention, les praxies (c’est-à-dire la capacité à faire des gestes) et les fonctions exécutives (c’est-à-dire les fonctions organisatrices supérieures, celles qui sont hébergées par les aires préfrontales, la partie du cerveau qui nous sépare des singes). Les fonctions exécutives sont celles qui nous permettent de nous projeter très loin dans l’avenir en allant chercher des éléments dans le passé et en considérant les autres comme d’autres humains.

On note également des alcoolisations du fait de la baisse de la sérotonine (je précise que le prozac et les antidépresseurs font remonter la sérotonine dans le cerveau). C’est une équipe Inserm de la Pitié-Salpêtrière (le hasard fait parfois bien les choses : elle est dirigée par Mme Lanfumey-Mongredien, que vous pouvez contacter si vous le souhaitez) qui a démontré la baisse de la sérotonine sous cannabis. Comme l’alcool fait remonter la sérotonine, c’est la raison pour laquelle on a des alcoolisations massives chez les jeunes aujourd’hui : pour corriger l’effet du pétard, ils boivent de l’alcool. Quand vous avez les deux effets, je vous laisse imaginer ce qui peut se passer…

Dans le meilleur des cas, on a une atteinte des seuls fonctions méta-exécutives, c’est-à-dire celles qu’on n’explore que par la confrontation au réel. A ce propos, Baudelaire disait : « Le haschich rend la société inutile à l’homme et l’homme inutile à la société ». Cela veut dire que, lorsque vous n’avez pas de fonction exécutive et que vos aires préfrontales ne fonctionnent pas bien, on n’est plus un zoon politicon, « un animal fait pour vivre en société ». On est prisonnier du présent et les autres n’ont pas d’existence réelle.

On sait maintenant tout cela et il est extraordinaire de voir tout ce qui est tombé ces deux dernières années et qui vient essentiellement des Etats-Unis.

On observe également une modification de la transduction du signal. Quand le cannabis arrive sur la membrane du neurone, on a une cascade biochimique dans le cytoplasme qui arrive dans le noyau et qui va activer des gènes dits d’induction rapide qui vont eux-mêmes modifier l’expression de 49 gènes. C’est le résultat de l’étude de Kittler, qui a été publiée il y a un an. Quarante-neuf gènes ont donc une expression altérée sous cannabis, dont certains sont clairement identifiés comme impliqués dans la genèse neurobiologique de la dépendance.

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Rajout en date du 27 octobre 2015

Commentaire de Dora

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Cosette
Cosette
10 septembre 2014 13 h 08 min

Salut Dora,

Avez-vous senti récemment des morceaux de cannabis, c’est horrible ça sent le pneu cramé. (c’est pour cette raison, je pense, que de plus en plus de gens font leur petite culture perso).

Rien étonnant, puisque, comme je le signalais au jardin du 7
C’est dans le haschich marocain que l’on trouve le plus d’adjuvants nocifs, tels que médicaments psychotropes, cirage, cire, colle, huile de vidange, henné. La fameuse « savonnette » qui était très répandue en France dans les années 1990, était souvent composée de feuilles de cannabis pulvérisées, liées avec de la paraffine ou de l’huile de vidange, auxquelles on ajoutait des médicaments pour l’effet.

Donc sûrement rien à voir avec ce que consommaient les Scythes, les Chinois à l’époque de la dynastie Chou, les Assyriens, les Arabes des temps anciens, le Vieux de la Montagne etc

Nos savants dans leurs observations et analyses des effets du cannabis ont-ils pris en compte ces rajouts?

Léon
Léon
10 septembre 2014 13 h 51 min

Je n’y avais évidemment pas pensé mais de là à faire un lien entre la violence nouvelle des banlieues et la consommation de cannabis qui y a lieu… j’avais toujours en vue l’état idiot, hilare et prostré du consommateur ( et donc inoffensif). Il va falloir réviser mon approche.

D. Furtif
Administrateur
D. Furtif
10 septembre 2014 14 h 13 min

Merci Dora ….
Il va falloir que je me mette à la vérification d’une rumeur …
Qui possède les terres productrices de cannabis au Maroc….
Où quand et comment le produit est-il conditionné avant d’être chargés dans les milliers de véhicules qui le répandent dans toute l’Europe…

D. Furtif
Administrateur
D. Furtif
10 septembre 2014 14 h 30 min

Un extrait d’article de l’EXpress qui mérite d’être connu
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Il y a huit ans, selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), le Maroc était le premier producteur mondial de cannabis, avec 3 070 tonnes et 134 000 hectares de terres cultivées. Après la publication de ce rapport, les autorités marocaines ont accentué la répression, sous la pression de l’Union européenne. En 2005, seules 1 066 tonnes étaient récoltées, cultivées sur 72 500 hectares. Mais la même année, l’antenne marocaine de l’Onudc est fermée, sans explications. Depuis, aucune enquête de terrain n’a été conduite. Dans son rapport 2010, publié en juin dernier, l’ONUDC estime à 877 tonnes la quantité de haschich récolté, sur 60 000 hectares, en 2008, tandis que les surfaces cultivées seraient tombées à 47 500 hectares l’année suivante. Dans le même temps, le bureau des Nations unies relève que les exportations du Maroc vers le Vieux Continent sont restées à peu près au même niveau.
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/maroc-dans-le-fief-du-cannabis_1048409.html#AL7TlVJ6lC1Seqcl.99

D. Furtif
Administrateur
D. Furtif
10 septembre 2014 14 h 53 min

Ahhh je savais bien que je n’avais pas rêvé….
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Extrait de l’article

Dans son numéro du 3 novembre 1995, Le Monde publiait un article traitant d’une version confidentielle d’un rapport de l’Observatoire géopolitique des drogues (OGD) sur la production et le trafic de drogue au Maroc. Ce rapport avait été rédigé à la demande de la Commission des Communautés européennes. L’article, dont le sous-titre était « Un rapport confidentiel met en cause l’entourage du roi Hassan II » remettait en question la résolution des autorités marocaines, et principalement du roi, de combattre l’accroissement du trafic de drogue sur le territoire marocain. A la demande du roi du Maroc, des poursuites pénales avaient été intentées contre Le Monde. M. Colombani, directeur de publication, et M. Incyan, auteur de l’article, ont été condamnés par la cour d’appel de Paris en vertu de l’article 36 de la loi du 29 juillet 1881 pour insulte à un chef d’Etat étranger. Selon la cour, le journaliste n’avait pas vérifié les allégations publiées et l’article était considéré comme empreint d’intention malveillante.

Cosette
Cosette
10 septembre 2014 15 h 28 min

Autre drogue de plus en plus présente en France.

lemonde.fr/sante/article/2013/03/01/consommation-confidentielle-mais-saisies-record-le-khat-s-installe-en-france_
(extraits)
Le khat (L’effet est proche de celui des amphétamines).
Ses substances psychoactives incluent notamment la cathinone que l’on retrouve dans certaines drogues de synthèse, explique Julie-Emilie Adès, responsable à l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies. Une consommation excessive peut entraîner de graves troubles psychologiques. Des hallucinations peuvent survenir après l’absorption mais aussi lors des périodes de sevrage. Dans le langage des « brouteurs » de khat, on les appelle « doubab ». En Somalie, ça signifie cauchemar.

Depuis le 4 janvier, un nouveau paramètre est venu compliquer la donne pour les trafiquants français : aux Pays-Bas, le khat est devenu illégal. La seule porte d’entrée encore fiable est désormais Heathrow, l’aéroport de Londres. En Grande-Bretagne, où une importante communauté somalienne se concentre dans la capitale, le khat est toujours autorisé. En 2011, près de 3 000 tonnes de feuilles y ont été débarquées, soit près de 57,7 tonnes par semaine. Depuis 2013, le « khat français » traverse donc la Manche, comme le prouvent les récentes saisies. Le 4 février, 863 kg ont été découverts à Calais dans un fourgon débarquant d’un ferry en provenance de Douvres. Le 8 février, la plus forte saisie réalisée en France (1 017 kg) a été interceptée dans un van immatriculé en Grande-Bretagne.

Trafic de khat : ils plaident la « consommation culturelle »
midilibre.fr/2012/01/22/trafic-de-khat-ils-plaident-la-consommation-culturelle

Cosette
Cosette
10 septembre 2014 19 h 16 min
Reply to  Dora

En tout cas c’est très intéressant de parler de ce sujet, les drogues.

Même si sur certains détails, on ne sera peut-être pas tout à fait d’accord. Par exemple, pour la violence. Pour ce que j’en ai vu, et voit encore, ce sont pour une grande majorité les dealers entre eux qui sont violents (guerre de territoire, prise de clients, la jalousie aussi… et faut voir comment dans les cités de banlieue tout ce sait extrêmement rapidement « le bruit court » des vraies pipelettes). Les consommateurs, pour ce que je sais/vois, peuvent être comme le dit Léon, dans l’état idiot, hilare et prostré. Beaucoup parmi les consommateurs des 30/50 ans bossent, des clients pour la plupart « inoffensifs » pour leurs voisins ou leurs entourages.

Parmi les clients il y aurait beaucoup à raconter.
Je me souviens de ce type des banlieues qui se faisait des couilles en OR massif, il s’était fait une clientèle de « vedettes » du petit écran. (Faut que je vous retrouve les nartiks).
Et que dire de ces présentateurs de télé qui depuis des années, depuis la naissance de canal+ je dirais, ont incité toute la société à voir les drogues comme quelque chose de « Cool ».

Fabien
Fabien
12 septembre 2014 11 h 01 min

Bonjour à tous et à toutes.
Il y a bien un début de solution, mais elle ne plaira pas: punir très sévèrement la demande.

Fabien
Fabien
15 septembre 2014 17 h 42 min
Reply to  Dora

Bonjour Dora.
Oui je suis pour une prohibition totale, un état où pourvoyeurs et consommateurs seraient sévèrement punis. Sinon c’est perdu d’avance. C’est à force de banaliser ce fléau que l’on en est là.
Frapper un grand coup et dire stop!
J’en ai marre d’entendre « le pauvre petit consommateur victime du méchant dealer. » Si on attaque la demande de façon dure et implacable le phénomène perdra de son ampleur. D’autant plus que le cannabis n’est pas une tradition culturelle chez nous. En France c’est l’alcool.

En bref: Tu te fais chopper avec un joint: tu manges chaud. Et on envoie chier tous les connards biens pensants qui se torturent les méninges pour trouver des excuses à tous les consommateurs. prisons, centres fermés gérés par l’armée, amende, confiscation des biens, travail forcé.
A crise grave, attitude ferme et intraitable.
mais de toute façon on n’en prend pas le chemin et je le dis, c’est un combat perdu.